Dans la peau d’un écrivain

Je me suis réveillée avec les derniers rêves de la nuit qui couraient encore avec mon esprit. La vision claire de mon écriture sur le blog et ce que les lecteurs y trouveront s’est présentée.

Qu’est-ce qu’un blog d’écriture ?

19 août 2020 Granville

Je me suis réveillée avec les derniers rêves de la nuit qui couraient encore avec mon esprit. La vision claire de mon écriture sur le blog et ce que les lecteurs y trouveront s’est présentée. Image nette, exacte, complète. Être amoureuse achève le tableau de mon travail, comme le dernier élément, la dernière pièce du puzzle.

Une ligne éditoriale

En quoi consiste cette vision si précise ? Quand je me suis réveillée, j’ai pensé à ceux qui rêvent d’écrire mais qui n’ont pas cette clarté lucide de transcrire au long court. Car, la vie les happe et n’est pas construite autour de l’intention unique et indiscutable d’écrire un roman. Alors, suivre le parcours d’écriture quotidien, sans détail trivial, juste ce qu’il faut pour se retrouver dans la peau propre et épurée, intime, d’un écrivain qui se livre, est un bonheur inénarrable. Et je vais vous l’offrir. Je vais NOUS l’offrir. Nous le méritons tous, hors de toute prétention moralisatrice. Oui, je vais l’offrir à tous.

promesse militante
LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE D’EUGÈNE DELACROIX LES TROIS GLORIEUSES DE JUILLET 1830 LA RÉVOLTE DU PEUPLE ET DES GAMINS DE PARIS - wikilmage

Une promesse d’avenir

Nous sommes au café, nous croisons un couple dont le discours me rappelle que la politique bien-pensante dessert l’union et sert le capitalisme spéculatif.  J’ai confiance en la France, j’ai confiance en nous tous. Et je vais nous offrir une pensée sans morale, une pensée utile pour aider la génération de mon fils à vivre l’Histoire au plus près de son mouvement, à la française, en évitant les écueils du passé. Je vais faire ce que j’ai à faire, même si je sais que la violence est inéluctable. Putain, la vie est belle et je nous aime !

La déclaration de foi

Alors, êtes-vous prêts à refaire votre histoire ? L’exercice dont je vous parlais hier mérite sûrement un temps de macération, qu’il prenne un parfum de folie, de rêve et de liberté. Je l’ai fait, il y a de cela une semaine, le jour de mon anniversaire.

Photo d’Antonios Ntoumas

Alors, êtes-vous prêts à refaire votre histoire ? L’exercice dont je vous parlais hier mérite sûrement un temps de macération, qu’il prenne un parfum de folie, de rêve et de liberté. Je l’ai fait, il y a de cela une semaine, le jour de mon anniversaire. Quand on écrit ce genre de chose, c’est, comme on dit, de l’ordre de l’intime. Toutefois, il est juste de vous livrer ce texte, en simple exemple, sans fard ni retouches. Ainsi, vous aurez un premier aperçu de ce que ça peut donner, ou apporter.

Se jouer de l’histoire

déclaration écrite
"S'offrir la libre expression de la foi, qui porte en elle la pureté de l’abandon." Photo Moshe Harosh

Je dois néanmoins vous prévenir que mon petit jeu de l’histoire inversée est le résultat d’une suite d’exercices similaires. Et si le texte d’aujourd’hui affiche une désinvolture affichée, c’est que je suis passée par des pratiques plus complexes et inconfortables, fouillant dans mes souvenirs ce qui restait bloqué. Le texte que vous allez lire est un petit cadeau d’anniversaire, en quelque sorte. Un petit cadeau qui ne nécessitait aucune dépense. Et dont le principe, justement, était de m’offrir la libre expression de la foi, qui porte en elle la pureté de l’abandon. Si je voulais être moins emphatique et plus rigoriste, je qualifierais ce texte de « lettre de motivation ».

Réécrire le récit

12 août 2020
Tu refais ton histoire. Bon anniversaire.

Pour certains, je suis une belle femme. Encore aujourd’hui, à l’aube de mes cinquante ans, je garde le charme de la jeunesse, celui qui maintient les mystères de l’enfance et qui éloigne des avaries de l’âge. Et, si je me fais appeler Alice Grownup, c’est pour parvenir à ce subtil équilibre qui permet de grandir sans se laisser piéger. Mais, il faut que je vous dise. Cette courte histoire sert à lancer le reste de ma vie, plus dense, plus longue et plus forte que jamais. Une vie qu’aucune croyance ne pourra endiguer. Elle se déversera sur le monde pour l’aider à grandir et à se relever d’une croissance forcée, dont les ravages doivent cesser. Il y a donc une façon d’écrire le passé pour assurer un avenir fécond dont je suis garante à tout jamais.

Relire les faits

Qui suis-je ? Un défaut de vue interpelle mon cerveau. Un flash rapide recouvre la réponse élaborée, qui devrait former le plus gros d’un tableau intéressant et porteur d’avenir. Il a trait à ce qu’on appelle trivialement « l’insertion professionnelle ». Justement, portons là notre attention et révolutionnons mon ancien discours, mon ancienne vue de l’esprit reliée à l’interprétation morale des faits. Je dis « morale » pour parler de la norme sociale. Autre débat ? Décortiquons la chose à partir du début : les faits. Ils se relatent, ils se racontent selon l’angle de vue du conteur. Allons-y.

Revisiter les souvenirs

souvenir d'enfance
Je me souviens d'avoir rêvé... Photo Enrique Meseguer

J’étais une petite fille pleine de bagou, pleine de vie, pleine d’énergie et pleine d’idées. Très jeune, je me souviens avoir rempli un gros panier de poires de coq et avoir sonné aux portes des maisons alentour pour les vendre. Je me souviens aussi avoir fabriqué des paniers de fleurs séchées, avoir écrit des poèmes et des histoires et, surtout, avoir correspondu avec un grand reporter pendant toute mon enfance et mon adolescence. Philosophé et questionné sans relâche.

Renverser l’interprétation

Puis, plus grande, avec la curiosité propre à l’écrivain, exploré tous les mondes possibles. Ceux du commerce, ceux du sondage, ceux de l’art et de la culture, ceux de la politique et du social. Je n’avais pas la nécessité de gagner ma vie, ce qui m’a permis d’assouvir ma soif de découvrir. Mes parents étaient parfaits pour me laisser toute liberté de découvrir la vie, les autres, et les territoires. C’était une véritable aubaine. Cette multiplication des intérêts me permettait d’étendre ma palette de connaissances, tandis que ma mère m’obligeait à rester dans les études.

Réinventer l’avenir

attiré vers l'avenir
Élargir sa vision du passé... Photo Gerd Altmann

Aujourd’hui, toute cette expérience me permet encore d’ouvrir le champ des possibles. J’ai ainsi ouvert un nouveau pan de ma vie sur l’internet. Et j’arrive enfin à l’aune d’une nouvelle aire. J’innove, je bâtis. Oui, j’ai posé les bases d’une nouvelle vie où il est question de pouvoir économique. Au-delà de la simple question de l’insertion personnelle, du moulage salarié, j’ai la vision du bâtisseur. Se comparer au salarié lambda me portait à garder un prisme restreint sur le sens de mes actions, à travestir l’interprétation des faits.

Se déclarer

Aujourd’hui, je comprends le sens de toutes mes actions passées qui m’amène à élargir ma vision. Allez, vas-y dis-le ! Je suis une bâtisseuse. C’est-à-dire ? C’est-à-dire que je suis une bâtisseuse. C’est-à-dire ? Je fabrique, je choisis mes collaborateurs, je m’insère parfois dans des équipes si je me sens libre de créer. C’est ça le truc. Je suis une créatrice, j’aime communiquer.

Le jeu de la candeur n’est qu’un leurre

les bâtisseurs
"Allez, vas-y dis-le !"

Je réitère mon avertissement : ce texte aux apparences candides et complaisantes cachent un travail préalable profond sur les sentiments enfouis, reliés à des souvenirs redondants dont l’interprétation sans discernement ni concession bouchait une vision fluide et positive de mon avenir. Ce travail sur soi, sur les visions stagnantes de son passé, sur les ressentis dynamiques et inconscients en action, qui freinent imperturbablement notre avancée, se fait grâce à des pratiques de coaching qui s’éloignent notablement des traditions psychanalytiques pour moi dépassées. Si ce thème vous intéresse, dites-le moi en commentaire ou par mail (et si vous n’êtes pas encore abonné, c’est le moment, car la correspondance est incluse dans le clic)

Faut-il avoir la foi pour écrire un roman ?

L’histoire d’un écrivain, l’histoire qu’il se raconte, compte pour beaucoup dans sa façon d’écrire.Se lancer dans l’écriture d’un roman relève du mystique. Mais je vous propose un exercice facile pour éviter l’infortune.

Photo Rogier Hoekstra

L’histoire d’un écrivain, l’histoire qu’il se raconte, compte pour beaucoup dans sa façon d’écrire. Lorsqu’il s’assoit pour démarrer une scène, il tombe sous le charme de l’écriture. Vous objecterez sûrement qu’une telle image d’épinal est bonne à donner aux pigeons. Détrompez-vous. Se lancer dans l’écriture d’un roman relève du mystique. Mais je vous propose un exercice facile pour éviter l’infortune.

Le mythe personnel, un processus d’envoûtement

le mythe personnel
"L’aventure se trouve là, au fond des abysses..." Photo de Stefan Keller

Le processus d’écriture romanesque est une quête. L’histoire écrite n’est que la partie émergée de l’iceberg, reliée au mythe de sa propre histoire, celle qu’il se raconte pour endosser sa responsabilité d’écrivain. L’aventure se trouve là, au fond des abysses, dont il faudra extraire les pièces les plus précieuses et reconstituer l’enchaînement des faits. C’est de lui, et c’est de nous dont il parle. Car il devra, pour écrire, retracer le récit de sa vie. C’est le prix à payer pour aboutir au roman.

Nous procédons tous à ce processus d’envoûtement. Mais, pour beaucoup d’entre-nous, ce mécanisme induit reste inconscient. Il est alors scabreux, voire dangereux pour accéder à sa vocation, pour parvenir à ses rêves. Et si parmi eux, vous caressez l’espoir d’écrire un roman, vous devez plonger dans les profondeurs sauvages de la forêt ensorcelée. Et personne n’y coupe, croyez-moi.

Rendez-vous compte du fascinant voyage à accomplir pour devenir écrivain. Pour s’asseoir où bon vous semble, avec désinvolture, il vous faut traverser les paysages les plus insolites, errer dans votre passé aussi bien que dans le futur incertain de l’humanité. Mais, je ne vous entraîne pas plus loin dans un soliloque infernal, non. J’aimerais au contraire vous partager la simplicité de l’exercice.

L’histoire inversée, un exercice accessible à tous

"L'histoire qu'on se raconte peut se retourner contre nous" Photo d'Anja Cocoparisienne

J’ai souvent parlé du rôle que je me suis assigné pour devenir écrivain. Pour en arriver là, c’était un jeu de clés qui ne rend pas justice à la fable que je me suis racontée. Elle est pourtant l’assise indispensable au rôle que j’interprète aujourd’hui. Chacun d’entre nous vivons notre vie en fonction de l’histoire qu’on se raconte (Derren Brown en parle très bien dans son reportage : voir mon article sur la question ici). Pour se jouer d’elle, je fais un exercice ludique que j’appelle « l’exercice de l’histoire inversée ».

Je vous explique. On s’aperçoit rarement de la puissance de cette fable autobiographique. Elle construit notre parcours jalonné de croyances, méthodiquement construites,  pièce par pièce, avec les années. Notre histoire, socle mouvant de notre personnalité, est pourtant variable à volonté. Aussi, le plus captivant est son architecture modulable.

Le mieux, pour le comprendre, est de faire un petit exercice facile et ludique, celui de réécrire votre histoire. Oh, ne vous mettez pas martel en tête. Il ne s’agit pas d’écrire un roman. Prévoyez une pause agréable au bord de l’eau et reconsidérez votre histoire, celle que vous vous racontez si souvent, ayant trait à tel ou tel événement de votre vie. Des souvenirs d’enfance, par exemple, qui vous font croire que « vous êtes comme ça ».était

Redistribuez les cartes de votre destinée

votre destin
"J’ai un jour découvert que pour forger sa destinée, il fallait l’ériger en foi" Photo Igor Ovsyannykov

Je conçois que vous puissiez avoir du mal à me suivre. Alors voilà l’astuce : repensez à un épisode de votre vie qui remonte parfois à votre esprit. Il trouve souvent sa place pour justifier d’un trait de caractère qui vous embarrasse de temps à autre… Vous y êtes ? Prenez votre temps… Parfait, celui-ci fera l’affaire. Maintenant, racontez-le sous un angle totalement différent. Un angle nouveau qui reconstruit votre regard sur le futur. Car, le prisme du passé planifie toujours votre avenir.

Cet exercice est une bonne façon de redistribuer les cartes pour avancer vers ses rêves. En effet, j’ai un jour découvert que pour forger sa destinée, il fallait l’ériger en foi. Sans basculer dans l’exubérance ou le scepticisme grégaire dont Balzac se fait un malin plaisir à dépeindre les effets (« L’illusion est une foi démesurée » *), prendre la foi pour ce qu’elle vaut est sain et salutaire.

La foi n’est autre que la fidélité à remplir ses engagements. Construire une foi en son avenir, y placer précisément son rêve ; l’épurer des fantasmes qui ne sont bien souvent qu’un agrégat de pensées toutes faites, et qui appartiennent pour une bonne part aux illusions consuméristes de notre société, assure à celui qui se prête au jeu un voyage exaltant. Faites-moi confiance.

* « Le surnuméraire est à l’Administration ce que l’enfant de chœur est à l’église, ce que l’enfant de troupe est au Régiment, ce que le rat est au théâtre : quelque chose de naïf, de candide, un être aveuglé par les illusions. Sans illusion, où irions-nous ? Elle donne la puissance de manger la vache enragée des Arts, de dévorer les commencements de toute science en nous donnant la croyance. L’illusion est une foi démesurée ! » Honoré de Balzac – Les Employés ou la femme supérieure -1838