réfléchir à son roman ou agir maintenant ?

La crise se durcit, elle est partie pour durer. Alors que le confinement se durcit, la question est : comment aider les autres en gardant son équilibre, préparer l’avenir et se réinventer ? Est-ce le moment de réfléchir à l’écriture de son roman ou celui de mettre à exécution son rêve ? L’isolement n’est-il pas, comme le rappelle Bernard Werber, la condition sine  qua non du travail de romancier ?

Mouliner dans le vide

réfléchir dans le vide

Comment s’y prendre au quotidien ? C’est une question qui tourne sans trouver de réponses, elle nous fait généralement perdre du temps et baisse notre productivité. Mais, quand on se lance, on est bien, l’histoire s’écrit coûte que coûte, on est bien. Jusqu’à ce qu’on recommence à penser au résultat. L’incertitude reprend ses droits et les questions reviennent. C’est plutôt positif, non ? Tout dépend de leur nature. Si elles tournent en boucle autour de ce que « ça vaut », c’est mauvais signe. Le moulinage de neurones n’est qu’un  piètre assistant. Alors, comment s’en sortir ?

Foncer sans freiner

couper le circuit des questions

Les séances d’écritures quotidiennes est un bon moyen de foncer sans réfléchir. C’est même le seul, à mon sens, qui permet d’avancer à l’écriture du roman. Mais écriture et construction de récit n’est pas tout à fait pareil. Si j’avance qu’une séance sans pression finit par former un roman, ça peut durer longtemps avant d’obtenir une histoire avec le nombre adéquate de rebondissements et atteindre une fin digne de vos ambitions. S’il est clair que cette habitude d’écriture est le moyen le plus sûr d’y parvenir, elle peut devenir un piège. Je m’explique : le risque de refuser d’en sortir est réel. Se donner bonne conscience pour éviter de prendre du recul.

Penser en mode pro

penser en pro
s'ouvrir aux possibilités

Examiner avec intelligence le résultat de ses séances demande de la précision et une certaine dose de professionnalisme. Bref, accepter d’être honnête envers soi-même et cesser de jouer les amateurs s’avère indispensable. Super partant mais, comment on s’y prend ? L’état d’esprit pro est une habitude de pensée qui se cultive avec acharnement. Nombre d’outils sont aujourd’hui à notre disposition. De la question centrale du « pourquoi ? » qui touche à la notion de mission de vie, aux actions pas-à-pas qui emploie le désormais célèbre « 3-2-1-go ! » En cette période de confinement, c’est peut-être le moment d’opérer.

Trouver le chemin de la foi

croire en soi-même
voir plus grand que soi

 Quelle que soit la manière dont on parvient à combiner les méthodes et les outils d’écriture, dont on alterne le temps d’écriture, le temps de réflexion et le temps de recherche, il est essentiel de travailler sur nos croyances. Quelle valeur sommes-nous capables d’apporter aux autres et à nous-même est la question à un million de dollars. Bien sûr, l’auteur rêve d’écrire le chef d’oeuvre qui transformera sa vision du monde et celle du lecteur. Plus vite il comprendra que son véritable moteur est la foi en lui-même et en ce qu’il veut apporter aux autres et à ceux qu’il aime, plus vite il sacrifiera ses croyances qui obstruent sa vue.

Activer de nouvelles croyances

croire en son histoire
au-delà de son histoire

Où on va ? Vers une naissance. Si le roman initiatique est l’histoire d’une transformation, c’est avant tout la nôtre. Une fin classique de roman est un achèvement mais, si on veut vraiment écrire avec tout ce que ça implique de motivation, de foi et d’abnégation, autant se diriger vers une histoire qui commence à la dernière page du roman. C’est, en tout cas, le fruit d’une réflexion qui m’a pris deux mois. Aujourd’hui, je suis prête à relever le défi du best-seller avec cette feuille de route et je compte bien vous rendre compte de cette aventure qui me motive comme jamais. En espérant vous inspirer et vous donner l’envie d’agir.

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Le suspense, l’ingrédient magique du récit, selon Bernard Werber

Pour notre roman, nous avons beaucoup de jeux à mettre en place avec le lecteur, beaucoup de possibilités à ne pas laisser passer. Bernard Werber suggère de noter en marge les moments de l’histoire où le lecteur croira avoir découvert le mystère…

Comment structurer son roman autour d’un mystère central ?

En quête de suspense Photo de Dariusz Sankowski
En quête de suspense Photo de Dariusz Sankowski

Inventer une super-héroïne qui rivalise avec les géants américains...

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Comment Bernard Werber découvre l’ingrédient secret

Le cours n°4 de la masterclass en ligne de Bernard Werber traite du suspense (voir son cours n°3 sur l’utilisation du tarot). Oh, pas de grandes théories dans ce petit cours, mais une histoire. Déjà, si ça peut rassurer les écrivains débutants, le premier jet de son célèbre roman « Les Fourmis » n’était pas très digeste. Il manquait de ce qu’il appelle « la balle de tennis jaune ». Pour faire court, Bernard Werber comprit ce qu’il manquait à son roman le jour d’une randonnée en groupe qui tourna au fiasco. En effet, le soir venu, son petit groupe de randonneurs se perdit dans la montagne. Trouvant finalement le refuge à une heure avancée de la nuit, affamés et transis, les membres du groupe étaient extrêmement tendus. L’un d’eux proposa alors de raconter une blague.

À la racine du jeu se trouve le suspense

Elle consistait à maintenir l’auditoire en haleine par l’histoire d’un fils qui, à chaque grand événement de sa vie, refusait le merveilleux cadeau de son père en demandant une simple « balle de tennis jaune », promettant de lui dire un jour pourquoi. Après un accident, sur son lit de mort, le fils dit au père qu’il devait absolument lui révéler la raison secrète de ses demandes répétées. Mais, il mourut avant d’avouer le mystère. Ce jour-là, Bernard Werber découvrit le pouvoir du suspense. Alors que les randonneurs s’étaient disputés et même battus au cours de leur errance, ils se laissèrent embarquer dans l’histoire, oubliant la faim, le froid et l’animosité, se réconciliant et riant du mauvais tour que leur avait joué le conteur.

Le roman n’est-il qu’un jeu de pistes ?

Pour notre roman, nous avons beaucoup de jeux à mettre en place avec le lecteur, c’est vrai, beaucoup de possibilités à ne pas laisser passer. Bernard Werber suggère de noter en marge les moments de l’histoire où le lecteur croira avoir découvert le mystère. Il devra tomber dans nos pièges, en quelque sorte, l’orientant sur une fausse piste. Encore une fois, il nous incite à penser l’écriture comme un jeu. Cette fois, c’est entre nous et notre lecteur. Pour « Le Projet Line », le mystère réside évidemment dans l’origine des pouvoirs de Line, notre héroïne. Mais le suspense, bien qu’il se définisse clairement dans les questions dramatiques du genre « Line va-telle parvenir à maîtriser ses pouvoirs ? », se retrouve partout dans un roman, comme les battements d’un cœur qu’on ne cesse d’entendre, où que l’on aille.

Quelle technique narrative utiliser pour inventer son propre jeu ?

exploration-Selvazzano Dentro
Exploration-Photo de Selvazzano Dentro

Rendre l'aventure fantastique...

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Trouver la meilleure question à poser au lecteur

Line va-t-elle découvrir l’origine de ses pouvoirs ? C’est bien probable. Comment fonctionnent-ils ? L’intérêt est de suivre Line dans cet apprentissage. Gagnera-t-elle en humanité ? Ah, ça, on ne sait jamais. Comment l’auteur va-t-il évoluer, c’est bien la question ? Va-t-il se laisser envahir par ses propres démons et faire basculer son personnage à travers les plus sombres recoins de sa psyché ? Mystère ! Line déjouera-t-elle les plans machiavéliques de l’ennemi ? Tout dépend de qui est l’ennemi véritable. Comprendra-t-elle à temps qu’il veut l’exploiter ? Qui profite de qui dans cette histoire ? Encore un mystère, évidemment ! D’accord, ces questions forment le socle d’une bonne histoire mais, Bernard Werber souligne qu’il faut faire preuve de subtilité, en usant de techniques narratives éprouvées.

Structurer son récit comme une chasse au trésor

« Dès qu’un organisme vivant entreprend quelque chose et que le résultat est incertain, on a de la dramaturgie », rappelle Yves Lavandier pour expliquer le principe du récit. Dans «  Construire un récit », Yves Lavandier commence par la base : « le principe objectif-obstacle ». On va quelque part mais, va-t-on y arriver ? Suspense… Provoquer ce suspense, c’est amener le lecteur à se poser une question, jusqu’à la rendre si pressente qu’il tourne les pages avec fébrilité. Pour se faire, jalonner le récit d’indices et de fausses pistes, comme dans une chasse au trésor, est in-dis-pen-sable ! Oui, il y a bien des mystères à servir au lecteur. Pourtant, nous devons trouver le plus essentiel, celui qui fera vibrer l’édifice jusqu’à la fin. Qui est Line ? Que va-t-elle devenir ? Ces questions dramatiques sont naturelles mais, la question mystère, quelle est-elle ? Qu’est-elle vraiment capable de faire avec ses pouvoirs ? Voilà sa quête personnelle déterminée ! Et, combinée à la chasse, le jeu devient exaltant.

Construire le mécanisme du suspense autour de la répétition

Bernard Werber souligne d’ailleurs que le principe de « la balle de tennis jaune » ne peut fonctionner qu’avec le principe de la répétition. Le désir de savoir est ainsi alimenté et la frustration enclenchée (ce qu’on appelle aussi « la tension dramatique »). Ce désir est nourri au fil du récit pour pousser le lecteur à tourner les pages, encore et encore, jusqu’à la fin. Si le lecteur est amené à se poser des questions, l’auteur doit lui procurer des indices qui, naturellement, lui donneront le pouvoir d’émettre des hypothèses. Reste que le lecteur doit ressentir le pouvoir d’une seule question essentielle. Deviner ce qu’il est vital de savoir. Alors, vous en ferez un lecteur investi, actif, invité à répondre. Comme s’il était entouré d’amis, au coin du feu, marqué par l’ambiance et buvant les paroles du conteur. Dans ces conditions, si la question se répète et que l’hypothèse est systématiquement invalidée (« subtilement ! » précise Bernard Werber), la tension monte et le lecteur attend le dénouement. L’auteur est donc responsable de l’ambiance par la mécanique du suspense.

À l’apparente complexité du roman, se substitue le jeu de la question et des sous-questions

chasse au trésor photo de Tumisu
chasse au trésor - photo de Tumisu

C'est quoi son nom, déjà ?

LINE D'HARANGUIER
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Dans une chasse au trésor, les indices sont nos sous-questions

Qui est l’ennemi infiltré chez les d’Haranguier ? À cette question, il devra se trouver une scène où les ennemis de la famille d’Haranguier parlent de cet espion mystère, sans que le lecteur ne puisse l’identifier. Qui est infiltré dans l’entourage de Line depuis tant d’années ? Plus tard, un nouvel indice relancera la question, puis un autre. Et, tandis que le lecteur se perd en conjectures, le danger se précise et les personnages soupçonnent, eux aussi, un ennemi dans leurs rangs. La seconde condition pour que le jeu fonctionne, c’est donc que la question se répète. Il faut la mettre en scène. Dans le camp ennemi, le lecteur apprendra qu’un renseignement essentiel vient d’être fourni par notre espion mystère. La nature de ce renseignement donne un indice au lecteur. Il ne tient qu’à l’auteur de l’amener à croire qu’il a trouvé le traître, par de faux indices : l’espion était dans les parages, par exemple, ou venait de recueillir une confidence dont il pouvait en déduire la vérité. Chaque sous-question doit donc rapprocher du but : répondre à la question principale.

Trouver la question qui fait vivre l’histoire et donne un sens à notre quête

Vu comme ça, c’est vrai qu’on a de quoi s’amuser. Néanmoins, l’existence de cet espion doit donc apporter un sens à notre quête. Chaque élément, chaque scène, chaque personnage est là pour répondre au questionnement principal induit par l’histoire : qu’est-ce que Line est vraiment capable de faire avec ses pouvoirs ? À quoi sont-ils destinés ? C’est en écrivant cet article que j’ai fini par comprendre que la vraie question se trouve là ! Il me semble qu’Hitchcock voyait les choses comme ça : rien ne fait office de décor ou de bouche-trou, le moindre détail a un sens pour diriger le lecteur. Et c’est bien pour comprendre tout cela que je décortique l’écriture de mon roman en cours : « Le Projet Line ». Notre espion — il s’appelle Henry, s’est inscrit à la fac dans les mêmes cours que Cécile, bien avant la naissance de Line — ne doit pas être là pour amuser la galerie où faire frissonner le lecteur. Mais, avant de pouvoir comprendre le sens de mon propre récit, j’ai fouillé la personnalité, le rôle et les enjeux qui animent mes personnages.

 Nos sous-questions (ou sous-objectifs) sont tous reliés à notre quête

Prenez le père de Line, par exemple. Antoine est un homme autoritaire et puissant qui a une position ambigüe dans l’histoire. Grand stratège, Antoine doit faire penser au lecteur qu’il a probablement un plan afin d’aider sa fille à s’en sortir. Mais, rien n’est moins sûr. S’il fomente vraiment une stratégie contre l’ennemi, un homme tel que lui n’a-t-il pas l’intention d’en tirer profit ? Capable de se mesurer à l’ennemi, Antoine serait pourtant le plus à même d’aider Line. Nous devons absolument nous demander s’il est pour ou contre sa fille, pour ou contre les résistants qui s’allient à sa femme (les résistants ont des pouvoirs et se cachent de l’ennemi), pour ou contre l’ennemi ? Sa personnalité secrète, ses actes de tyrannie, nous obligent à nous poser systématiquement la question. Mais, finalement, maintenant que j’ai trouvé ma quête (À quoi sont destinés les pouvoirs de Line ?), mes sous-questions (ce qu’Yves Lavandier appelle les sous-objectifs) sont guidées, portées par le sens de cette quête.

Et si nous faisions ensemble l’exercice de la balle de tennis jaune ?

La balle de tennis jaune de Bernard Werber - Photo de Felix Heidelberger
La balle de tennis jaune de Bernard Werber - Photo de Felix Heidelberger


Line n'est pas seule...

Suis-nous !
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Le roman est donc un jeu de cohérence. Désormais, en me demandant quelles sont les réelles motivations d’Antoine et les conséquences de ses décisions, je vais pouvoir y répondre systématiquement en cohérence avec la question centrale qui sous-tend désormais l’existence de tous mes personnages. Cette question secrète les relie tous. D’une façon ou d’une autre, tous mes personnages doivent constituer une partie de la réponse. Je vous propose de faire l’exercice de la balle de tennis jaune. Je l’ai fait ce matin, en une demi-heure, avant la publication de cet article. En apparence, l’exercice n’apporte rien mais, dans les faits, il provoque un mécanisme de réflexion qui permet de connecter à la question. Je vous propose de rassembler nos textes dans le prochain article, ça nous permettra de revenir sur ce thème essentiel qu’est le suspense. Lancez-vous !

Pour m’envoyer votre texte, et le voir publié dans notre journal d’auteurs rien de plus simple, je suis derrière tous les points de contact de ce blog. Les abonnés le savent bien, je réponds toujours à vos mails ! Alors, à vos claviers les amis ! Une demi heure à une heure d’écriture pour trouver votre balle jaune. Bernard s’est inspiré de la porte de Barbe bleue. Moi, de Line qui ne peut avoir d’amis. Allez, top chrono !  L’exercice est de jouer avec notre cerveau  ! S‘amuser, sans jugement ni prétention. Laisser son imagination agir selon une intention, une consigne, et rien de plus. L’en-jeu est enfantin.

Le tarot de Bernard Werber : misez l’avenir de votre héros en cinq arcanes majeurs

Dans sa masterclass en ligne, Bernard Werber nous invite à tirer les cartes pour écrire votre roman et sceller le sort de votre héros. Ce tirage du tarot trace le voyage initiatique du héros et invite l’écrivain à suivre.

Le temps est une simple unité de mesure. Donc, il y a des chances qu’à la seconde où nous avons décidé de changer d’année, nous ayons propagé une onde spéciale, qui attire une vague d’énergie nouvelle sur laquelle nous surfons à l’instant même. Comment accueillir cet avenir avec la plus grande sagesse ? D’abord, pour fêter l’événement, je me suis offert la masterclass en ligne de Bernard Werber (oui oui encore des cours ! Mais ceux-ci tombent à pic pour notre projet 2020 : la naissance de Line d’Haranguier, notre super-héroïne française !). Et je mets en pratique l’exercice. Bernard Werber nous invite à faire un tirage de cartes pour prédire la destinée de notre héros. Génial pour commencer l’année ! Ne riez pas, l’issue de mon tirage est tout à fait satisfaisante. « Ne trichez pas ! » prévient Bernard. Promis ! Seulement, une sixième carte s’est imposée…

Le tarot de Bernard Werber vous ouvre les portes de votre roman

"Un chemin initiatique s’ouvre : comment vivre avec ses personnages ?" - Photo de Lisa Che

Explorez les mécanismes du roman initiatique à l’aide du tarot

Bernard Werber nous révèle qu’il utilise l’art divinatoire du tarot pour savoir comment ses personnages vont évoluer.

Il est l’auteur de nombreux romans initiatiques (à différencier du roman d’intrigue comme les romans policiers) où le héros change et se transforme par étapes au cours d’une série d’épreuves (L’Odyssée — Le voyage d’Ulysse — est l’expression même du roman initiatique). « Les Fourmis », écrit il y a 20 ans, est le plus célèbre des romans de Bernard Werber.

Je me suis inscrite à sa masterclass en ligne, qui se décline en quatorze chapitres. Des petits cours aussi ludiques qu’efficaces pour nourrir notre pratique de l’écriture. Je suis contente de mon cadeau ; il célèbre bien notre passage en 2020.

Passons aujourd’hui au chapitre 3 sur les mécanismes du roman initiatique. Ici, Bernard Werber nous présente les vingt et un arcanes majeurs du Tarot, comme les fondements immémoriaux du récit : 

« La plupart des malheurs qui nous arrivent dans la vie semblent obéir à l’évolution du tarot où s’enchaînent les épreuves pour maintenir le héros éveillé. »

Bernard Werber utilise l'art divinatoire du tarot pour décider du sort de son héros
« Tirez vraiment les chiffres au hasard », prévient Bernard Werber

Ouvrez les portes de la réalité non ordinaire en un seul tirage

Prenez un jeu de tarot, tirez cinq cartes et décidez de l’avenir du héros de votre histoire — si vous n’avez pas de jeu sous la main, faites comme moi : tirez-les sur un site de voyance, ça fera parfaitement l’affaire. C’est drôle, vous savez, mais j’appréhendais d’entrer dans une année 2020 empreinte de mysticisme. Finalement, après le « passage », je trouve ça exaltant !

passage en 2020
2020 unwritten... pas encore écrite

Dans le jeu de tarot, les arcanes majeurs sont des personnages symboliques (interprétables). « Le Mat » n’a pas de numéro ; il ouvre et ferme le jeu ; il est « le fou », le passage entre la matière et l’esprit, le « pas » « sage ». Moi aussi je cherche les passages invisibles, pour m’introduire dans l’univers de notre super-héroïne aux pouvoirs incompris. Si vous obéissez au tirage du tarot de Bernard Werber, vous jouerez le jeu ! Vous entrerez dans le roman que vous écrivez. Parce que, justement, vous entrez dans la partie ! Vous serez peut-être surpris d’accéder à la réalité de vos personnages, surpris d’être enfin à leur côté.

Obéissez au tirage du tarot pour embarquer au côté de vos personnages

Un simple exercice, un simple jeu, et votre perception se transforme : vous éprouvez désormais ce même sentiment d’impuissance face aux forces du destin. Une certaine humilité pourrait vous toucher. Un chemin initiatique s’ouvre : comment vivre avec ses personnages ? Au cours de cette initiation, les réalités se côtoient, un dialogue démarre, un équilibre s’établit.

Ce matin, par exemple, je faisais un plan de l’école que Line va intégrer. Dessinant un schéma du bâtiment, imaginant des ateliers par ci et des jardins par là, je vois Line en cours de sculpture ou de jardinage. J’imagine même des séances de lecture, clamée sous les arbres par un petit groupe d’élèves. Inventer une école wahou c’est top !

Face au sort prononcé par le tirage du tarot, je vois bien, désormais, ce qui va se passer. Et le sentiment d’obéir à une force extérieure nourrit mon approche. Je veux en savoir plus, connaître mes personnages pour pouvoir les aider. Je me sens soudain embarquée sur le même bateau, aux prises avec le destin !

Inventer une super-héroïne qui rivalise avec les géants américains...

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Tirez cinq arcanes majeurs pour sceller le destin de votre héros.

Le destin voulu par le tarot
"Je me sens soudain embarquée sur le même bateau que mes personnages, aux prises avec le destin !" - Photo de Rirriz

Apprenez à respecter l’évolution initiatique du tarot en suivant l’ordre des cartes

Le moment du tirage a peut-être son importance. Interpréter le sort de vos principaux personnages alors qu’ils sont déjà nés (l’héroïne, son entourage et la figure de l’ennemi), c’est exaltant ! J’avais déjà une idée de ce qui se préparait : le point névralgique de l’aventure était identifié, là où tout commence et où tout finit. Une île des Philippines d’où proviennent les pouvoirs de Line… D’un coup, ma position a changé, mon point de vue a basculé ! Pas de doute, observer les instructions de l’oracle nous interroge sur la face cachée de notre histoire. Allez, c’est parti ! Parmi les 22 arcanes majeurs, tirez cinq cartes au hasard. Placez-les ensuite de manière à marquer les quatre points cardinaux, la cinquième carte au centre. Ces cinq emplacements représentent chacun un élément du récit. Afin de vous éclaircir, je livre ici les résultats de mon propre tirage sur le premier roman de Line d’Haranguier. Embrasser ce tirage d’un coup d’œil, c’est comme, en effet, contempler la destinée de notre héroïne. Le sort en est jeté !

En quelques clics, scellez le sort de votre héros et accordez-lui une destination

Mais, je vous préviens, j’ai pris l’exercice au sérieux. Vu que j’ai le scénario du Projet Line à finir avant la fin du mois, jouer l’humilité et laisser la prophétie s’accomplir me va parfaitement ! Le tirage du tarot de Bernard Werber me permet d’entrer dans mon roman. Il trace le voyage initiatique du héros et invite l’écrivain à suivre. Je n’entre pas encore dans la peau du personnage mais je suis juste derrière lui. Ambiance… À gauche, une première carte définit notre héros au début de l’histoire. À droite, la deuxième carte interprète l’aventure qu’il s’apprête à vivre.  En haut, une troisième carte annonce ce qui va l’aider. Et, en bas, une quatrième décrit ce qui ne l’aide pas, ce qui va lui compliquer la vie. Enfin, la cinquième carte, au milieu, explique comment tout ça va aboutir.

« Tirez vraiment les chiffres au hasard, prévient Bernard Werber. Regardez les détails de la carte, les personnages présents, leur fonction et leurs attributs, regardez les couleurs, laissez parler votre créativité et votre imagination. »

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Face aux coups du sort l’auteur se fait tout petit et entre dans l’univers du héros

Grâce au tirage du tarot de Bernard Werber, l’auteur lâche son besoin de contrôle et défend le monde de son roman comme le sien ! Il ne le contrôle plus, il en fait partie. Il faudrait donc faire confiance aux cartes. Pourquoi ? Pour que les choses ne se passent pas comme prévu. Un écrivain qui obéit à un tirage est confronté aux limites de sa propre logique. Ainsi amené à composer avec des croyances et des évidences étrangères, ses intentions primaires se rebellent et sortent de leur tanière. C’est là que cette initiation devient intéressante : elle déjoue les risques du métier.

En effet, l’auteur risque de prendre le contrôle du récit puisque ses désirs, ses préjugés et ses peurs fuitent insidieusement dans l’écriture de son histoire. Dans ce cas, le lecteur est lésé et l’auteur se lèse lui-même. Par contre, s’il joue le jeu, le tirage du tarot le force à abandonner sa toute puissance. S’il accepte son sort, qu’il s’y plie, il entrera alors dans l’univers de son héros.

Mon premier tirage avec le tarot de Bernard Werber 

Notre héroïne, au départ, tombe sur L’Hermite.
Elle est seule, n’a plus d’amis, c’est la traversée du désert. L’Hermite parle d’intériorisation, de solitude, mais aussi de travail de recherche et de sagesse. Si Line se retrouve confrontée dès le début aux difficultés, à l’incompréhension, elle doit ressentir une certaine angoisse qui la mure dans le silence. Line semble mal.
L'allié est déterminé par la lune
Troisième carte : Ce qui l'aide (l'allié)
L’Aventure qu’elle doit vivre tombe sur L’Empereur.
Il est dans l’action ! Apprend à Line à se construire et à agir. Archétype du père, solide, expérimenté et responsable, il correspond tout à fait au portrait d’Antoine. Mais ce n’est pas lui qui guidera sa fille dans l’aventure. Car, si l’Empereur incarne l’Autorité, la puissance et la stabilité, Line suivra les conseils d’un autre Empereur.
Le Héros sera déterminé par l'Hermite
Première carte : Le Héros
L'aventure aboutit à la carte du changement, aussi appelée la mort
Dernière carte : Comment ça aboutit
Deuxième carte : L'Aventure
Ce qui va aider le Héros, l’élément allié, tombe sur La Lune.
Pour ne pas se faire dévorer par les loups, Line doit apprendre à apprivoiser son côté sombre. À comprendre et contrôler ses pouvoirs en soignant ses blessures. Elle s’aventure au cœur de ses racines, l’Empereur à ses côtés. Mais, son contact de plus en plus profond avec La Lune lui ouvre de nouveaux horizons.
L'obstacle déterminé par le jugement
Quatrième carte : Ce qui ne l'aide pas
L’obstacle, pour l’héroïne, tombe sur
Le Jugement.
Line est incitée au changement. Elle reçoit un coup de semonce. Le jugement est un message, parfois même un miracle ! Mais, en tout état de cause, elle doit payer de ses erreurs. Le jugement peut prendre l’apparence d’un piège, d’un abus de pouvoir. Cependant, quand le couperet tombe, c’est que le Héros est prêt à l’endurer.

L’Hermite sous la coupe de l’Empereur, ça donne quoi ?

Carte n°1 Le Héros Le début du roman est marqué par « L’Hermite », ce qui veut dire que Line n’est pas très sociable. Elle est effectivement isolée des autres et va devoir sortir rapidement de sa retraite. Ou bien son isolement deviendra un véritable handicap. Justement, elle intègre en ce moment même une école privée à Bordeaux ! D’accord, j’écris l’enfance de Line d’Haranguier mais, qui va-t-elle devenir ? Une jeune personne qui trouve dans la solitude un monde supérieur ? Elle expérimente d’autres réalités. Ainsi, les difficultés de la vie sont mises en parallèle avec les réponses d’un autre monde. Elle acquière une certaine sagesse qui la met en porte-à-faux avec sa génération. Classique !

Carte n°2 L’Aventure Ensuite, sa rencontre avec l’Empereur marque une période d’installation. Il y a deux empereurs dans mon roman (le père et le méchant). Line fera donc le choix de quitter la protection de son père pour accepter l’aide d’un homme qui le vaut en tous points (puissance et position élevée, rigueur et sagesse), mais qui est dans le camp ennemi. Line entre dans la tanière du loup.

Line va faire le choix de suivre le damné à l'esprit libre, ce poète de l'enfer... Photo de Stefan Keller

Envoûtée par La Lune et rattrapée par Le Jugement, ça donne quoi ? Une fin annoncée

Carte n°3 L’allié La Lune désigne les rêves, l’imagination, la féminité, la curiosité et la fuite. Line sera poussée à fuir le cadre rigoureux proposé par l’ennemi protecteur. Qui est la lune ? Elle n’est pas encore inventée. Je dois créer un groupe de résistants dont elle fera (logiquement) partie.

Carte n°4 L’Obstacle ou Le Gardien du Seuil  Le jugement annonce la fin de l’initiation. Le héros est prêt à entendre la vérité. C’est à la fois un éveil, une invention et le retour des morts. Qui rattrape notre héroïne ? Je ne sais pas encore… Voyez, l’intérêt de poser les jalons de l’histoire, c’est d’aller chercher les questions. J’ai la sensation d’être au même niveau que mes personnages : soumise à la question !

Carte n°5 L’Aboutissement L’issue de cette histoire tombe sur la lame 13 : la carte sans nom. Cette carte, illustre La Mort autant que le bourgeonnement de la vie. Elle désigne un véritable changement : faire table rase pour un nouveau départ. Je vous promets que je n’ai pas triché !

le pouvoir magique de l'écrivain

À la fin, Line prend conscience de la complexité des relations qu’elle entretient avec les résistants d’un côté et l’ennemi de l’autre. Elle connaît les secrets des deux camps et ne sait pas choisir. La lame 13 est sans appel : Line doit prendre une décision irrévocable. Couper les relations avec sa famille. Parmi les résistants, il y a un jeune homme qui ne sait pas non plus quel camp choisir : le sien ou celui de Line…

J’ai pris la décision de tirer une sixième carte pour ouvrir une nouvelle voie

 Line est encore très jeune à la fin de l’aventure, seize ans peut-être. À la fin de l’aventure elle sera à la croisée des chemins et devra se dessiner une troisième voie : la sienne. Une super-héroïne qui entre à l’âge adulte décide de son avenir. Elle a aiguisé les armes qui lui permettront d’être ce qu’elle désire vraiment. Une nouvelle aventure naît. C’est la lame19 : Le Soleil.  C’est la réalisation de son destin (je n’ai vraiment pas triché !). C’est aussi la carte de la fraternité et de l’Amour ! Line devient le trait d’Union entre les deux camps et crée une troisième voie !

la carte annonçant la suite du roman
Le Soleil annonce déjà la suite du roman. Mais l'âme soeur n'est-elle pas une illusion de la passion aventureuse ?

Le Tarot de Bernard Werber éclaire le sens véritable de l’histoire

l'univers dans une goutte d'eau
L'univers se reflète dans ses plus infimes éléments... Photo de Mystic Art Design

Le Tarot questionne la vie des hommes, ces infatigables marcheurs, tandis qu’il révèle à l’écrivain le sens véritable de l’histoire qui sommeille en lui. Les hommes agissent d’abord en fonction de leur intérêt, puis de leur rêve et, enfin, de leurs valeurs profondes. Ces valeurs se cachent au fond du coeur par une sorte de magie protectrice et l’homme oublie parfois qu’elles sont là. Entre ceux qui cherchent à renverser le pouvoir et ceux qui cherchent à le garder, il y a Line d’Haranguier, capable de détecter les valeurs cachées et oubliées . Une super-héroïne qui se donne pour mission de les éclairer. Mais, avant d’en arriver à cette étonnante capacité, avant d’arriver à aimer, une longue initiation l’attend.

Le Mat

Seul « Le Mat » n’a pas de numéro. Cette lame précède la première (Lame 1 : Le Bateleur) et revient après la dernière (Lame 21 : Le Monde) « Elle est avant et après l’initiation », traduit Bernard Werber.

Le Mat désigne le mouvement permanent. Il est aussi appelé le fou. Ce dernier sait se détourner de ses origines, briser ses liens pour accéder à un autre monde. « C’est la seule carte où le personnage avance, explique encore l’auteur, avec comme seul bagage la connaissance acquise dans son baluchon. Une fois que le personnage a tout compris, il doit reprendre la route. »

L’histoire a-t-elle une fin ? La mort est-elle une fin ? Voilà la question qui obsède l’homme et l’écrivain. Le personnage joker incarne la question de l’Évolution. Et, le fou, à mon sens, est un personnage indispensable  (voir « mon personnage joker ») pour montrer la voie.

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Les espaces-temps de l’écriture romanesque enfin révélés

Comment inventer l’enfance d’une super-héroïne qui rivalisera avec les plus célèbres personnages des comics américains ? J’y réponds en live et en 3 mois. Dans l’écriture d’un roman, il existe des espaces-temps où l’imagination s’emballe, mais que nulle trace écriture ne porte habituellement à l’attention du lecteur. J’y remédie à l’instant.

Un mois s’est écoulé depuis mon annonce d’écrire un roman en trois mois avec mon fils. Comment inventer l’enfance d’une super-héroïne qui rivalisera avec les plus célèbres personnages des comics américains ? Je nous donne encore deux mois pour y répondre en live ! Aujourd’hui, l’hiver nous plonge dans une période d’incertitudes et de défis, alors que nous suivons ensemble l’évolution de cette histoire. Une certaine fébrilité nous gagne. Il est donc temps de vous divulguer l’existence d’espaces-temps dans l’écriture d’un roman, dont on ne trouve habituellement nulle trace écrite. Ces phases de flottement où l’imagination s’emballe, de création latente que je souhaite ici porter à l’intention du lecteur.

Grâce à vous l’écriture de ce roman prend une dimension fantastique !

Les rouages de l'écriture-Photo de Kellepics
Les Rouages de l'Écriture : "L’expérience de la partager au fur et à mesure nous embarque dans une dimension vraiment fantastique !" - Photo de Kellepics

L’écriture hivernale

L’hiver me ramolli, pas toi ? Ce matin, ma séance d’écriture fut courte, comme celle d’hier. Avec ce froid, les doigts gèlent vite et j’ai beau avoir cherché toute l’année un lieu plus inspirant, le bar de mon quartier est celui où j’écris le mieux. À L’intérieur, il y a même une petite pièce arrière pour m’accueillir en cette période de froid mais, je ne m’y résous pas. Non, il n’y a que la terrasse, la pénombre du matin (un ciel rose me regardait écrire ce matin), et mon café-crème fumant que Jimi s’escrime à faire mousser rien que pour moi (avec un bruit de percolateur horripilant) pour me mettre en train.

Inventer une super-héroïne qui rivalise avec les géants américains...

Ça vous tente ?
unique !

Les personnages se baladent dans mon quotidien

Même si mes deux dernières séances d’écriture furent abrégées par le froid, les personnages de mon roman m’habitent de plus en plus (voir notre défi « J’écris un roman en 3 mois avec mon fils »). Depuis que la cuisinière se dessine, avec ses blessures et ses espoirs, ses cheveux roux et ses taches de rousseur, son sourire franc, sa langue bien pendue et ses sentiments, je fais plus volontiers la cuisine. Je pense à elle, je comprends mieux ce qu’elle a vécu, j’imagine son enfance dans un trou paumé près de la forêt d’Irati, où elle cueillait des cèpes avec sa grand-mère.

Partager cette écriture en live est une expérience inouïe !

Depuis que Cécile se révèle, je l’aime de plus en plus, elle m’impressionne. D’ailleurs, j’ai lu à Anton les dernières scènes que je ne vous ai pas encore mises en forme. L’histoire nous happe un peu plus chaque jour. L’expérience de la partager au fur et à mesure nous embarque dans une dimension vraiment fantastique ! Le prochain épisode que je vous livrerai passera directement au deuxième incident déclencheur. Sinon, on ne tiendra pas la cadence. En plus, mieux vaut vous partager les scènes d’action. Vous y voyez une lenteur passagère ? Oui et non… je vais vous expliquer.

L’univers d’un roman contient forcément l’identité culinaire de ses habitants

La réécriture d’une scène peut prendre du temps

J’écris mes textes à la main. Je les tape ensuite, titillant chaque mot, soupesant leur pertinence, fouinant aussi la cohérence de mes descriptions. Par exemple, dans le prochain épisode, Victoire se souvient de sa rencontre avec Antoine, son patron. Elle n’avait que 17 ans, lui n’en avait que 25. Il dirigeait déjà plusieurs grosses entreprises et se retrouva par hasard dans le restaurant miteux où elle bossait.

Et voilà que je me perds, à la recherche d’un bord de route où il pourrait être posé, ce restaurant. En parcourant la carte, j’imagine ce qu’Antoine pouvait bien faire dans un trou paumé des Pyrénées. Plusieurs scénarios tournent dans ma tête, mais l’omelette aux cèpes de Victoire revient à mon intention et je laisse mes hypothèses en suspens.

l'identité culinaire du roman - Photo de Pexels
l'identité culinaire est une dimension intéressante dans la création d'un univers romanesque - Photo de Pexels

La création culinaire, bien souvent, vient pimenter le récit

 Ah, la cuisine dans les romans ! Elle a parfois une place qu’on ne lui attendait pas ! C’est cette omelette-là qui sauve Victoire d’un destin peu enviable. Antoine, de son côté, devait être là pour des raisons peu orthodoxes, comme il s’en trouve beaucoup dans son business de l’industrie énergétique. Mais le bien et le mal n’est qu’une affaire de rhétorique. Chez l’homme, la réalité complexe est à servir bien chaude. Et c’est pourquoi la cuisine de Victoire aura toute sa place dans ce roman. Pour réchauffer les cœurs et rappeler qu’un homme contient en lui toutes les facettes de l’humanité.

L’univers d’un roman a besoin de corps

Je pense aux « Nicolas Le Floch », la série des romans policiers de Jean-François Parot. Ses épisodes sont toujours agrémentés de recettes fameuses de l’époque (Nicolas Le Floch est un lieutenant de police au service de Louis XV et de Louis XIV). Je ne raffole pas des romans policiers, mais j’aime ceux qui présentent des personnages fouillés, à la psychologie originale. Bref, tout ça pour dire que l’écriture du roman avance à petits pas et, qu’avec ce froid, mon esprit se réfugie dans la chaleur d’un univers bouillonnant, traînant à s’exprimer tout entier sur la page.

Les profondeurs psychologiques de l’écriture de roman

machinerie de l'esprit-Photo de Kellepics
La Machinerie de l'esprit : "Le lecteur se dira même, logiquement, que la mère doit être dotée de certains pouvoirs, non ?" - Photo de Kellerpics

L’écrivain se questionne pour répondre au lecteur

C’est amusant quand j’y pense. Vous me demandez la suite, et voilà que je vous fais attendre. Je ne sais pas ce qui me pousse le plus dans mes retranchements. Seraient-ce mes propres questionnements de plus en plus pressants sur les personnages, sur leur enfance, sur leur caractère, sur leurs valeurs et sur leurs aspirations les plus secrètes ? Ou serait-ce l’avancée de l’intrigue qui me presse tout autant de l’écrire d’une seule traite ? Après l’épisode 4, un autre événement déclencheur pousse la mère (Cécile) à agir. Nous soupçonnons alors que Cécile sait que sa fille n’est pas comme les autres. Le lecteur se dira même, logiquement, que la mère doit être dotée de certains pouvoirs, non ?

Rendre l'aventure fantastique...

Tu me suis, là ?
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Le romancier se confronte à tous les points de vue

À la lecture des dernières scènes, Anton confirme cette hypothèse. Je lui explique que la famille est au pied du mur, et que ses membres vont devoir bientôt se réunir pour trouver une solution au « cas Line ». Ils vont devoir mettre les choses au clair, bien que chacun ait une vision différente de la situation. Anton exprime alors une envie bien légitime. Qu’un autre personnage possède les mêmes pouvoirs que Line. La nourrice, par exemple. Je lui réponds que ce ne serait pas logique. Par contre, je pense que Cécile, la mère de Line, a des pouvoirs similaires, mais qu’elle ne les a pas développés de la même façon.

Comparer ses héros à d’autres caractères

Contrairement à Line, Cécile a cherché à cacher ses pouvoirs pour ne pas faire de tord à ses parents adoptifs. « Oh ! s’exclame Anton. La mère a développé ses pouvoirs pour être super intelligente ! Dans Heroes, il y a une meuf qui sait refaire n’importe quel truc, juste en regardant quelqu’un le faire. » Je me souviens effectivement d’un personnage de la série qui a juste à regarder un cours de karaté pour savoir le refaire à la perfection. Intéressant ! J’ai justement commencé à peindre le portrait de mes personnages, et Cécile a développé une force de caractère hors du commun, assurément.

heroes série tv culte de super-héros
"Heroes" ! La série tv culte de super-héros en nombre croissant

Les dimensions parallèles dans le processus d’écriture

Connexions psychologiques - photo de Kellepics
"Je réfléchis à la manière dont chacun des personnages sont connectés aux pouvoirs de Line" - Photo de Kellepics

Comprendre les connexions psychologiques entre les personnages

Luttant seule dès son plus jeune âge contre la manifestation de ses pouvoirs, Cécile a dû cacher les symptômes physiques liés à cette résistance. L’idée d’Anton permettra de mieux imaginer comment elle y est parvenue. Aujourd’hui, Cécile est mère. Elle espérait probablement que Line n’ait pas à vivre les mêmes difficultés. À tel point qu’elle s’est peut-être voilé la face. Avant d’aller plus loin, je réfléchis à la manière dont chacun des personnages sont connectés aux pouvoirs de Line. Je veux dire, leur manière de les interpréter, de les comprendre. Leur manière de voir la réalité en face, ou bien de l’occulter.

C'est quoi son nom, déjà ?

LINE D'HARANGUIER
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S’inspirer d’autres lectures c’est entrer dans des univers parallèles

Depuis deux jours, j’écoute « Voyage au-delà du corps, l’exploration de nos univers intérieurs » de William Buhlman. Il décrit ses sorties de corps et propose des exercices pour inviter le lecteur à expérimenter l’affaire. À suivre… Ah oui ! s’exclame Anton. Comme les personnes au bord de la mort et qui ont des hallucinations ! Ou alors, c’est vrai… » On verra si c’est vrai, en effet. J « Voyage au-delà du corps » est un livre audio que j’écoute en m’endormant, pour trouver des idées. Je dois absolument décrire ce que vit et ressent notre petite Line. C’est un bon moyen d’alimenter l’inspiration du matin, je vous le conseille.

Apprivoisez le livre audio, un objet fascinant !

Le livre audio, c’est bizarre. Au début, quand je me suis abonnée chez audible, j’ai eu beaucoup de mal. Je m’endormais systématiquement à l’écoute d’un livre. Alors, j’ai surtout choisi des essais sur l’entrepreneuriat, et je prenais des notes. J’ai trouvé ça merveilleusement efficace ! Plus besoin de tenir le livre tout en notant. En plus, j’ai lu un article dans Science et Vie qui affirme que le cerveau traite lecture et écoute exactement de la même façon. Je ne sais pas s’il faut en conclure que nous le digérons tout aussi bien, mais je pense que s’il y a une différence d’assimilation, les deux sont à tester. Bref, pour moi, le livre audio est devenu un objet fascinant !

L’écrivain engage sa propre vie dans le travail d’écriture

L’écrivain engage sa propre vie dans le travail d’écriture
"L’écriture de fictions nous ramène forcément aux dures réalités de la vie en société." - photo de Gellinger

Tout artiste devrait penser à son indépendance

À ce propos, je viens de trouver le livre le plus formidable qui soit pour tous ceux qui veulent se lancer dans le monde des affaires. Personnellement, je pense que les artistes et tous ceux qui aspirent à vivre de leur art devraient prendre leur carrière en main et se former pour être indépendant. Ce blog a aussi vocation à inviter les artistes à vendre leurs œuvres eux-mêmes, mais pas comme des commerçants indépendants, plutôt comme des créateurs de systèmes. La route est longue, mais s’il y a bien un livre que je conseillerais désormais c’est « La prodigieuse machine à vendre » de Chet Holmes.


Line n'est pas seule...

Suis-nous !
unique !

L’écriture de fiction est une véritable incursion dans la réalité

Comme il est dit dans la préface, cet auteur est un conteur hors pair. Chet Holmes nous explique de la plus merveilleuse, de la plus évidente des façons, comment je dois présenter mon roman pour le vendre, comment je dois me préparer à être la chef éclairée de ma future entreprise, et comment je suis assurée de la faire grandir. J’en oublierais presque l’écriture ! Non, je plaisante, mais c’est dur de garder la tête dans les nuages quand un tel livre vous ramène si bien les pieds sur terre. D’ailleurs, soyez sûr d’une chose : l’écriture de fictions nous ramène forcément aux dures réalités de la vie en société.

L’auteur vient à interroger les mécanismes de pensée de ses personnages

Cet article n’est pas là pour justifier le retard de l’épisode 5 de notre défi « Un roman en 3 mois avec mon fils », mais bien pour rappeler que l’écriture d’un roman n’est pas linéaire. Après l’avancée passionnante de notre histoire, je m’engage, ces derniers jours, dans les rouages de la vie. Pour chacun des personnages mis en scène, je suis à l’affût de réponses. Quelles sont les valeurs pour lesquels ils se battraient jusqu’à la mort, pour lesquelles ils seraient prêts à trahir ou à tuer ? Quels sont les actions qu’ils sont forcés de faire, de cacher, et qui les obligent à mentir ? Quelle est la réalité même de leur système de vie ? Qu’est-ce qui les fait souffrir ou vibrer ? Qu’est-ce qui les anime vraiment ?

La fiction est le miroir étincelant de la réalité sociale

Les revers de la réalité – Photo de Geralt
Les revers de la réalité : "Alexandre Langlois décrit ici un système de corruption généralisé de l’État français" - Photo de Geralt

Les informations extérieures nourrissent la compréhension de son propre récit

Ces derniers jours, toute information qui m’interpelle me transpose dans l’écriture du « Projet Line ». Je vous donne un exemple très concret. J’écoutais Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat de police Vigi, sur Thinkerview. Cet entretien date de janvier dernier (presque un an, donc). Entre temps, ce policier spécialisé dans le renseignement est actuellement suspendu de ses fonctions pour avoir systématiquement attaqué la politique répressive du gouvernement. Un lanceur d’alerte au sein de la police, en somme. Au cours de cet entretien, il évoque l’histoire d’un commissaire de police qui, sous l’emprise de l’alcool, prend sa voiture et tue un enfant. L’affaire, loin d’être jugée, est vite « arrangée ».

La réalité est un puits d’invraisemblances

L’homme est promu et la famille de la jeune victime reçoit 300.000 euros pour le prix de son silence. Alexandre Langlois décrit ici un système de corruption généralisé de l’État français, ni plus, ni moins. Cette histoire me fait imaginer dans quel monde vit le père de Line, Antoine d’Harranguier. Quelles décisions doit-il prendre pour couvrir ses PDG, pour étouffer des accidents de travail dus à des failles de sécurité, ou encore pour soudoyer des agents de l’État afin d’avoir un permis de polluer ? L’Homme est socialement assujetti à un groupe. Ce  qui l’amène souvent à agir pour défendre son appartenance, sans même y penser.

L’écrivain cherche le mensonge dans une toile tissée de vérités

Cette histoire, rappelle Alexandre Langlois, a été relatée dans la presse, mais nous sommes trop occupés à gérer les invraisemblances du quotidien pour relever la tête. La loyauté envers la hiérarchie ou la responsabilité envers le maintien d’un système pousse chacun d’entre-nous à fermer les yeux sur les conséquences probables des « obligations » exigées par cet invraisemblable système. Ainsi, si nous agissons conformément à nos propres valeurs, nous apprenons à occulter les dommages collatéraux que nous causons, et nous respectons en priorité la loyauté envers le groupe. Nos propres valeurs sont donc soumises à des distorsions inconscientes pour paraître respectées. La frontière entre le bien et le mal est floue. L’écrivain cherche pourtant à en déterminer la nature.

L’écrivain de fictions ouvre les boîtes noires pour dérouler toute l’histoire

Je suis convaincue d’une chose : s’il y a bien, sur cette Terre, un animal capable de se mentir à lui-même, c’est l’homme. Si je vous dis tout ça, c’est pour éclairer le parcours. Je voulais vous décrire ces périodes de flottement qui arrivent sans prévenir dans l’écriture d’un roman. Les infos s’accrochent aux neurones et se déroulent comme des fils, pêle-mêle, pour décortiquer les réalités d’une vie pas aussi fictionnelle qu’on aimerait le croire. L’écrivain de fictions a tendance à éplucher l’information pour la ranger dans des boîtes. Des boîtes noires jalousement gardées par les personnages. Certains donneraient cher pour les enterrer à tout jamais. Mais voilà ! L’écrivain a besoin de les ouvrir toutes, et de connaître l’envers du décor où se jouent les plus belles scènes.

"J’ai l’impression d’être une espionne. Pire ! J’ai l’impression d’être un mouchard ou un calomniateur. J’ai donc à rééquilibrer rapidement ma relation avec nos personnages." - Photo de Kellerpics

Vous comprendrez, je l’espère, que l’écriture de roman comprend donc des temps de latence où l’auteur cherche à se positionner. C’est une façon engagée de trouver le message caché dans le roman qu’il s’encourage à écrire, pour transmettre son point de vue sur la réalité qui nous entoure. Mais, après tout, pendant ces trois mois de création intensive, vous attendez de comprendre comment se débrouille un auteur pour écrire une histoire, tout autant que d’en connaître l’issue. C’est bien l’intérêt de ce passionnant défi. Je tente donc d’aborder toutes les dimensions du travail. Ici, je dirais donc que les temps de latence, de réflexion, de mise en perspective psychologique, s’apparentent à une guerre des nerfs entre les personnages et moi. J’ai l’impression d’être une espionne. Pire ! J’ai l’impression d’être un mouchard ou un calomniateur. J’ai donc à rééquilibrer rapidement ma relation avec nos personnages en écrivant plus vite, plus fort, et sans retenue. Comment ? Paradoxalement, en prenant de la distance, tout en les rassemblant au plus vite. Peut-être me dédoubler aussi… Oui, c’est une idée. D’un côté je jouerai les enquêtrices méticuleuses et impartiales, doublée d’un profileur pervers. D’un autre côté, je jouerai les artistes inspirées, rendant fidèlement la lumière qui apparaît chaque matin au lever du rideau.

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Comment aimer ce qu’on écrit ?

Avant d’explorer ce rapport à notre écriture qui nous pousse à un examen critique, je veux remettre en question notre vision de nous-mêmes et, par ricochet, de notre écriture. Une relecture qui se conclue par « c’est pas bien, c’est nul, c’est pas intéressant » n’est qu’un auto-sabotage en règle.

Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui j’aimerais répondre à une question qui m’a été posée et qui me trotte dans la tête depuis quelques jours. En effet, si je préconise les séances d’écriture quotidiennes où on écrit sans réfléchir (voir ma méthode d’écriture en 3 clés), il est légitime de se demander : « Et, si on n’aime pas ce qu’on écrit, qu’est-ce qu’on en fait ? » On reprogramme son mental !

 Reprogrammez votre mental et dégagez le gremlin !

Magie intérieure-Leandro De Carvalho
"Explorez la vision que vous avez de vous-même !" Oeuvre de Leandro De Carvalho "Magie intérieure"

Remettez en question votre propre jugement

Avant d’explorer ce rapport à votre écriture qui vous pousse à un examen critique, remettez en question la vision que vous avez de vous-même. Et, par ricochet, la valeur portée à ce que vous écrivez. Une relecture qui se conclue par « c’est pas bien, c’est nul, c’est pas intéressant » n’est qu’un auto-sabotage en règle. Instaurer des séances d’écriture quotidiennes vous permettra de maintenir votre mental, votre énergie et votre vision dans une même direction. Pour garder le cap, il est indispensable de faire taire cette petite voix qui vous dit : « c’est nul, je n’y arriverai jamais ».

Nous avons tous notre petit gremlin qui se tient derrière nous, penché au-dessus de notre épaule, à lire notre travail en grimaçant de dégoût. Le mien ne cessait de répéter « Beurk ! C’est de la merde, non mais regardez-moi ça ! » L’étape fondamentale à dépasser, c’est de dégager le gremlin. Le faire disparaître demande du temps et de l’endurance, mais il y a de nombreux exercices qui pourront vous y aider. Je vous partagerez au fil du temps tout ce que j’ai appris pour ce faire. En attendant, suivre mon défi « J’écris un roman en 3 mois » vous montrera, en pratique, comment concilier vos séances avec le travail d’écriture proprement dit.

 Libérez votre créativité

Avant de commencer mes séances d’écriture, j’avais lu le livre de Julia Cameron, « Libérez votre créativité ». L’auteure nous propose un processus d’exercices pratiques sur 12 semaines. Ce livre m’a beaucoup inspirée. À l’époque j’ai compris que nos habitudes de pensée pouvaient être revisitées par des mécanismes d’actions quotidiennes. Alors, j’ai décidé de prendre des cours de peinture pendant un an. Mon objectif était de répondre au gremlin. À ce problème de jugement intérieur sans fondement, je décidais d’aller chaque semaine, avec une régularité de métronome, m’assoir devant une toile blanche, exécuter une peinture sans réfléchir ni me juger, et sortir un résultat à l’issue du temps imparti. Pas de jugement, pas d’autre enjeu que de « faire » un travail artistique sans le juger au moment de son exécution.

L’avantage ? Si je me permettais d’avoir un œil critique sur mes peintures, je réitérais pourtant chaque semaine le même processus de création. Et alors ? Hé bien, j’ai appris à émettre une critique sur mon travail sans que ça ne m’empêche de revenir à ma table de travail pour en exécuter une nouvelle sans juger la création en cours. Résultat ? Le gremlin s’est évanoui dans la nature, la queue entre les jambes, incapable de supporter ce nouveau jeu de dupes. Au bout d’un an, ce mécanisme de séances m’a permis de travailler ce rapport au jugement qui casse le souffle de notre création. Ma devise était : « C’est pas parfait, mais c’est fait ! »

Lancez-vous des défis extravagants

Cette année-là annonçait ma décision d’être écrivain. J’étais prête à dompter le gremlin. J’ai alors décidé de m’installer à la terrasse du café de mon quartier pour jouer le rôle de l’écrivain. On dit souvent que, pour se forcer à adopter un nouveau comportement, le mieux est de faire semblant, de se mettre dans la peau de ce nouveau personnage auquel on s’identifie. Pour devenir écrivaine, me suis-je dit, autant jouer le rôle maintenant. Voilà maintenant 6 ans que je me suis un jour assise à cette terrasse en m’imaginant entourée d’une équipe de cinéma avec le réalisateur criant : « ça tourne ! » Je m’en souviens encore. Me voilà scribouillant avec frénésie sur mon cahier. Cherchant à jouer mon rôle avec le plus de crédibilité possible, j’étais entourée d’une tribu de bonshommes étonnés et inquiets.

Ils se demandaient si je n’étais pas un agent des Renseignements Généraux. Moi, les joues en feu et la main tremblante, n’osant relever la tête, je refusais mordicus de me demander ce que je foutais là ! Allez, ça tourne ! Tu es dans un film, Alice, assure ! Sachez bien que c’est en relevant ce genre de petits défis qu’on s’aperçoit par la suite l’importance qu’ils ont eue. On se remercie de s’être alors pris au sérieux. On rit de ses hontes puériles et on se remercie encore et encore d’avoir trouvé dans le jeu le meilleur moyen de se libérer de nos mécanismes enfantins. Ces mécanismes inconscients pourrissent notre vie d’adulte qui ne correspond pas à nos rêves d’enfant.

Comment jouer le jeu de l’écrivain ?

un écrivain écrit forcément pour les autres Photo de Leandro De Carvalho
Comment vous permettre d’émettre un jugement sur ce que vous écrivez sans d’abord travailler sa structure et sa mise en forme ? Photo de Leandro De Carvalho

Changez le rapport que vous entretenez avec vous-même

Vous éprouverez donc peut-être de l’inconfort au cours de vos premières séances d’écriture. C’est une excellente chose ! Accrochez-vous à elles dans un premier temps jusqu’à ce que vous constatiez qu’elles vous sont aussi nécessaires que l’air qu’on respire. Le jeu de l’écrivain est également important pour se mettre dans la peau de celui qui raconte. Sous entendu : un écrivain écrit forcément pour les autres, ses lecteurs. Le jeu de rôle que je vous propose a donc un double intérêt.

Se prendre pour un écrivain c’est :

  • Faire confiance à l’exercice d’écriture en sortant de soi-même. Littéralement, vous n’êtes plus là ! Vos pensées introspectives ou nombrilistes se sont fait la malle.
  • Raconter une histoire, c’est donc naturellement écrire pour les autres, pour être lu.

Vous avez ici les deux piliers fondateurs qui vous assurent d’être l’écrivain rêvé sans plus vous poser de questions. Il ne vous reste plus qu’à écrire… Maintenant, LA question relevant de la construction de l’édifice vous demandera de nouvelles compétences à acquérir et à expérimenter, ou beaucoup de chance. Appréhender l’architecture d’un roman, ça s’apprend. S’arrêter au jeu de l’égo qui pousse à se demander si ce que vous écrivez vaut la peine d’être « aimé » est prématuré.

Comment, en effet, vous permettre d’émettre un jugement sur ce que vous écrivez sans d’abord travailler sa structure et sa mise en forme ? Pensez-vous qu’un architecte incapable de mesurer son talent en travaillant à ériger des édifices habitables se sentirait architecte ? Il pourrait dessiner des bandes dessinées formidables, peut-être, mais il chercherait à vivre de son art d’une manière ou d’une autre. Il y a quelques années, un pont tout neuf s’est écroulé près de chez moi. Dans l’écriture, les erreurs sont moins fatales, c’est une bonne chose quand on y pense, non ?

 Changez surtout la vision que vous avez de l’échec

La reconnaissance socioprofessionnelle est pour moi une question tout aussi essentielle que la première, mais elle arrive en deuxième temps. Je pense en effet qu’un écrivain heureux est un écrivain reconnu, capable de vivre de son art.

Être un écrivain reconnu c’est :

  • Se confronter à la critique, quelle que soit la manière dont vous vous y prendrez. C’est accepter les compliments, les flatteries, comme les dénigrements, les reproches ou les moqueries.
  • Chercher à promouvoir ses textes en découvrant la stratégie qui vous convient, échouer ou réussir et continuer à écrire avec une régularité vraie (on ne fait pas semblant d’écrire en se plaignant que le travail n’avance pas).

Quand je parle d’échec, je ne parle pas du sentiment d’échouer. Tester une stratégie, c’est s’assigner un objectif et en mesurer la réussite ou l’insuccès en fonction du résultat visé. C’est clair. Des critères précis doivent l’accompagner. Là, on avance et on continue, le gremlin n’a rien à faire dans les parages. Le « J’aime ou j’aime pas » n’est pas un critère professionnel de sélection. Refusez de vous fourvoyer dans le sentimentalisme trompeur pour vous donner des excuses.

Le métier d’écrivain est un métier comme un autre dès lors qu’on décide de se confronter aux obstacles que tout professionnel rencontre au cours de sa carrière. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Si vous lisez cet article c’est que vous aimeriez écrire et faire découvrir votre talent à vous-même, comme aux autres. Le plaisir d’écrire est là, c’est évident, mais le travail nécessaire pour aller au bout d’un projet exige de débloquer certains mécanismes de croyance et d’auto-sabotage qui nous empêchent d’avancer.

En pratique, comment aimer ce qu’on écrit ?

Livre rêvé
Ces séances d’écriture sont une matière mouvante, vivante, en apparence déstructurée, mais qui me rapprochent de la création d’un organisme qui, bientôt, sera solidement ancré dans la vie - Photo de Leandro De Carvalho

Amassez du texte sans vous arrêter

Pour commencer, soyez sûr d’une chose : tout passe par la régularité de vos séances d’écriture (que vous optiez pour des séances de travail acharné ou des séances d’écriture libre). Plus on écrit et plus on augmente le pourcentage de « waouh ! », c’est mathématique. Si vous vous imposez votre quart d’heure quotidien, vous vous approprierez votre travail d’écriture. Vous casserez le mécanisme de jugement qui vous empêche d’aller loin et d’accomplir votre propre chemin vers l’excellence. Si c’est trop douloureux, choisissez sans hésitez le quart d’heure de plaisir que je vous prescris et ne ratez pas une séance !

Une fois la mécanique bien huilée, qu’est-ce qui vous garantit que vous allez aimer ce que vous écrirez ? Dans mon défi « J’écris un roman en 3 mois », il y a beaucoup de dialogues et de scènes que j’écris et qui ne sont que des pistes pour la suite, elles sont mal placées, ne présentent pas un intérêt dynamique immédiat dans le récit en cours, et ne seront peut-être même pas reprises. Pourtant, elles servent à me faire avancer, à me questionner et à me donner des idées. J’en tire des éléments précieux, de minuscules images qui alimenteront les scènes futures et qui, elles, auront toute leur place dans l’histoire. Ce fonctionnement est possible uniquement parce que je crois dur comme fer que j’arriverai au bout d’un récit complet.

Apprenez à vous détendre sur le résultat escompté.

Ces séances d’écriture sont une matière mouvante, vivante, en apparence déstructurée, mais qui me rapprochent de la création d’un organisme qui, bientôt, sera solidement ancré dans la vie. Durant mes séances où j’écris sans m’arrêter, en réfléchissant à peine, je m’offre une possibilité de me plonger dans une histoire qui tire sa cohérence dans les jours qui passent, dans une régularité. Des séances quotidiennes, certes imposées, mais dont la règle est de se faire plaisir.

Lors de ces séances, je suis libre de m’emballer, de me tromper, de ne pas me juger, de ne pas écrire comme je le voudrais. Des fois, on se laisse aller, on a l’impression d’être l’instrument d’une force invisible qui nous dicte et nous rend inventif, on vit « l’effet waouh ! », des fois oui, mais pas toujours. Cette réalité triviale, de ne pas écrire comme on rêverait toujours de le faire, est inhérente au travail d’écriture, qu’on se le dise ! 

Alors, c’est bien joli, ça, de vous exhorter à écrire sans réfléchir et sans vous juger mais, « qu’est-ce qu’on fait quand on n’aime pas ce qu’on a écrit ? »

devise apprécie le processus
Accrochée à mon bureau, ma devise de l'année est : "apprécie le processus" !

Quand le pas est franchi, l’aventure ne fait que commencer. Les difficultés seront nombreuses. Pour moi, les séances d’écriture s’apparentent au gouvernail de mon navire. Je m’accroche à lui pour traverser l’océan jusqu’à la terre promise. Ces séances d’écriture m’ont également permis d’apprécier le processus d’écriture, même quand les terres rencontrées n’étaient que de simples escales. Je parle ici de l’écriture de nouvelles. Ces petites histoires que j’écrivais en une ou deux semaines ont été un entraînement bénéfique pour appréhender la construction d’un récit. J’avance désormais plus sûrement vers un continent inconnu, sans savoir si je le trouverai, mais j’ai appris tant de choses en matière de navigation, que je me sens aujourd’hui plus légitime à tenir la barre, confiante, sereine, et sans gremlins sur le pont.

Pour vous partager mon expérience je vais décortiquer tous les exercices qui m’ont appris à écrire libre et confiante. En attendant, mon défi « Un roman en 3 mois » fera très bien l’affaire pour observer en live cette mécanique d’écriture. Terminées donc les apartés ! Place à la suite de notre roman qui, je vous le rappelle, doit se terminer dans 9 semaines. 

Écrire votre roman : les 3 clés du succès

Vous désirez vous lancer dans l’écriture ? Écrire votre roman sans attendre ? Mais, vous pensez ne pas avoir assez d’éléments pour démarrer ? Découvrez les 3 clés indispensables pour entrer dans le jeu maintenant !

Vous désirez vous lancer dans l’écriture ? Écrire votre roman sans attendre ? Mais, vous pensez ne pas avoir assez d’éléments pour démarrer ? Grande erreur ! Vous n’avez même pas le prénom de votre héros ? Pff… Vous êtes indigne de commencer. D’ailleurs, vous avez une super idée de roman qui vous tient aux tripes mais vous devez d’abord élaborer un plan, puis un scénario, puis… STOP ! Écrire votre roman est une aventure ludique, et vous avez le droit d’entrer dans la partie avec les 3 règles clé que voici. Découvrez ces 3 clés du succès pour entrer dans le jeu dès maintenant ! Vous pourrez également suivre mon défi « écrire un roman en 3 mois… avec mon fils ». C’est tous les jours à partir de lundi prochain (28 octobre 2019). Je vous dis tout en bas de cet article.

Clé n°1 : commencez à écrire votre roman sans même connaître vos personnages

clé n°1 pour écrire un roman
La clé n°1 pour écrire votre roman - photo de Natan Bregalda

Vos séances d’écriture quotidiennes sont votre bouffée d’oxygène

Lancez-vous maintenant ! Les séances d’écriture dont je parle dans mon bonus sont indispensables à l’avancée de votre projet d’écrire un roman, pour vous tenir en haleine. Même si vous ne maîtrisez pas encore les tenants et les aboutissants de votre histoire, commencez à écrire votre roman sans attendre, sans même connaître vos personnages à fond (recevez immédiatement mon kit de démarrage ici – c’est cadeau !). Vous n’avez qu’une vague idée de ce qu’ils font dans la vie ? Vous ne savez même pas encore leur prénom ? Parfois, je colle un nom après une ou deux secondes de réflexion et je le remplace plus tard si besoin (le plus souvent celui qui vient sans réfléchir est le bon). Apprendre à écrire le souffle léger permet d’empiler un nombre invraisemblable d’idées saugrenues et de détails insignifiants, et fera de votre histoire un roman vivant.

Créez-vous un espace-temps protégé et intime

N’ayez pas peur de vous perdre dans une histoire confuse. Vos séances quotidiennes font partie d’un espace-temps spécial. Elles créent une bulle protégée à un moment précis de votre journée, un rendez-vous intime à ne pas rater.  Elles se démarquent des séances de travail dédiées à la structuration du roman. En séance d’écriture, je m’interdis de trop réfléchir. En effet, le jeu est toujours le même : on est dans le rythme de l’écriture sans peur ni reproche. Pas de pause, pas de jugement, pas d’hésitation. Par exemple, quand un mot m’échappe, j’écris le premier qui me vient, et je prends soin de le mettre entre parenthèses pour y revenir plus tard à la correction. Ne fournissez aucune excuse valable pour ne pas instaurer immédiatement votre séance d’écriture quotidienne. Comme l’exercice physique, la séance quotidienne maintient en forme l’écrivain que vous êtes. Cette séance (même de 10 ou 15 minutes par jour) fera de vous l’auteur de votre futur roman.

in love - écriture de poèmes
On est dans le rythme d'écriture sans peur ni reproche, photo emerloppez19

Vos temps de travail et de recherche seront plus dynamiques

Certains objecteront qu’une séance d’écriture est un temps de travail acharné. Katherine Pancole déclare qu’au cours de ses 5 heures de travail quotidien, elle est contente quand elle a pondu deux pages. Je ne parle pas de ces séances-là. La séance d’écriture est pour moi une bouffée d’oxygène qui fait circuler l’écriture dans le sang. Elle ne remplace pas les séances de travail où écriture et recherche se côtoient, où les questions s’empilent, se déchaînent et se décortiquent. Ce sont les temps de submersion qui nécessitent des réponses, obligent à rédiger, corriger, raisonner, critiquer, transformer, épurer, soupeser, remanier. Katherine Pancole illustre bien cette réalité à travers les dessins d’Anne Boudart que vous pouvez retrouver sur la page facebook de l’auteure.

Katherine Pancole
"les séances de travail où écriture et recherche se côtoient", dessin d'Anne Boudart

Clé n°2 : découvrez chaque personnage en les confrontant les uns aux autres

esquisse de personnage
"confrontez les frêles esquisses de vos personnages à des bouts de scènes intuitives", dessin de Mirzet

Esquissez vos personnages sans vous soucier du résultat final

Qui est mon héros ? Comment s’appelle-t-il ? Comment vais-je écrire un roman sans connaître tout de sa famille, de ses amis et de son passé ? Tant de questions se bousculent que vous risquez la surchauffe. Ainsi, si vous confrontez les frêles esquisses de vos personnages à des bouts de scènes intuitives, sans complexe, sans enjeu, sans travail acharné, juste par jeu. Les stratégies, les intrigues, les coups de théâtres, apparaîtront grâce à ce travail d’approche. Là, on apprivoise. Ainsi, vous élaborez, sans vous en rendre compte, le squelette de votre futur roman. Alors, la super intrigue qui vous trotte dans la tête prendra vie, dans la plus pure tradition de l’écrivain heureux.

Écrivez des petits bouts de vie sans vous soucier de leur cohérence

Connaissez-vous suffisamment votre héros pour vous lancer dans l’écriture ? Si vous vous posez encore la question après avoir débuté vos séances d’écriture, dites-vous bien qu’il vit un peu plus chaque jour grâce à vous. Qui est Mia, l’héroïne de mon roman en cours ? Eh bien, je sais qu’elle est belle, le teint caramel, les cheveux aériens et bouclés, les yeux noisette. J’ai élaboré au fil de mes séances un bon nombre d’éléments de sa vie et de son enfance. En somme, c’est comme inventer des petits bouts de vie ! Des dialogues entre personnages mal dégrossis, leurs pensées en arrière plan, leurs sentiments mal perçus ou à peine devinés, leur relation évidente ou leur rencontre fortuite, etc. De là, mes idées se confrontent en vrac ou, au contraire, elles se renforcent au fil des jours. C’est comme si Mia était dans son univers tandis que, moi, je le découvre.

communication de groupe
"Sans l’entourage du héros, il n’y a point de héros." image de Geralt

Créez votre héros à travers le regard des autres personnages

Mon héroïne Mia a un caractère que je ne saurais dépeindre tant que les autres personnages de sa vie ne m’auront pas avoué leurs sentiments. Écrire sur l’enfance de son père adoptif, écrire sur les sentiments de ce père pour sa fille, c’est créer un pan entier de la personnalité de mon héroïne. Sans l’entourage du héros, il n’y a point de héros. Même Robinson Crusoé a son acolyte : Vendredi. La caractérisation de votre personnage se construit au travers de ses traumatismes, de ses réactions face aux autres, de ses haines et de ses passions. Par exemple, son histoire intime explique ses réactions primaires dues aux traumatismes de l’enfance. C’est aussi et surtout le regard des autres qui détermine qui il est et ce qu’il accepte ou non de faire. Qu’est-ce que les autres pensent de lui ? Comment le considèrent-ils ? Que lui demandent-t-ils de faire ?

Pour en savoir plus sur la caractérisation des personnages je vous invite à écouter mon podcast « Comment créer des personnages vivants »

Clé n°3 : préparez-vous à percer les mystères de votre intention

La femme-écriture
"Pourquoi décide-t-elle de partir à l’aventure ? Que cherche-t-elle à se prouver ? J’établis une relation de cause à effet", création de Kellepics

Comment se construit l’écriture de votre roman ?

L’affaire se corse ! Notre héros est souvent le premier personnage que l’on a en tête, il incarne notre idée, notre message. Logique, c’est notre principal outil pour résoudre le conflit, l’enjeu de notre histoire. C’est alors que la question vous démange, celle qui pousse à sortir de l’écriture intuitive, de la zone confortable et douillette de vos séances d’écriture, et à élaborer la stratégie de votre roman : Quel conflit ? À quoi aspire profondément mon héros ? Qu’est-ce qu’il a le plus de mal à accomplir ? À quelle sauce va-t-il être mangé ? Et, enfin, comment va-t-il s’en sortir ? C’est donc là, à ce moment précis que vous devez faire le grand saut et passer en mode pro. Instaurer une plage horaire supplémentaire où l’écrivain insouciant que vous êtes se transforme en coureur de fond, doublé d’un impitoyable manipulateur.

Voir à ce sujet mon fameux article « Secrets d’écrivain enseignés par Derren Brown »

Comment créer le mystère de l’intrigue ?

Que va-t-il devenir ? Que va donc devenir votre héros ? Voilà la question fondamentale. L’importance des autres personnages apparaît alors. Car, en conséquence, que vont devenir les autres ? C’est une préoccupation constante chez votre héros, consciente ou non. Reprenons l’exemple de Mia. Elle se construit autour de sa relation avec Mirko, son père adoptif. Généralement, un héros se construit autour d’une figure dominante, tel un mentor. Ce dernier peut être absent, mais son influence reste dominante. Il cherchera d’autres figures-miroir pour le remplacer. Écrire le parcours du père et de Mia me permet de comprendre la nature exacte de leur relation et d’avancer dans la création d’un objectif de qualité : que cherche mon héroïne, au fond ? Son indépendance ? Pourquoi décide-t-elle de partir à l’aventure ? Que cherche-t-elle à se prouver ? J’établis une relation de cause à effet, je cherche à comprendre si elle fuit, si elle se positionne, si elle cherche à régler un conflit intérieur.

Écrire votre roman c’est en chercher la cohérence !

Ces mystères doivent être percés à jour par l’auteur. C’est pourquoi les va-et-vient entre vos séances d’écriture et votre travail de réflexion est une méthode que je conseille. Elle facilite l’avancée de votre projet. Lors de mes séances d’écriture, je teste des scènes-prétexte pour tester les réactions de mon héroïne. Une scène d’enfance, par exemple, me permet de tester ses capacités. Mia habite chez Flutura, la sœur de Mirko, qui vit dans un village de montagne avec son mari et son fils Milan. On voit les enfants se gaver de framboises, un panier vide à leurs pieds, quand trois gamins débarquent et proposent à Milan de venir chasser le serpent. Dans mon idée, Mia a appris énormément dans la forêt aux côtés de son grand père chamane, puis de Baka, la guérisseuse serbe. Mais, pour que le récit soit intéressant, Mia aura subi un traumatisme psychologique qui lui aura fait tout oublier. Ainsi, ses connaissances sont inconscientes et apparaissent de manière intempestive. Je veux la mettre en situation de réagir vite pour voir comment elle se perçoit elle-même face à la vie.

En résumé, l’auteur d’un roman est le créateur de l’univers !

Vous êtes le garant d’une intelligence supérieure

lettre secrète
"Les protagonistes doivent résoudre une énigme ou un conflit. Mais ce n’est pas gratuit ! " - photo de Pezibear

L’auteur est un incontestable maître du jeu, mais il n’a rien d’un Dieu. C’est plutôt le grand ordonnateur de la vie, celui qui crée les synchronicités, les événements qui poussent le héros à accomplir son destin. Il est à l’écoute, décode les intentions cachées qui poussent les personnages vers ce quelque part impalpable, indécodable pour eux. Ainsi, vous cernez la cohérence du « conflit » qui empêche le héros d’atteindre son but. Il est clairement attiré par quelque chose de plus grand que lui, une force invisible. C’est au fond de lui, quelque part, et vous l’avez compris.

Certes, vous êtes un manipulateur équivoque, mais nul ne sait mieux que vous ce qui est vital dans cette histoire, ce qui est vital pour tous les personnages en présence. Vous avez la mission de les guider vers leur destin, de les aider à écouter leur voix intérieure, vous avez la responsabilité d’être l’intelligence supérieure qui agence l’univers. Vous êtes le garant incontestable de la cohérence de la vie au sein de cet univers.

Gardez les 3 clés d’une écriture vivante

Clé n°1 : Jetez-vous dans l’écriture ! Lors de vos séances d’écriture, ne vous demandez pas si une scène est bonne. Nombre de scènes permettent de créer l’univers de vos personnages, même si elles ne se retrouvent pas forcément dans le roman. Elles ont le mérite de nous faire avancer dans sa construction, ne serait-ce qu’en y ajoutant plus de texture, de matière organique, plus de vie en clair.

Clé n°2 : Cela vous permet de tester l’ambiance, et aussi de choper des idées sur les réactions des uns et des autres. C’est ainsi qu’un personnage peut vous surprendre. Apprendre à mettre les personnages en situation, à chercher leurs repères, se fait aussi en lâchant prise lors de vos séances d’écriture. Vous y découvrirez de précieuses portes d’accès pour comprendre ce qu’ils cherchent vraiment.

Clé n°3 : Mettez en place les conditions matérielles et humaines qui poussent le héros vers un objectif sensé. La question du sens passe par l’étude des relations de cause à effet évoquées plus haut. Les protagonistes doivent résoudre une énigme ou un conflit. Mais ce n’est pas gratuit ! Cette quête les pousse immanquablement vers la révélation de qui ils sont vraiment.

La clé ultime pour réussir l’écriture de votre roman : votre course à l’objectif

C’est bien beau tout ça mais, concrètement, comment garder sa motivation ? Comment croire qu’on va vraiment y arriver ? Depuis que j’ai créé ce blog, il y a un an, j’ai lâché la course à l’objectif. Malheureusement, quand on veut écrire un roman, se fixer une date butoir est un incontournable. La nécessité de pénétrer l’univers de vos personnages devient une course contre la montre et vous transforme, vous aussi, en héros. Pour moi, pas de roman sans date butoir, ne serait-ce que pour entrer dans la course. Qu’on prolonge le délai imparti est une autre histoire.

J’ai donc décidé d’en faire la démonstration en live en me lançant le défi d’écrire un roman en trois mois… avec mon fils. C’est un roman très fun qui a pour thème l’enfant super-héros : Le Projet Line. Il démarre lundi ! Line va grandir mais, en attendant, comment un super héros se débrouille-t-il enfant, et bébé ? C’est la question à laquelle, mon fils et moi allons répondre sous vos yeux, en trois mois.

Le défi est lancé !

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