Produire plus : les leçons du Docteur Go

Ce matin-là, Alice n’avait pas pu faire ses pensées du matin. Elle avait rendez-vous chez son dentiste. Fière comme un pan, elle lui annonça qu’elle passait au challenge dont il lui serinait les oreilles :

Produire plus pour se connaître soi-même

Ce matin-là, Alice n’avait pas pu faire ses pages du matin. Elle avait rendez-vous chez son dentiste. Fière comme un pan, elle lui annonça qu’elle passait au challenge dont il lui serinait les oreilles : produire plus ! Un article par jour ! Voilà l’objectif qu’elle devait atteindre. « Je tâtonne, mais ça me fait prendre conscience des freins qui m’empêchent d’y parvenir », tempère-t-elle.

Il lui raconta alors sa première vraie urgence : « Un père se présenta à mon cabinet avec son fils, un enfant en souffrance avec une dentition pleine de chicots. Ce père de famille avait été refusé par 16 dentistes avant moi. Pourtant, comme chaque jour, mon agenda était complet. »

« Entrez, je vais trouver une solution, s’entendit-il répondre à l’homme. Je ne serai  pas le dix-septième connard à refuser de soigner votre fils ! » Et le miracle opéra : un trou dans l’emploi du temps s’offrit à eux rapidement.

Se connecter au présent pour faire plier le temps

Le dentiste, appelons-le Docteur Go, tiens. Docteur Go soigna le garçon sans léser aucun de ses patients ! Le rythme de la journée se plia à la situation et tout le monde accompagna le mouvement. « C’est collectivement que les choses se sont arrangées pour faire passer l’urgence, raconta-t-il à Alice. C’est l’histoire de la conscience collective, qui se met en action si on le lui permet. »

Depuis, le Docteur Go prenait toutes les urgences qui frappaient à sa porte. L’idée, expliquait-il, n’est pas tant de s’imposer des objectifs (oui, produire plus) que de s’imposer des contraintes. Un peu dépitée, Alice s’aperçut qu’elle ne savait plus trop ce qu’il avait dit, tout se mélangeait dans sa tête. Elle se souvint qu’il avait évoqué sa journée aux dix-sept urgences, que les rendez-vous s’annulaient, que le temps se pliait aux circonstances…

La surproduction ne peut se passer d’éthique

Ce qu’elle devait retenir de cette histoire ?

Ce n’est pas en voulant gagner de l’argent qu’on parvenait à être bon dans son domaine, mais en adoptant un rythme de travail qui nous pousse au top de notre profession. Un rythme frénétique conviendra très bien, à l’entendre. S’éclater à produire plus, en s’imposant d’audacieuses contraintes, voilà ce que préconisait le Docteur Go.

« Les coups de sonnette retentissent et nous obligent à produire plus. » Ça avait l’air de fonctionner, se dit Alice en elle-même. Tant mieux pour elle. Il ne lui restait que deux leçons. Après, son tour de bouche serait terminé. Pour marcher, les contraintes doivent être sensées, constata Alice. C’est un gage de qualité. On s’adapte à ses propres contraintes en y apposant notre propre éthique. Docteur Go avait bien insisté sur l’importance de l’éthique. Il semblait dire que sans éthique sa méthode serait vouée à l’échec.

Docteur Go, dentiste de province
Chemises à fleurs, couleurs et sourires ! Chez Docteur Go l'éthique rime avec esthétique

« Les résultats ne tardent pas à apparaître, prétendait-t-il. Et l’argent suit forcément, puisqu’on produit plus ! » Reste donc à ne pas se tromper de cible, conclut Alice. Des contraintes dans une démarche éthique, sans tralala ni faux-semblant, était donc l’objectif à se fixer.

Et vous ? Que pensez-vous des conseils du Docteur Go ? Sont-ils judicieux pour Alice ?Parviendra-t-elle ainsi à réaliser ses rêves? Et vous ? Seriez-vous enclin à suivre la voie du « produire plus » en vous imposant les plus téméraires contraintes ?

Réveil survolté sous l’éclipse de lune

Alice était survoltée. Levée à cinq heures du mat, elle trouvait que l’occasion était trop belle pour faire une séance de respiration, respirant en saccades profondes pour se relier à la vie

Les promesses du matin

Alice était survoltée. Levée à cinq heures du mat, elle trouvait que l’occasion était trop belle pour faire une séance de respiration. C’était ainsi qu’elle appelait ses quinze minutes d’immobilité, coincée en tailleur contre son oreiller, respirant en saccades profondes pour se relier à la vie et se réapproprier son âme après une nuit sans songes. Comme tout à chacun, elle ne savait pas de quoi la journée serait faite, mais elle était sûre d’une chose : cette promesse de connexion lui réserverait des surprises.

Le business d’une chef de famille

Alice partit donc tôt, trouvant sur le chemin une véritable éclipse de lune. Elle avait oublié d’emporter les cours de Madrienne. De toute façon, Alice avait peu de temps à leur consacrer. Très peu de temps… Sur quoi pourraient bien porter ses pensées du matin alors qu’elle avait déjà mis son cerveau en branle ? Alice avait écrit deux lettres à deux professeurs pour excuser ses défaillances dans le suivi de la scolarité de son fils. En effet, elle était légèrement dépassée par ses responsabilités de mère et de future chef d’entreprise. Car, il fallait bien l’avouer, éduquer deux enfants et gérer la maison était une petite entreprise en soi. Elle devait admettre qu’elle avait lourdement démissionné de son rôle de chef de famille pour se consacrer au démarrage de son blog et en faire un business.

la clé de l'esprit romancier

Insuffler l’art d’écrire un roman

C’était d’ailleurs pour ça qu’elle s’était payé la formation de Madrienne. Pour voir réellement comment proposer plus tard une formation digne de ce nom et réussir à insuffler chez ceux qui en rêvaient, l’art d’écrire un roman. Le travail à accomplir était tout simplement gigantesque. Madrienne proposait un premier module avant d’entrer dans le vif du sujet pour apprendre à s’organiser et gagner en temps et en productivité. Alice avait passablement passé cette étape. En fait, ce n’était pas tout à fait vrai. Comme dans sa formation initiale, elle avait bûché cette incontournable entrée en matière mais, elle avait eu tendance à en oublier le fin mot de l’histoire. Bref, Alice n’était pas une pro de l’organisation mais elle espérait avoir tiré de ces cours de méthode assez de substance vitale pour s’être constitué une sorte de support énergétique invisible. Elle était peut-être un peu mystique sur les bords, après tout.

Les personnages de vos romans préférés

Comme c’était nouveau de partir si tôt, pour elle comme pour sa fille, elle se doutait que Mélia ne répondrait pas facilement à l’appel du réveil. Elle rentra donc rapidement en prenant un pain au chocolat sur la route. Mélia avait oublié que le réveil s’adressait à elle seule mais, qu’importe, elles arrivèrent à l’heure pour l’école et Alice se repointa au bar. Le défi qu’elle s’était lancée — trente jours, trente textes — exigeait trente réveils matinaux pour coucher sur le papier ses fameuses pensées du matin. Alors, à 8 heures 30, elle n’était plus du tout dans le délire du saut du lit. Tant pis, ce n’était au final que partie remise au lendemain. Elle avait d’ailleurs embarqué ses cours et tomba sur une question intéressante : « Quel type de personnages aimez-vous trouver dans vos histoires préférées ? »

Quel type de personnages aimez-vous trouver dans vos romans préférés ? Ouh là là, cette question ! s’exclama Alice en aparté. Elle avait bien des images qui lui venaient directement en tête, mais comment répondre honnêtement à cette question sans divulguer ses fantasmes ? La suite, très vite…

Les vraies habitudes sont des rituels

Alice sentait qu’elle ne s’en sortirait jamais. Un jour, elle était pleine d’enthousiasme, tandis que le suivant, le sentiment de la défaite emplissait son âme. Elle ne pouvait pas compter sur elle-même

Questions d’habitudes et de paradoxes

Les montagnes russes des sentiments 

Alice sentait qu’elle ne s’en sortirait jamais. Un jour, elle était pleine d’enthousiasme, tandis que le suivant, le sentiment de la défaite emplissait son âme. Elle ne pouvait pas compter sur elle-même, c’était une évidence. Alice devait s’en accommoder. Oh, elle reprenait toujours espoir ! Mais, si sa vie devait continuer ainsi, elle ne verrait jamais le bout du chemin. Elle n’était pas loyale. D’ailleurs, qui pouvait vraiment compter sur elle ? Oh ! Elle avait bien ces périodes pleines d’exaltation, où ce qu’elle pensait être prenait forme. Mais, l’abandon n’était pas loin, ce matin-là.

« Pour changer, il ne faut rien changer »

Assise au même bar… Une parole de son dentiste lui revint en mémoire : « Pour changer, il ne faut rien changer. » Ça donnait ça, en substance, se souvint-elle.

« Gardez le même bar pour écrire. ».

C’était une question d’habitudes et de paradoxes : faire toujours la même chose pour avancer. Il avait parlé des anges et des chérubins. Alice n’y connaissait rien, mais elle savait de quoi il parlait.

Les chérubins de Raphaël
Peinture de Raphaël "Les chérubins"

Pendant des années, rien qu’avec son habitude, « son rituel du matin » comme elle l’appelait, Alice était parvenue, jour après jour, à écrire un roman, puis deux, puis un tas de petites nouvelles bien tournées. Ce qu’elle avait fait récemment, c’était de s’inscrire à une autre formation. 

Se former en écriture

En plus de sa grosse formation  pour « gagner de l’argent avec son blog », qui prendrait encore un certain temps si elle ne lâchait pas le morceau, Alice s’était payé une formation en écriture.

Ce matin-là, justement, elle avait entre les mains le premier module : « Les éléments clés de l’histoire – Chapitre 1 : les idées de départ ». Bon, ce n’était pas nouveau. C’était histoire de se raccrocher à la réalité de quelqu’un d’autre, immanquablement plus structurée que la sienne.

L’idée est une connexion

Partant du constat que le point de départ d’un roman est une idée, Marie-Adrienne rappelle que : « une idée est une connexion », avec la masse de toutes celles qui nous sont déjà passées par la tête. Elle parle aussi des connexions spontanées et des connexions inconscientes entre des idées parfois contraires ; elle évoque ainsi « un processus aléatoire, voire mystique ». Madrienne assure donc que des méthodes existent « pour augmenter [ses] chances de trouver de grandes idées d’écriture ». C’est vrai que les idées attirent les idées.

Sur son blog aproposdecriture, Marie Adrienne Carrara propose une formation pour écrire un roman

Comment peut-on perdre une idée ?

Madrienne explique que toutes les idées doivent être notées par tous les moyens qui semblent possibles. L’enregistrement, le rêve, sont un plus pour attraper les idées. Et elle dit un truc important, aussi. Faire un truc dont on n’a pas l’habitude, comme aller voir des personnes inconnues et participer à des événements inhabituels, ou lire des trucs qu’on n’aurait même pas pensé à feuilleter, nous sort de notre zone de confort et génère de nouvelles idées.

Ça paraissait contradictoire avec le rituel d’écriture… en fait, non, se dit Alice. 

Alice pensa tout à coup au festival littéraire. Il avait débuté la veille. Alice aurait dû y faire un tour mais, elle s’enfermait dans sa déprime du moment et cherchait désespérément à s’y complaire. Tout le monde sait que l’inconscient se raccroche à ses misères. Ça le conforte dans une sécurisation en circuit fermé. Alice le savait parfaitement et n’allait pas lutter contre lui. Elle préférait attendre que l’hiver passe, et préparer le printemps. Alice avait même, d’ici là, le fol espoir de parvenir aux trois/quarts de sa formation de blogueuse pro. C’était une façon de justifier son apathie du moment. Elle drainait de la merde, mais s’en délectait sans modération.

Publier ses pensées du matin est-il dangereux ?

Alice faisait exprès d’arriver très tôt au bar pour éviter l’agitation ambiante, et d’y aller dès son réveil pour y noter ses pensées du matin, ses pensées les plus noires. C’était une sorte de thérapie, une thérapie dangereuse, peut-être ? Les pensées du matin n’étaient pas faites pour être relues, et encore moins publiées. C’était une façon pour Alice de sortir de sa zone de confort, finalement. Une façon de se sortir les doigts du cul. Elle aimait bien cette expression vulgaire qui ne voulait rien dire mais que tout le monde comprenait.

Alice en était à son troisième café crème.

À ce rythme-là, elle n’aurait plus un rond pour bouffer à la fin du mois. Elle s’aperçut qu’elle se répétait bien trop souvent qu’elle n’avait pas un rond. Ça l’inquiéta. Non pas d’être toujours fauchée, mais de garder cette idée en tête. Elle se dit que ça pouvait générer un frein puissant à sa façon de préparer le changement. Ce qui la maintiendrait alors dans l’impasse jusqu’à la nuit des temps.

Alice se dit qu’elle devrait faire gaffe à ce qu’elle pensait…

Mais, si elle ne se le disait pas, comment allait-elle se nourrir la dernière semaine du mois ?

la hantise de la prise de notes
la hantise de la prise de notes

Michael Brown prônait un lâcher-prise : faire confiance et recevoir ce dont on avait besoin, ni plus ni moins. Mouais… d’accord, d’accord, dans l’absolu, elle comprenait mais, en pratique, elle était bien incapable de refréner ses rêves de grandeur.

Les idées génèrent des freins

Alice reprit la lecture de son cours d’écriture. Pour commencer l’écriture d’un roman, Madrienne préconise l’écoute de soi. Mais Alice ne faisait que ça ! C’était peut-être pour ça qu’elle était écrivaine ! Tout le monde ne se fait pas des films dans sa tête ? Bien sûr que si, se dit Alice, sauf qu’ils ne les notent pas dans un cahier. Et qu’ils n’ont pas le temps de s’en apercevoir.

Le cercle infernal de l’action à tout prix

Être dans l’action, penser à ce qui était et à ce qui doit être, au rendez-vous d’hier et à celui de demain, aux engagements à honorer ; être en perpétuel mouvement, refuser l’inaction, l’ennui, la détente… Oui, peut-être que beaucoup de ses contemporains s’accrochaient à ce mode de vie… C’est pas comme ça qu’on avance, d’ailleurs ?

Pas pour Michael Brown (encore lui), qui enjoint ses lecteurs à sortir de cette tourmente, ce cercle infernal de l’action à tout prix. Cette attitude les empêcherait d’être sensibles à la poésie de la vie (à « la présence », comme dirait Brown). Alice restait dubitative. Elle connaissait des hommes et des femmes qui, même dans le feu de l’action, restaient ouverts aux beautés de la vie.

Raccrocher ses ressentis aux images qui s’écrivent

Pourtant, Madrienne semblait conseiller ses élèves avec pertinence. Elle parlait de coucher sur le papier ses idées de roman. Alice avait beaucoup à apprendre d’elle. En effet, comment expliquer à ceux qui débutent la manière dont on écrit un roman ?

Par le commencement, en étant à l’écoute de ses idées. Par des exercices, en observant le monde qui nous entoure tout en raccrochant ses sentiments et ses ressentis à des images qui s’écrivent. Alors, oui, se dit Alice, ça valait le coup d’apprendre comment être à l’écoute de ses « idées », qui sont bien plus que cela, au final.

La peur du changement

Car, Alice ne pouvait s’empêcher de ressasser les paroles de son dentiste sur la peur du changement. Oui, c’était une peur qu’elle n’avait pu transformer. Sublimer la peur, l’intégrer pour en faire une alliée, voilà ce qu’elle n’était pas encore parvenue à faire.

Premières ruminations

L’ombre de la page précédente, un peu recourbée, traçait une bande foncée sur le côté droit de la feuille de son cahier — une feuille bien lisse de couleur crème, encore vierge. Alice restait là, à contempler le gris bien net de cette marge surnaturelle, attendant d’apposer sur le crémeux parfait de sa page, les premières ruminations du matin.

« J’ai l’impression que je n’y arriverai jamais »

Car, Alice ne pouvait s’empêcher de ressasser les paroles de son dentiste sur la peur du changement. Oui, c’était une peur qu’elle n’avait pu transformer. Sublimer la peur, l’intégrer pour en faire une alliée, voilà ce qu’elle n’était pas encore parvenue à faire. Alice était toujours là, dans ce même quartier qu’elle eut un temps appris à aimer. Mais s’en était fini de cet état de grâce. Désormais, une phrase lancinante ne la quittait plus : « j’ai l’impression que je n’y arriverai jamais… »

On ne change jamais vraiment

Alice redoutait de ne jamais parvenir à changer. Son mentor lui avait affirmé qu’on ne changeait pas, qu’on était qui on était. Depuis, elle avait souvent médité ses paroles et relativisé, au final, comme la plupart de ses aphorismes déroutants. Elle en avait conclu que s’il avait raison, c’est parce qu’on ne se connaissait jamais vraiment, et que le changement déterminait plutôt une révélation de soi. Ainsi avait-elle encore une fois évité de se dire qu’il divaguait.

Les illusions du développement personnel

Pour ce qui était de changer… Oh, bien sûr, elle avait avancé, mais ce n’était qu’une façon de se leurrer, une façon de répondre aux illusions véhiculées par la nouvelle littérature du développement personnel, et qu’elle avait apprises : faire preuve d’empathie envers soi-même ; éprouver de la reconnaissance envers la vie, envers les autres et soi-même. Des conneries, de pures conneries ! Alice gardait cette peur inconsciente du changement et, quoi qu’elle fît, elle en était prisonnière.

La belle hypnotiseuse

L’image des cartes de visite de l’hypnotiseuse refaisait surface. Elles trônaient chez le dentiste dont le cabinet jouxtait le sien. Il y avait une affiche, aussi, plus grande, où la photo de la praticienne était agrandie. Sa beauté, ses yeux verts d’eau, ses cheveux roux bien peignés et savamment coiffés autour de son visage ovale, l’obsédaient. Alice ne savait toujours pas quoi faire. Cette année, les choses avaient bougé. Elle s’était engagée dans une formation prometteuse qui devait l’assurer de se sortir de l’impasse économique dans laquelle elle s’enlisait. Mais elle sentait que rien ne pouvait réellement changer sans débusquer cette peur au fond d’elle-même, et plus elle tentait de sortir du trou, plus sa noirceur s’intensifiait pour que la peur envahisse le chemin. Alice savait pertinemment qu’une aide extérieure, aussi belle soit-elle, ne la sauverait pas d’elle-même.

hypnose
Emmanuelle Chouin, hypnothérapeute Le Havre

Les dindons libérés

Elle avait cherché, ces dernières années, à déverrouiller les portes par un travail de respiration quotidien, chargé de la connecter au Grand Tout, au présent, avec le livre de Michael Brown. Mais, elle avait abandonné le processus. Comme l’auteur l’avait promis, le processus de la présence avait perduré un temps. Puis, Alice était retournée à ses anciennes habitudes. Fumer, errer dans les vapeurs toxiques du haschich. Même si elle savait désormais s’en extirper facilement, elle consommait régulièrement cette drogue frelatée par le commerce illégal. La France et le reste du monde étaient une vaste farce où l’individu lambda en était le dindon. Restait à découvrir s’il existait un autre monde en parallèle, le monde des dindons libérés.