L’écriture d’un roman est un merveilleux travail de compréhension du monde

J’ai une nouvelle publiée et assez de matériel de recherche pour vous offrir un compte-rendu d’écriture. En attendant, continuons l’exploration du monde des chimistes

Bonjour tout le monde. Le mois de mars a été dense : une nouvelle publiée et du matériel de recherche pour écrire un compte rendu d’écriture de « So French Resistance », en guise de témoignage d’écriture. Je veux juste offrir un témoignage sur ce travail d’écriture. Comme je continuerai à le faire pour « Le Projet Line ». Ce travail sur les chimistes répond à un vaste questionnement sur les personnages de mon roman en cours, sur leur état d’esprit et leur réalité.

L’écriture d’un roman sur notre monde de chimistes

Le père de Line d’Haranguier, mon héroïne, est un grand patron de la pétrochimie française. Line est issue de l’élite économique de notre pays. Antoine d’Haranguier, c’est son nom, est né sous ma plume avant la crise, en octobre 2019. Il n’était qu’un vague portrait de famille à restaurer. Les retouches ont dénaturé les traits d’origine, mais l’ensemble reste flou, insaisissable. Bref, j’ai une réalité à décortiquer pour créer leur monde, le monde des chimistes, des collectionneurs d’art, des trafiquants et des scientifiques. Ils ont tous des liens entre eux. D’ailleurs, si vous y pensez bien, nous sommes tous reliés les uns aux autres. Ça va de l’employé halluciné de devoir déverser des produits chimiques en pleine campagne, parce qu’on n’a aucun autre moyen de s’en débarrasser à moindre coût, au toxicologue de Monsanto (Parry) dont l’analyse toxique n’a pas plut à Monsanto.

L’analyse d’un contrat social autour du seuil de toxicité ou de « pollution » acceptable

Ça va donc d’un maillon à l’autre de la chaîne. Et, d’une chaîne à l’autre, ainsi disposées en toile d’araignée. J’ai aussi entendu un scientifique louer les « militants » pour leur rôle de contrepoids. Ils freinent l’inexorable transformation du vivant qui ne peut pas faire de feu sans fumée, sans pollution, sans souffre. Qui frotterait deux bouts de bois pour allumer une centrale à charbon ? Ces « militants », comme disent les chimistes pour désigner ceux qui discutent d’un seuil de toxicité acceptable, ces pauvres opprimés, donc, sont évidemment révoltés par leur sacrifice. Et, ça, les chimistes le comprennent, ce ne sont pas des bêtes. Quand même, pensent-ils, du temps des Mayas, les sacrifiés étaient éduqués pour accepter leur sort.

L’histoire qu’on se raconte permet de dissocier la raison du cœur

C’est marrant, quand on y pense, toutes ces réglementations pour équilibrer la balance entre chimistes et militants anti OGM, anti vaccins, anti nucléaire, etc. On marche sur deux camps, et on ne change rien. La marche vers l’absurde est notre statut quo, en somme. Si d’un côté il y a les adeptes du progrès, qui savent qu’on ne fait pas de fission sans casser d’atomes, et de l’autre côté, ceux qui qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, ça donne le compromis suivant : la réglementation en matière de dose acceptable prévaut. Notre survie a-t-elle toujours consisté à détruire pour s’imposer, pour coloniser avant d’être colonisé ? On peut toujours le croire. L’histoire qu’on se raconte l’affirme. La dose fait le poison, donc. C’est exact. Mais, les chimistes ont transformé cette vérité médicale à leur profit.

Les termes de « produits phytosanitaires » ou « phytopharmaceutiques » aiguillent sur ce point : on peut charger la dose en poison dès lors que l’éradication des nuisibles devient la protection de la santé des plantes. Voilà, en quelques mots, un aperçu des explorations en cours pour évoluer virtuellement dans la réalité économique, sociale, émotionnelle, psychologique et culturelle de mes personnages.

De la pollution chimique à la pollution génétique, où va notre responsabilité ?

Le mode d’emploi et le dosage ont longtemps fait office d’écran de fumée. Qu’est-ce qui se passe dans la tête des chimistes ? C’est une question insondable. Pourtant, je vais m’y coller jusqu’à comprendre leur logique, leur mode opératoire et leur vision de l’avenir.

Comprendre l’état d’esprit des génies scientifiques qui nous veulent du bien 

La science-fiction a sa part de responsabilité dans la vision anxiogène de notre avenir. Photo de S Greendragon

Qu’est-ce qui se passe dans la tête des chimistes ?

Le mode d’emploi et le dosage ont longtemps fait office d’écran de fumée. Qu’est-ce qui se passe dans la tête des chimistes ? C’est une question insondable. Pourtant, je vais m’y coller jusqu’à comprendre leur logique, leur mode opératoire et leur vision de l’avenir. Je vous vois venir. Vous objectez bien sûr que la caste des chimistes n’est pas un bloc unifié et homogène. Entre les chercheurs, les inventeurs, les ingénieurs, les biochimistes, les toxicologistes, les généticiens, et le reste de la tribu, ça fait un paquet de monde. Je sais. Je ferai de mon mieux pour en cerner quelques-uns et entrer dans le milieu scientifique à travers mon roman. Ma série d’articles « J’écris une nouvelle en 21 jours » a initié cette recherche. Je vais la continuer pour les besoins de mon roman en cours « Le Projet Line ».

Guider l’inexorable  processus de transformation de notre nature imparfaite

Quoi de mieux pour sortir d’un débat d’opinions stérile que la fiction ? Pourquoi cette question ? Parce que la science-fiction a sa part de responsabilité dans la vision anxiogène de notre avenir. Et, surtout, parce que je crois que le pouvoir de la fiction peut contribuer à changer cette vision. Comment ? En entrant dans la tête des chimistes. Hier, j’écoutais une conférence du généticien Philippe Marlière. Il démarre en rappelant que « les chimistes d’industrie (ils s’appellent donc comme ça entre eux) se préoccupent de la santé des hommes ». De même, sa vision de la nature « imparfaite » est sans détour. Il pense que nous avons le devoir d’en améliorer l’efficacité en matière de sélection naturelle. Je commence a entrer dans leur logique. Celle de l’inéluctable réparation des dommages de la chimie de synthèse (et non de la « science »).

Reculer les conséquences du progrès technique est une tentative absurde et condamnable 

Depuis la découverte des premières molécules de synthèse, il y a 150 ans, la toxicité de nos produits, des colorants aux pesticides en passant par nos désinfectants, est reconnue et réglementée, dans le but de satisfaire les travailleurs et « militants » pour baisser la factures en termes de dédommagement. Mais la logique reste : la Nature se transforme au contact de la pollution, tout le monde en profite, et personne ne peut arrêter le progrès. Vu comme ça, c’est clair, on ne change rien, parce qu’on ne peut rien y changer. Aujourd’hui, les choses ont encore évolué et les découvertes sont de plus en plus complexes. Après la pollution électromagnétique, on passe à la pollution génétique. C’est pour ça que le cas de Monsanto pourrait faire jurisprudence. Car, si personne n’avait rien fait, il n’y aurait plus rien à dire à l’heure qu’il est.

Comprendre les raisons de leur inexorable quête pour mesurer leur sentiment de responsabilité

La quête d'une science dépassée par la course inexorable à la réparation de ses actes. Photo de S Greendragon

Nous créons une nature plus adaptée à l’Homme

Certes, les perturbations des organismes vivants (nous y compris) sont devenues une réalité abjecte. Nos organismes sont endommagés au point de craindre une extinction. Mais les chimistes n’ont pas « peur ». Ils ont la capacité de répondre aux défis de demain ! Voilà, je pense l’une des clés de cette vision qui m’est encore étrangère : la pollution génétique due aux expérimentations actuelles est bien sûr prise en compte, nous trouverons une solution pour nous adapter. Oui, nous transformons la Nature… nous la tuons ? La Nature n’est pas une entité, nous ne sommes pas des animistes primaires comme les « militants » pleurant dans les chaumières que les abeilles disparaissent, que les oiseaux disparaissent… Oui, nous créons une nature différente, mais nous saurons en faire une plus robuste, plus efficiente, plus adaptée à l’Homme. Le sacrifice des espèces naturelles a sa raison d’être. Oui, la leur.

Nous adaptons l’Homme pour qu’il réponde aux exigences de la science

Ce qui rend ce discours crédible (à peine retouché pour les besoins de la littérature), c’est que des voix s’élèvent. Séralini, bien sûr. Et, bien d’autres que j’irai dénicher un par un. Aujourd’hui, les français se retrouvent confrontés aux « nouveaux OGM » (encore plus contestables que les premiers en matière de risques sanitaires). La fondation Bill et Melinda Gates finance leur entrée en Europe par le biais des lobbys. Ils veulent pousser la diffusion des nouvelles techniques d’édition du génome. Pour les chimistes, et les chercheurs en général, leur travail est essentiel. Plus ils font de découvertes, plus la science et la médecine pourra améliorer notre santé et notre environnement. Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de chimie 2020, appelle à une revalorisation de leurs métiers. Mais, que pense-t-elle de sa responsabilité envers ses découvertes sur la manipulation du gène et de ses expressions ?

La responsabilité n’est pas toujours vécue par les expérimentateurs zélés

Je pense que nombre de chercheurs s’en inquiètent, en fait. Ce n’est peut-être pas le cas d’Emmanuelle Charpentier, qui aimerait  que « les systèmes de régulation puissent mettre plus rapidement sur le marché des traitements pour le cancer ». Mais, l’image salvatrice de la science laisse sceptique une partie de ses collègues. Séralini aussi était étouffé par la réglementation… pas pour les même raisons. La première veut mettre sur le marché le plus vite possible pour sauver des vies, alors que Séralini veut étudier les conséquences d’une mise sur le marché pas si réglementée que ça. Il y a Geert Vanden Bossche, le virologue, immédiatement discrédité à coups de bombes incendiaires, mais il y a aussi Michael Yeadon qui pointe du doigt son propre milieu professionnel : « les biologistes, ingénieurs et analystes sont aveuglés ». Par quoi ? Le sentiment que d’autres se chargent de gérer les conséquences ?

La vision d’un chimiste d’industrie sous l’œil de la fiction

Une plongée dans l’esprit des chimistes grâce à la fiction ? Ne pas juger ses personnages, éprouver de l’empathie pour eux, se mettre dans leur peau. Une façon de comprendre le monde.

L’Histoire de la chimie d’industrie rend compte de l’héritage d’une vision

D'intimes croyances parsèment les visions de notre avenir

Le progrès de la chimie est une expérience collective

La dose fait le poison. Voilà comment les chimistes de l’industrie justifient leur vision du commerce des produits de synthèse. Notre rapport aux poisons est vieux comme le monde, et touche notre rapport à la nature : le poison guérit… selon la dose prescrite. On peut remonter l’Histoire en 1856, avec la découverte du premier colorant de synthèse. Ce miracle de la science permit d’industrialiser un commerce auparavant tributaire de la nature pour ses matières premières telles que la cochenille. Depuis, la chimie de synthèse a continué ses découvertes révolutionnaires et brevetées pour le plus grand bonheur de tous. . Telle est la vision optimiste, tandis qu’on reconnait et réglemente les risques de cancers chez les travailleurs du textile. C’est un compromis adopté de longue date.  Qui ne porte pas de vêtements colorés avec ces produits aujourd’hui ?

La fiction y intègre une vision intime, personnelle et familiale

Je me souviens, enfant, que mon frère passait des heures à fabriquer sa planche à voile à base de truc blanc plastique et modelable à souhait. Je me souviens aussi des plaques d’isolant dont l’odeur pétrolifère me plaisait. Et, si je vous dis ça, c’est que je pense entrer dans la tête des chimistes pour écrire ma fiction. Pour ceux qui ont suivi mon défi du mois dernier « j’écris une nouvelle en 21 jours », vous savez que j’ai écrit une nouvelle noire sur le thème « Nature et environnement : nouveaux terrains de jeux du crime ? » Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que je suis aussi sur l’écriture d’un roman : Le Projet Line. Dans ce roman, le père de mon héroïne est un grand patron de l’industrie pétrochimique. La nouvelle tombait à pic, car je dois explorer le cerveau de ce personnage (mécanismes de pensée, vision, éducation, morale et croyances).

L’écriture d’une histoire peut nous permettre d’éprouver cette vision

Notre inconscient collectif porte le sceau du sacrifice - Photo de Ajay kumar Singh

La fiction, vecteur de compréhension d’une vision différente du monde

Ce mois-ci, le travail sur cette fiction, « So French Resistance », m’a permise de faire une première plongée dans l’esprit des chimistes. La fiction oblige à ne pas juger ses personnages, à éprouver de l’empathie pour eux, à se mettre dans leur peau. C’est une démarche avantageuse pour notre compréhension du monde. Ma compréhension est certes embryonnaire, car le travail ne fait que commencer. En un mois, j’ai tenté d’imaginer leur vision du monde, leurs pensées inconscientes, fruit de leur éducation, de leur apprentissage, de leur rapport à la nature. Qui sont les farouches défenseurs des produits toxiques, indiscutablement précieux pour notre survie ? Quels désirs profonds modèlent leur logique de pensée ? Le mois passé, je me suis attachée à imaginer les cadres de la firme Monsanto, puisque l’écriture de ma nouvelle s’inspirait du livre de Séralini. Au bout du compte, « So French Resistance », parle de génétique et de vaccins, marrant, non ?

L’imagination, outil d’analyse d’une logique de pensée

Je tentais d’imaginer la logique interne des chimistes et cadres de Monsanto, derrière la justification de leurs actes de manipulation, de fraude, de menace et de corruption. Quelle est donc leur vision ? Comme la plupart des défenseurs du Roundup, l’épandage des poisons cancérigènes n’est pas un problème dès lors que l’épandeur suit les précautions d’emploi. Il faut avoir conscience des risques réels set ne pas déroger aux règles d’emploi. Bref, c’est un poison, c’est marqué dessus. Point barre. Si tu ne fais pas gaffe, tant pis pour toi. C’est vrai, la responsabilité est partagée. Qu’on se batte pour avantager cette répartition, c’est de bonne guerre !  Que le poison s’infiltre dans la terre et s’écoule dans les ’eaux ? Même principe : responsabilité partagée… avec des avantages, comme la propriété intellectuelle, le secret de fabrication qui va avec, et le brevet qui boucle le débat.

La fiction au service de la résistance scientifique

Le professeur Séralini est face aux lobbys. Comme le rappelle Didier Raoult sur sa chaîne IHU Méditerranée-Infection (voir sa vidéo : La fabrication du consentement), « je connais l’existence des lobbys depuis que je suis petit ». Il est justement important de revenir sur le rôle des lobbys, et l’affaire Séralini, suivie de l’affaire des monsanto papers, nous brosse un tableau magistral de leurs méfaits. Les conséquences sur nos vies et sur notre santé sont réellement désastreuses.

La criminalité scientifique de ceux qui nous gouvernent

Le nombre de morts et de malades victimes des produits de la chimie est incommensurable. Mais, les monsanto papers et l’étude du professeur Séralini nous donnent peut-être un avantage, si nous parvenons à nous organiser face aux pratiques criminelles du cartel de la chimie. Cependant, Vandana Shiva nous rappelle que cette organisation criminelle ne compte pas seulement l’agro-chimie. L’organisation est plus vaste, plus tentaculaire, et possède des ramifications dans tous les secteurs économiques : biotechnologie, pharmacie, finance internationale, enseignement et médias d’information. Cette réalité explique certainement cette inertie politique et sociale dans laquelle nous nous sentons tous englués. Avec la force d’inertie qui la caractérise aujourd’hui, la France est non seulement le plus gros consommateur de pesticides d’Europe, mais le promoteur zélé d’une vaccination de masse aux conséquences inconnues.

Les preuves d’une réglementation sanitaire frauduleuse

C’est à la lumière des monsanto papers que nous pouvons comprendre pourquoi nous en sommes là. Effectivement, nous possédons des preuves de la manière dont le principe de précaution et les autorisations de mise sur le marché fonctionnent. Après un siècle de croissance, les conglomérats de l’agrochimie ont le pouvoir de faire passer n’importe quel produit en vente libre. Les vaccins contre le corona virus n’échappent pas à cette réalité devenue la règle.  À l’époque de l’affaire Séralini (de 2012 à 2018 environ), j’avais suivi les révélations, des photos de rats aux tumeurs fantastiques, aux faucheurs d’OGM expérimentaux dans nos campagnes avec José Bové. Je m’en souviens… puis j’ai oublié… comme beaucoup d’entre nous. Parce qu’on a une vie à gérer, des enfants à élever, des factures à honorer… loin du monde des élites qui nous gouvernent. Comment remédier à ce fossé qui nous sépare des décideurs ?

La fiction au service d’une déprogrammation scientifique

Cette question appartient à l’avenir. En attendant, j’aimerais tenter de répondre à celles-ci : comment vivent les hommes et les femmes qui font partie de ce vaste réseau criminel ? Qui sont-ils, à quoi rêvent-ils et comment vivent-ils cette extinction programmée ? Pourquoi ? Pour comprendre l’ennemi. Mon arme à moi, c’est la fiction. Elle écrase toutes les barrières.  Et je veux m’en servir pour participer au mouvement de résistance initié depuis l’affaire Séralini. Peut-être aussi pour rendre hommage à tous les scientifiques qui ont plié sous les coups du cartel des chimistes. Ces chimistes tuent la vérité, explique Vandana Shiva. « Toutes les semences mondiales appartiennent à trois sociétés : Monsanto qui fusionne avec Bayer, Sygenta qui fusionne avec Chemchina, et Dow Chemical qui fusionne avec DuPont […] Ils nous conduisent vers un écocide le siècle à venir. » (Vandana Shiva, philosophe)

La fiction est le microscope de la réalité.

« Ce n’est pas une fiction [mais] une histoire vécue », préviennent les éditeurs Actes Sud en introduction du livre de Séralini « L’Affaire Roundup à la lumière des monsanto papers. La firme Monsanto a été condamnée à plusieurs reprises ces dernières années, pour pratiques frauduleuses et malveillantes. Et, comme toujours, les peines ne sont pas à la hauteur des faits, malgré des centaines de millions de dollars de dommages et intérêts. Le but était bien de ruiner Monsanto. Ce que Vandana Shiva appelle « le cartel du poison », est constitué de multinationales soudées entre elles. Monsanto a fini par être rachetée par Bayer pour arrêter l’hémorragie.

Que dévoile Séralini le Roundup de Monsanto, au juste ? Son produit phare, le Roundup, et son maïs transgénique qui y résiste ou en contient lui-même, ont été pour la première fois

Notez d’abord que ce pesticide distribué sur la Terre entière n’a jamais été validé par des tests toxicologiques sérieux et complets. JA-MAIS !!!! Notez ensuite que des études scientifiques et analyses toxicologiques défavorables au « produit » ont systématiquement été étouffés, discrédités ou écrasés dans l’œuf (on a vraiment les preuves de ces malversations). Notez, pour finir, que la « propagande » n’est pas « un vieux trucs du siècle dernier » comme je l’ai entendu dire. Vendre du poison à base de pétrole, d’arsenic, et contenant quatre mille autres substances mortellement toxiques, pour un pauvre concentré de « glyphosate » (toxique mais pas mortel), ne peut pas passer inaperçu. C’est vrai. Mais ceux qui s’en aperçoivent peuvent être achetés, menacés ou littéralement écrasés par la « machine ». Voilà où notre esprit a du mal a faire la part entre fiction et réalité. Il n’y en a pas. Le but de la conscience n’est pas de dissocier les deux. La fiction est au contraire le microscope de la réalité.

L’Affaire Monsanto a permis de faire avancer la vérité. Pourtant, la réalité, elle, a toujours autant de peine à se transformer. Après des années de luttes juridiques, le Roundup a changé sa formule : le glyphosate est élégamment retiré des ingrédients pour honorer les morts.  Mais, la tyrannie des cartels est toujours bien active. Aujourd’hui, le livre de Gilles-Éric Séralini est sorti. « L’Affaire Roundup à la lumière des monsanto papers », publié en octobre 2020 chez Actes Sud, est préfacé par Vandana Shiva. Cette physicienne indienne a essuyé autant de coups que Séralini de la part des chimistes : « Chaque fois que nous reviendrons vers nos racines, guidés par le sol sous nos pieds, nous nous rapprocherons de l’harmonie — ensemble et avec la nature. Cela nous donnera la santé, la liberté sans poisons, sans peur des maladies, des pandémies, de l’extinction. » C’est ainsi que Vandana Shiva conclut sa préface au livre de Gilles-Éric Séralini, qu’il a co-écrit avec son ami Jérôme Douzelet, chef passionné par la cuisine vivante. Pour eux, soit les firmes de l’agro-business disparaissent, soit c’est nous qui disparaissons. « Nous serons poussés vers l’extinction, comme les abeilles et les papillons, les insectes et les oiseaux, les plantes et les animaux le sont par des produits fabriqués d’abord pour tuer. » (Vandana Shiva, préface de « L’Affaire Roundup à la lumière des monsanto papers) Ce livre, paru quelques mois avant la crise du corona virus, « invite tous les citoyens et scientifiques à se mettre debout ».

Des habitudes d’écriture à réinventer pour répondre à la crise politique

Comment ai-je procédé à la publication de ma « nouvelle en 21 jours » ? Oui, j’ai passé 21 jours à la travailler. Alors pourquoi prétendre l’avoir écrite en un jour ?

Un concours de nouvelles pour me remettre à bosser

Bon bah, ça y est ! Hier, j’ai envoyé ma nouvelle au concours. Une journée pour l’écrire, une journée pour faire le tapuscrit à publier sur kobo. J’ai dû en croquer des bouts, car elle dépassait le maximum autorisé. Je rappelle le thème de ce concours : Nature et environnement : nouveaux terrains de jeux du crime ? » Oui, j’écris tout à la main, sur des carnets. Je mentirais si je vous disais que j’adore me taper la retranscription de mes textes. C’est un travail laborieux mais, je m’y résous volontiers pour une publication. D’ailleurs, j’ai beaucoup plus de carnets d’écriture noircis que de textes en format word. Qu’importe, je voulais juste vous mettre dans l’ambiance. Bref, revenons à la publication de cette « nouvelle en 21 jours ».

Des habitudes de travail bousculées pour mieux se réinventer

Oui, j’ai passé 21 jours à la travailler. Alors, pourquoi prétendre l’avoir écrite en un jour ? J’ai d’abord fait une expérience personnelle. En effet, depuis huit ans maintenant, j’écris en moyenne une heure par jour à la terrasse d’un bar. Inutile de vous dire que l’année a perturbé ce que j’appelle sans hésiter « mes petites habitudes ». J’enfilais les romans et les nouvelles sans jamais faire de plan. Et, je sais parfaitement que pour prétendre au best-seller, il faut que je change cette habitude qui m’enlise. Le travail s’éparpille et l’écriture s’éternise. Certes, un plan finit toujours par se dessiner, par prendre forme mais, au prix d’un cafouillage systémique. Bref, comme les choses sont devenues ce qu’elles sont devenues, mes séances du matin n’ont plus la même saveur.

Face à la réalité politique, nos priorités ont changé

Après l’effarement, la colère céda le pas à l’humilité. L’humilité n’est pas un trait de caractère, mais un mécanisme d’équilibre intérieur. Depuis le déploiement de la politique macroniste, la manipulation médiatique me semble si grosse, que je me suis trouvée bête face au constat suivant : beaucoup d’interlocuteurs lambda ne voyaient pas la même « chose ». Si je pouvais, ne serait-ce que m’approcher de ce mécanisme d’humilité… Je sais que le savoir théorique ne pèse pas lourd face au poids de nos préjugés. Si certains considèrent Macron comme la meilleure alternative, que d’autres considèrent Mélenchon comme « loin des réalités » (sous-entendu Macron les connaît, lui !), de quel droit devrais-je les juger irresponsables ? Aucun. Alors, après une période d’effarement, j’ai compris qu’un débat d’opinion sur la gestion de la crise était tout à fait stérile.

Face à la résistance des scientifiques, l’écriture de fiction se renouvelle

Pour l’instant, j’évite les discussions et le masque en extérieur. Ensuite, je comprends que la seule chose à faire est de bosser. Travailler le fond pour offrir une forme. Une forme de débat ? Une forme de réflexion, plutôt. J’évite la radio, je n’ai pas la télé, j’écoute Raoult sur youtube et, surtout, je lis des livres ! Jusqu’au bouquin de Séralini. « L’Affaire Roundup » m’ouvre les portes de la résistance. Incontestablement, le professeur Gilles-Éric Séralini est un exemple de résistance. Tout comme Raoult aujourd’hui, ce scientifique me montre de quelle manière « il faut bosser » : garder son sang froid et s’appuyer sur des réseaux indépendants avec des protocoles de recherche inattaquables. Voilà pourquoi je me mets enfin au boulot. Pour contribuer à la recherche de la vérité. Moi, mon arme, c’est la fiction.