Les habitudes alimentaires qui nous définissent

« Pourquoi je mange comme ça et pas autrement ? » est une très bonne question à se poser. C’est, au final, notre façon de vivre que nous interrogeons, notre vision même de la vie et notre système de pensée.

Bonjour à tous !

Je participe avec bonheur au carnaval d’articles de Gabriel Tricottet du blog « Mon super régime », sur le thème « Les habitudes qui ont changé ma vie ». Pour rester dans le ton, j’ai décidé de vous parler des habitudes alimentaires.

Qu’est-ce qu’un aliment pour nous ?

Les habitudes alimentaires participent de qui nous sommes. Elles nous définissent, en quelque sorte. Mon rapport aux aliments et ma façon de les cuisiner conditionnent ce que je mange.

« Pourquoi je mange comme ça et pas autrement ? » est une très bonne question à se poser. C’est, au final, notre façon de vivre que nous interrogeons, notre vision même de la vie et notre système de pensée. Pour moi, le véritable aliment est celui qui sort de la terre, celui qui n’est ni trafiqué, ni irradié (si si, le commerce agro-industriel asperge nos fruits et légumes de pesticides et les irradie aux rayons gamma quelque chose). Leur conservation longue durée est aussi assurée pour les transporter par tonnes pendant des semaines (l’ananas, par exemple, a une odeur de carton et non d’ananas, vous avez remarqué ?).

légumes vivants sortis de terre
Des légumes vivants, tous juste sortis de terre !

Devrions-nous chasser pour manger ?

Et c’est pareil pour la viande. Je ne chasse pas mais, je rêve d’apprendre le tir à l’arc et d’habiter près d’une forêt sauvage (avec la mer pas loin, s’entend !) pour que ma viande soit éviscérée fumante et encore palpitante de vie. Tout ceci pour dire que notre regard sur la vie, empli de convictions personnelles, conditionne nos habitudes alimentaires.  Elles se confrontent aux réalités de nos vies citadines et modernes où nos enfants préfèrent les cordons bleus aux légumes vapeur. J’en ai marre des cordons bleus, les gars ! Pour ma part, si les fabrications industrielles de type nuggets se frayent un passage jusqu’à ma table, c’est par manque de connaissances en matière de traditions culinaires.

Testons de nouvelles habitudes au contact des autres

Avec des poules bien traitées et bien nourries. Manger un œuf chaque jour est un bonheur pour notre santé

Je suis depuis peu en contact avec un groupe de blogueurs, un groupe d’amis, j’ose le dire, qui parle beaucoup de cuisine. Gabriel a un blog sur le régime et le jeûne qui, finalement, parle de cuisine ; Florence a un blog sur la cuisine végétale qui, finalement, parle de notre rapport à la terre, au végétal et de traditions culinaires ancestrales ; Jung, qui a un blog sur comment atteindre ses objectifs, est un passionné de cuisine. Nos échanges m’ont poussée à remettre mes habitudes alimentaires en question. J’ai donc, fort petitement, testé quelques recettes avec, il faut l’avouer, un taux d’échec qui remise ma volonté de changement au placard.

Finalement, j’ai opté pour remettre en branle les habitudes alimentaires que je me suis forgées au cours de ma vie : je mange mes crudités et mes œufs de ferme bio, tandis que, pour les enfants, j’achète les aliments les plus simples et passe dédaigneusement devant le rayon des nuggets, et tant pis pour les magnets des départements français. On aura qu’à finir la carte en les confectionnant nous-mêmes.

les magnets-nuggets
J'arrête les nuggets !

Interrogeons nos habitudes pour mieux nous connaître

maraîchage bio
Partez à la découverte de vos terres !

J’ai donc bien essayé de faire une cuisine plus fantaisiste mais, je n’ai pas bénéficié d’une transmission culturelle très élaborée en matière culinaire. Je me souviens que ma grand-mère cultivait ses roses et tuait l’étourneau au petit matin. On cultivait des fraises et on allait à la ferme chercher le beurre et la crème. Notre repas traditionnel était le poulet cuit dans la cheminée, avec des patates enrobées de papier alu glissées dans les braises. Au final, j’ai une pratique culinaire très épurée où l’aliment prime sur la cuisine. J’achète mes légumes chez le maraîcher bio du coin, je les cuis à la vapeur pour qu’ils m’apportent les vitamines et minéraux qu’ils se sont fabriqués de leur vivant.

Ce sont pour moi des aliments nés dans une terre amoureusement traitée, et je les badigeonne d’huile d’olive directement dans mon assiette. Une pincée de sel et je suis heureuse ! Dès que mes enfants furent en âge de me traiter d’ascète insensible aux joies du productivisme moderne (traduisez : « beurk c’est dégueu ! »), j’ai cru devoir me plier à leurs exigences contre-nature (voir, à ce sujet, mon article sur le chocolat).

Au fait, c’est quoi une habitude ?

Toutes ces habitudes, qu’elles soient occasionnées par la force des choses ou instaurées volontairement, ont des conséquences sur notre vision même de la vie. Alors, devons-nous parler de « mode de vie » ou d’« habitudes » ? C’est une excellente question, qui permet de nous interroger sur ce qu’est une habitude. Cette action répétée se met en place dans notre quotidien. Certes, elle dérange peut-être parfois au début du processus. Malgré tout, elle s’implante dans nos vies car elle a un sens. Elle donne du sens. On lui a fait une place. Pas seulement pour atteindre un objectif mais aussi pour répondre à une façon de penser, à une éthique. Il y a une forme d’adhésion et de synchronicité entre notre vision de la vie et l’habitude que nous souhaitons adopter. Je n’oublie pas que l’homme est plein de paradoxes et contredit allègrement cette définition, qui n’en est pas moins vraie, à mon sens.

Notre rapport à l'alimentation est-il une question d'habitude ou de mode de vie ?

Comment s’installent-elles dans nos vies ?

Reprenons l’exemple des habitudes alimentaires. Comment ai-je transformé mes bons repas normands à base de cuisson au beurre et de crème fraîche servie à la louche par la fermière de mon hameau de campagne ? Il y a longtemps, mon médecin m’a prescrit cinq cuillères à soupe d’huile d’olive bio pour faire cesser une infection à répétition qui me pourrissait la vie. Et, ô miracle, mon petit problème disparut comme par enchantement. C’est à partir de là que j’ai chéri la cuisine à l’huile d’olive. J’ai acheté le livre de Sophie Lacoste « Les aliments qui soignent ». Depuis, je n’ai cessé de m’intéresser à l’alimentation par cette petite lorgnette. Dès que je le pouvais, j’allais aider une amie à cultiver son jardin. Sortir les légumes de la terre, les semer, les arroser, fait partie de mon attachement à la nourriture, à la vie, à la nature. Cela revient à dire qu’une simple habitude devient vite un élément de notre histoire. De là à ce qu’elle puisse nous définir, il n’y a qu’un pas.

Nos habitudes mèneraient-elles à la Révolution ?

L’habitude est un acte qui définit, jour après jour, ce que nous pensons de la vie et de nous-mêmes. Irais-je encore plus loin dans la logique ? L’habitude porterait-elle en elle nos convictions les plus profondes ? Après tout, elles se défendent parfois jusqu’à devenir le fer de lance d’un militantisme révolutionnaire. On pense toujours qu’une révolution naît d’une opposition. Certes, mais pour faire naître l’insurrection, les insurgés ont dû préalablement adopter de nouvelles habitudes œuvrant au changement d’état d’esprit. Les militants du « lobby vegan » sont un exemple parmi bien d’autres. Tout commence par une idée, une conscience des risques/bénéfices et un espoir de changement. Et dans tout ça, la mise en place de nouvelles habitudes s’impose. Conclusion les amis ? Toute habitude porte en elle les germes de la révolution !

Tout changement d’habitude semble à-priori absurde

Les enfants ont aujourd’hui des droits, les animaux ont aujourd’hui des droits. On s’indigne de voir les poulets en batterie et les poussins entassés dans des cagettes. Nous nous indignerons bientôt des mauvais traitements infligés à nos fruits et légumes ! Ça vous fait rire ? Mais, bientôt nous exigerons des droits pour nos plantes ! Sachez que la recherche scientifique a prouvé qu’elles étaient bel et bien vivantes, capables de communiquer entre elles et capables de réagir à nos actes. Alors, oui, les amis, la révolte gronde et vos habitudes la préparent !

Sous votre terre, il y a de l’or !

Pour résumer, j’aime la viande mais elle est bourrée de pesticides et d’antibiotiques ; j’aime le poisson mais il est bourré de métaux lourds (j’ai d’ailleurs perdu l’habitude d’en manger et quand je passe au marché aux poissons je ne peux me résoudre à en acheter) ; j’aime le chou-fleur mais ce n’est pas la saison ; il y en a quand même dans les supermarchés mais il ne sent rien et je me demande s’il est vraiment vrai… Franchement, j’appelle au boycott des légumes de supermarché ! Prenez l’habitude de soutenir vos petits maraîchers bio du coin ! Partez à leur recherche, emmenez vos enfants dans cette chasse au trésor. Demandez à bêcher ! Ma fille déterre les pommes de terre comme si c’était de l’or ! Changez votre regard sur le vivant et sur la vie, et vos habitudes alimentaires changeront !

Cet article participe à l’évènement inter-blogueurs « Les habitudes qui ont changé votre vie », organisé par Gabriel Tricottet, l’animateur du blog « Mon super régime »

Son médecin lui conseille le chocolat pour son cœur. Où est le problème ?

Comment peut-on oublier ses bonnes habitudes alimentaires ?

J’avais pourtant acquis de solides connaissances en la matière : fruits et légumes bio, of course, le plus de crudités possibles, une cuisson vapeur et, évidemment, l’huile d’olive bio, ce médicament miracle. Voilà qui contrebalançait mon penchant inflexible pour la cigarette et reculait le dépérissement annoncé de la peau.

J’ai malheureusement constaté il y a quelques jours que mon visage flétrissait. C’est indéniable. J’ai un peu lu Deepak Chopra, qui m’ennuya si vite que je n’ai pas fini son bouquin intitulé « Un Corps sans âge, un esprit immortel » (par contre, j’ai étudié fort consciencieusement « Les sept lois spirituelles des super héros »). J’ai quand même retenu qu’on vieillit si on le veut bien, qu’en un sens le vieillissement est une croyance personnelle ; et je suis sûre que c’est vrai.

Mais, avec le temps, j’ai laissé les enfants façonner mes habitudes de consommation. Vous pensez ! À force d’être recalée, j’ai fini par céder : spaghettis bolognaise (dont j’ai piqué dans un film la recette fort simple de ma sauce tomate italienne), et toutes sortes de cochonneries de supermarché dénuées d’antioxydants et bourrées de produits chimiques.

Curieusement, ce matin, à Aldi, un petit vieux me demande à la caisse où j’ai déniché mon Milka. Je lui tends un lot de trois tablettes en promo et il me dit que son médecin lui conseille de manger du chocolat pour soutenir son cœur fragile.

Je sens qu’il attend mon approbation. Je me permets donc de lui expliquer qu’à part du sucre raffiné -absolument déconseillé pour le cœur-, il n’y a rien de bon dans ce chocolat-là. Ce type de mélange ne lui sauvera pas la vie.

Il repose alors le produit qu’il avait ajouté à son sac de pommes et je vais lui chercher une tablette de chocolat à 70%, un vrai chocolat agrémenté de sucre de canne bio à 0,99 euros la plaquette. Comme il hésitait, je lui offre.

C’était pour moi une piqûre de rappel.

Bien sûr, le Milka est pour ma fille, mais pourquoi est-ce que je n’achète pas, moi aussi, du chocolat pour mon petit cœur ?

Voilà bien un monde où les médecins prodiguent leur sagesse avec une générosité désarmante, qui s’arrête net aux portes de leur cabinet. Décidément, la vie moderne est pleine de mystères, que l’on s’évertue à découvrir aux caisses familières du supermarché.