Comment écrire un roman sans perdre l’attention du lecteur

Comment écrire un bon, un excellent roman ? C’est la question qui m’obsède et à laquelle je réponds en écrivant « Le Projet Line ». Décortiquer en live ma méthode d’écriture. Voilà ce que je nous offre !

Comment attribuer un sens à son roman et toucher le lecteur

garder un secret est une torture
"La sœur n’a pu échapper à la pression et ne s’en est pas sortie. Dans le roman de Line, le lecteur doit vivre cette pression exercée sur notre héroïne."- La torture du secret : photo de Comfreak

Inventer une super-héroïne qui rivalise avec les géants américains...

Ça vous tente ?
unique !

Comment mon roman vogue entre l’écriture des scènes et la construction d’un suspense

"Je peux me raccrocher à la question centrale : à quoi sont destinés les superpouvoirs de Line ?" - Photo de Comfreak

Rendre l'aventure fantastique...

Tu me suis, là ?
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Après l’article sur le suspense et les textes que nous avons échangés ensemble, j’écrivais une scène, ce matin, où Line se retrouve seule dans le jardin de l’école avec sa professeur de biologie. Line vient d’arriver dans son nouveau pensionnat. Ses parents l’y ont déposée le matin même pour sa toute première semaine. En attendant l’arrivée des autres enfants, elle se trouve avec Estelle Frausier, docteur en biologie cellulaire, passionnée de botanique et reconvertie en institutrice dans une école privée de Bordeaux. Bien évidemment, cette école n’est pas commune. Rien de spécial pour des enfants spéciaux, non. C’est une école que seuls les plus riches peuvent se payer avec les meilleurs professeurs. Quand l’argent est disponible, tout est possible, non ? Alors voilà, Line devine la pensée d’Estelle frausier et, naturellement, y répond. Estelle est surprise de la coïncidence, mais elle ne se dit pas, au premier abord, que Line lit dans les pensées. Non, bien sûr que non. D’ailleurs, si vous y pensez, il en faudrait beaucoup pour que quelqu’un se dise qu’untel sait lire dans les pensées ou a des superpouvoirs. Je me demande soudain s’il est judicieux de commencer ce roman en révélant au lecteur que Line a des pouvoirs extrasensoriels. Cependant,  remettre en question tout ce que j’ai écrit jusqu’à présent serait bien embêtant, vous en conviendrez.  Yves Lavandier dit qu’un bon écrivain en est capable. Il appelle ça « l’épreuve de la poubelle ». Je préfère me dire que je divague. De plus, je peux me raccrocher à la question centrale que j’ai identifiée précédemment dans mon article sur le suspense : à quoi sont destinés les superpouvoirs de Line ?

Comment j’explore les questions qui se rattacheront au point de vue défendu dans mon roman

mécanismes mentaux
"La sœur de Joe devint mentalement déséquilibrée" - Mécanismes mentaux Photo de Comfreak

C'est quoi son nom, déjà ?

LINE D'HARANGUIER
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Je me suis abonnée à INRESS TV. Des tas de vidéos sous forme d’entretiens et d’émissions y sont accessibles sur les sujets qui nous intéressent pour le roman. Joe Mc Moneagle, médium ayant travaillé pour les services secrets américains, parle de son parcours. Lui et sa sœur jumelle avaient des dons de voyance et, rapidement, leurs parents ont exigé d’eux qu’ils n’en parlent surtout à personne. Joe raconte que sa sœur n’était malheureusement pas à l’aise avec ça. Elle était apparemment incapable de garder « ça » pour elle. Probablement obsédée par l’obligation de cacher sa clairvoyance, elle éprouvait le besoin de confier ses visions et, face à la question du tabou et à l’incompréhension de la société, voire à l’hostilité de son entourage qui aurait préféré ne rien savoir, sa frustration a dû se retourner contre elle. Obligée de consulter un psychiatre, elle fut rapidement mise sous prescription médicale. Joe croit qu’elle fut victime de déséquilibres mentaux à la suite de cette prise en charge

Dans l’émission, il ne donne pas plus de détails sur son enfance. C’est dommage, mais ça me donne matière à réflexion. J’ai déjà envisagé l’enfance de ma super-héroïne sous la pression de cette réalité. Dans une société rationaliste, je pense qu’une tendance à la schizophrénie menace toute personne sensible ayant un don développé de clairvoyance (vision à distance et médiumnité). 

La sœur de Joe devint mentalement déséquilibrée. Lui s’en est plutôt bien sorti. L’armée a fait appel à un gaillard solide. L’idée que, dans cette situation, la femme ne se retrouve pas sur un pied d’égalité avec l’homme me traverse l’esprit.

Comment je mesure ces questions selon la tension émotionnelle qu’elles génèrent

Les parents auraient-ils évalué le problème différemment pour le fils et la fille ? Différencié leur éducation chez l’un et l’autre, même inconsciemment ? Le garçon bénéficie souvent de plus de latitude, l’inquiétude parentale étant souvent moins exacerbée que pour une fille. Il est donc possible que la pression fut plus forte sur la sœur. Plus sensible à cette position, manifestant peut-être aussi plus d’empathie, la sœur se retrouve dans un cercle vicieux, exacerbant l’anxiété de ses parents. L’empathie n’est pas forcément une attitude positive envers l’autre, genre bisounours. Je pense au contraire que quelqu’un capable de s’identifier aux souffrances d’autrui se trouve dans une situation délicate à gérer. Certes, la relation parent-enfant est très particulière. Mais, généralement, la plupart d’entre-nous cherchons à éviter de s’approprier les problèmes des autres, de les faire nôtres, n’est-ce pas ? S’en détacher permet de mieux les canaliser. Dans une attitude excessive, l’empathique peut non seulement souffrir face à la souffrance d’autrui mais, de surcroît, penser que le problème de l’autre est le sien. La confusion mentale n’est pas loin. 

Donc, voilà où se loge ma question n°1 pour le scénario du roman : Line va-t-elle en parler ? Depuis qu’elle est petite, Winston, le majordome, lui a appris à mesurer l’étendue de son secret. Line est sensée être plus intelligente que la moyenne de ses contemporains parce qu’elle intègre les informations avec un feedback de son mentor qui, naturellement, lui apprend à utiliser ses connaissances acquises grâce à ses dons. Entendre son père et Winston penser à la gestion des usines doit bien lui être utile. Elle apprend plus vite et plus en profondeur. Le soutien de Winston lui a donc donné une grande longueur d’avance.

Comment se poser les bonnes questions pour maintenir le lecteur en éveil

Maintenez votre lecteur en éveil par la magie de l'écriture
"Va-t-elle se trahir ? Si oui, va-t-elle se sortir du piège qu’elle aura tissé ?" La sorcière, photo de Comfreak


Line n'est pas seule...

Suis-nous !
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Les questions qui tiennent le lecteur en haleine doivent être reliées au sens profond de l’histoire

"Peut-être ne savons-nous pas tisser les fils correctement." La Toile de Ilona

Malgré tout, en débarquant à l’école, la multiplicité des interactions va forcément compliquer ce travail d’intégration et peut-être même la déséquilibrer. Va-t-elle savoir gérer ? La question n°2 suit la première : le lecteur doit-il savoir que Line a des pouvoirs ? Je ne peux pas faire autrement. L’intérêt du travail effectué n’aurait plus du tout le même sens. J’imaginais le lecteur aussi ignorant qu’Estelle, surpris par cette petite qui semble lire dans les pensées… Mais, le lecteur ne peut ignorer que Line a des pouvoirs. Je devrais réécrire tout le scénario. Vous me direz : ton scénario n’est pas encore écrit. Bah, si, quand même un peu. Il y a la scène du bac à sable qui réactive les cellules dormantes de l’ennemi. Il surveille  Cécile, la mère de Line, depuis son adoption il y a trente ans. Non, même si le lecteur connaît l’existence des pouvoirs de Line, il ne sait pas à quoi ils sont destinés. Moi non plus, d’ailleurs, pas encore. Et, la question est : va-t-elle se trahir ? Si oui, va-t-elle se sortir du piège qu’elle aura tissé ?

"J’imagine la sœur de Joe, prisonnière d’une toile d’araignée qu’elle a elle-même tissée" - photo de Cari R.

C’est un peu comme ça que j’imagine la sœur de Joe, prisonnière d’une toile d’araignée qu’elle a elle-même tissée. C’est peut-être les autres qui l’emprisonnent en l’encourageant, par ignorance, à s’entortiller dans ses fils. Il est possible que nous soyons tous des tisseurs sans le savoir, que l’existence de la toile nous échappe, et que l’ignorance nous aveugle et nous emprisonne. Ou peut-être ne savons-nous pas tisser les fils correctement. Joe et sa sœur les voient, eux. Mais, tandis que l’un apprend à les tisser, l’autre n’en a pas eu le temps.

Comme les fils invisibles de la toile, les questions de l’auteur tissent la trame de son roman

le centre de la toile
"Nous sommes, en quelque sorte, le centre d’une toile d’araignée qui nous relie aux autres" Photo de Johannes Plenio

Tiens, ça me fait penser au personnage de la tisseuse écrit par Déborah Harkness dans « Le Nœud de la sorcière » (voir mon article à ce sujet). Ce livre parle aussi du besoin vital de maîtriser l’art de tisser. Chez les sorcières, le tissage énergétique est un don. Il y a aussi l’histoire des fils invisibles de Castaneda, qui partent du nombril et nous relient au monde. Nous sommes, en quelque sorte, le centre d’une toile d’araignée qui nous relie aux autres. Lorsqu’ils bougent sur nos fils, nous sentons les vibrations émises, comme celles que provoque la mouche piégée dans la toile. Une toile multifonctionnelle : moyen de communication, organe de défense et arme d’attaque se confondent. 

histoire de super-héros
"Les questions sont invisibles mais bien présentes" Spiderman, par Dušan Naumovski

Dans une histoire de super-héros comme celle de Line ou de Spiderman, les questions sont invisibles mais bien présentes. Alors, Line va-t-elle s’engluer dans son propre piège ? Ses parents vont-ils pouvoir l’aider ? Quel plan Andy Shartz (le méchant) va-t-il fomenter ? Il pourrait l’aider à tisser la toile pour mieux la maintenir sous son emprise. Une grande bataille s’engage alors. Antoine, le père de Line, a les moyens de protéger sa fille. La mère, Cécile, est reliée aux pouvoirs de sa fille. Aidée de Thomas, le psychiatre, parviendra-t-elle à la sortir de là ? Et si le roman était un labyrinthe de souterrains, des souterrains temporels ? Lorsqu’un héros s’engage dans l’initiation, tout le monde doit suivre dans l’obscurité de ces souterrains, à tâtons.

Un super-héros est un leader. Non seulement il voit les fils briller dans l’obscurité des souterrains mais, il sait également comment les tisser pour remonter à la surface. Oui, Line devra apprendre à voir les fils (ses pouvoirs) et à comprendre leur triple fonction : moyen de défense et d’attaque, moyen de communication.

Trouver la question qui maintient le lecteur en éveil, c’est trouver le centre de ses préoccupations

l'araignée tisseuse
"Line est face à un adversaire redoutable, mais le lecteur ne devra le découvrir qu’à la fin." Photo de SplitShire

Je suis sûre que les parents de Line sauraient sortir leur fille de là ! Mais Line acceptera-t-elle leur aide ? Déjà, elle aura subit les séquelles de son inexpérience de tisseuse (confrontation avec le corps médical). Ensuite, notre méchant de l’histoire, Andy Shartz, pourra très bien opter pour une autre tactique. Bien que responsable des déboires de Line dans le monde cruel de la psychiatrie, il finira par l’attirer dans un piège bien ficelé. Pendant un temps, Line lui sera redevable. Secouée, ne sachant plus à qui faire confiance, elle finira par lui manger dans la main. C’est ce qu’il pense en tout cas, et le lecteur aussi. Ce que j’aime le plus dans les romans, c’est quand le héros semble se rallier à l’ennemi, avec un plan que le lecteur ignore. Line a trop souffert pour faire entièrement confiance à qui que ce soit. Si elle sait lire dans les pensées, elle doit pouvoir s’en sortir, non ? Mais, Andy Shartz est expérimenté. Bien que Line ait grandi, Shartz a un avantage sur elle : il connaît les mécanismes de ses pouvoirs et leurs origines. Et il a une armée de « sujets psi » à son service.

Alors, encore une fois, comment notre héroïne va-t-elle s’en sortir ? Line est face à un adversaire redoutable, à sa mesure (et le lecteur s’en doute mais ne devra le découvrir qu’à la fin). Pour l’instant, Shartz est le gros méchant. Il lui proposera une porte de sortie, alors qu’il est le vrai responsable des problèmes psychologiques de Line. Le lecteur fulminera, sachant qui il est vraiment, ou pas…

comment notre héroïne va-t-elle sortir ?
Qu’est-ce que le lecteur ignore ? Surréalisme, par Gerd Altmann

Pour résumer, deux questions importantes : qu’est-ce que le lecteur ignore ? Est-ce que Line va pouvoir tenir sa langue et éviter de gros ennuis en gardant l’étendue de ses pouvoirs secrète ? En clair, quelle est sa force de stratégie et son talon d’Achille ?

Tension, pression, injustice : l’émotion est le matériau nécessaire à l’orchestration suspense

le lecteur doit vivre cette pression exercée sur notre héroïne
"Épouvantés de traiter leur fille de névrotique ou plus certainement de schizophrène" Photo de Szilárd Szabó

J’imagine le sort de la sœur de Joe. L’angoisse de ses parents. En plus, ils avaient deux exemples opposés : la maîtrise du secret par leur fils et l’incapacité de leur fille à tenir sa langue. Ils devaient vraiment être malheureux de savoir la vérité sans trouver personne à qui en parler. Épouvantés de devoir se plier aux exigences du corps médical et enseignant, et traiter leur fille de névrotique ou plus certainement de schizophrène.

 Leur fille devait être perturbée, forcément, mais ils n’ont trouvé aucune aide appropriée. Il a dû y avoir beaucoup de discussions entre eux et leurs enfants, parfois dramatiques. La sœur n’a pu échapper à la pression et ne s’en est pas sortie. Dans le roman de Line, le lecteur doit vivre cette pression exercée sur notre héroïne, comme sur son entourage. Personne n’est insensible à l’injustice, selon son degré d’implication…

 Nous devrons vivre cette tension crescendo, qu’elle devienne insupportable, comme si nous vivions nous-mêmes ce drame au sein de notre propre famille. Mais, l’intérêt dans tout cela est de comprendre comment la toile est créée, comment il est possible d’en connaître les points d’amarrage, et les mécanismes de fabrication. Je cherche ce qui nous rassemble dans notre quête de l’équilibre : découvrir comment se servir de nos fils pour être capables de tisser notre propre toile.

La quête de l'équilibre
On en revient toujours à cette question d'équilibre - Le Yin Yang de Cari R.

C’est ça, au fond, que le lecteur cherche à apprendre : comment être au centre de la toile sans se faire piéger ? L’auteur a exactement le même espoir. Il y a un nœud, au cœur de notre humanité, constitué de deux fils, celui de la science et celui de la spiritualité. Notre seul espoir est peut-être d’apprendre à le dénouer. Affaire à suivre…

Écrire votre roman : les 3 clés du succès

Vous désirez vous lancer dans l’écriture ? Écrire votre roman sans attendre ? Mais, vous pensez ne pas avoir assez d’éléments pour démarrer ? Découvrez les 3 clés indispensables pour entrer dans le jeu maintenant !

Vous désirez vous lancer dans l’écriture ? Écrire votre roman sans attendre ? Mais, vous pensez ne pas avoir assez d’éléments pour démarrer ? Grande erreur ! Vous n’avez même pas le prénom de votre héros ? Pff… Vous êtes indigne de commencer. D’ailleurs, vous avez une super idée de roman qui vous tient aux tripes mais vous devez d’abord élaborer un plan, puis un scénario, puis… STOP ! Écrire votre roman est une aventure ludique, et vous avez le droit d’entrer dans la partie avec les 3 règles clé que voici. Découvrez ces 3 clés du succès pour entrer dans le jeu dès maintenant ! Vous pourrez également suivre mon défi « écrire un roman en 3 mois… avec mon fils ». C’est tous les jours à partir de lundi prochain (28 octobre 2019). Je vous dis tout en bas de cet article.

Clé n°1 : commencez à écrire votre roman sans même connaître vos personnages

clé n°1 pour écrire un roman
La clé n°1 pour écrire votre roman - photo de Natan Bregalda

Vos séances d’écriture quotidiennes sont votre bouffée d’oxygène

Lancez-vous maintenant ! Les séances d’écriture dont je parle dans mon bonus sont indispensables à l’avancée de votre projet d’écrire un roman, pour vous tenir en haleine. Même si vous ne maîtrisez pas encore les tenants et les aboutissants de votre histoire, commencez à écrire votre roman sans attendre, sans même connaître vos personnages à fond (recevez immédiatement mon kit de démarrage ici – c’est cadeau !). Vous n’avez qu’une vague idée de ce qu’ils font dans la vie ? Vous ne savez même pas encore leur prénom ? Parfois, je colle un nom après une ou deux secondes de réflexion et je le remplace plus tard si besoin (le plus souvent celui qui vient sans réfléchir est le bon). Apprendre à écrire le souffle léger permet d’empiler un nombre invraisemblable d’idées saugrenues et de détails insignifiants, et fera de votre histoire un roman vivant.

Créez-vous un espace-temps protégé et intime

N’ayez pas peur de vous perdre dans une histoire confuse. Vos séances quotidiennes font partie d’un espace-temps spécial. Elles créent une bulle protégée à un moment précis de votre journée, un rendez-vous intime à ne pas rater.  Elles se démarquent des séances de travail dédiées à la structuration du roman. En séance d’écriture, je m’interdis de trop réfléchir. En effet, le jeu est toujours le même : on est dans le rythme de l’écriture sans peur ni reproche. Pas de pause, pas de jugement, pas d’hésitation. Par exemple, quand un mot m’échappe, j’écris le premier qui me vient, et je prends soin de le mettre entre parenthèses pour y revenir plus tard à la correction. Ne fournissez aucune excuse valable pour ne pas instaurer immédiatement votre séance d’écriture quotidienne. Comme l’exercice physique, la séance quotidienne maintient en forme l’écrivain que vous êtes. Cette séance (même de 10 ou 15 minutes par jour) fera de vous l’auteur de votre futur roman.

in love - écriture de poèmes
On est dans le rythme d'écriture sans peur ni reproche, photo emerloppez19

Vos temps de travail et de recherche seront plus dynamiques

Certains objecteront qu’une séance d’écriture est un temps de travail acharné. Katherine Pancole déclare qu’au cours de ses 5 heures de travail quotidien, elle est contente quand elle a pondu deux pages. Je ne parle pas de ces séances-là. La séance d’écriture est pour moi une bouffée d’oxygène qui fait circuler l’écriture dans le sang. Elle ne remplace pas les séances de travail où écriture et recherche se côtoient, où les questions s’empilent, se déchaînent et se décortiquent. Ce sont les temps de submersion qui nécessitent des réponses, obligent à rédiger, corriger, raisonner, critiquer, transformer, épurer, soupeser, remanier. Katherine Pancole illustre bien cette réalité à travers les dessins d’Anne Boudart que vous pouvez retrouver sur la page facebook de l’auteure.

Katherine Pancole
"les séances de travail où écriture et recherche se côtoient", dessin d'Anne Boudart

Clé n°2 : découvrez chaque personnage en les confrontant les uns aux autres

esquisse de personnage
"confrontez les frêles esquisses de vos personnages à des bouts de scènes intuitives", dessin de Mirzet

Esquissez vos personnages sans vous soucier du résultat final

Qui est mon héros ? Comment s’appelle-t-il ? Comment vais-je écrire un roman sans connaître tout de sa famille, de ses amis et de son passé ? Tant de questions se bousculent que vous risquez la surchauffe. Ainsi, si vous confrontez les frêles esquisses de vos personnages à des bouts de scènes intuitives, sans complexe, sans enjeu, sans travail acharné, juste par jeu. Les stratégies, les intrigues, les coups de théâtres, apparaîtront grâce à ce travail d’approche. Là, on apprivoise. Ainsi, vous élaborez, sans vous en rendre compte, le squelette de votre futur roman. Alors, la super intrigue qui vous trotte dans la tête prendra vie, dans la plus pure tradition de l’écrivain heureux.

Écrivez des petits bouts de vie sans vous soucier de leur cohérence

Connaissez-vous suffisamment votre héros pour vous lancer dans l’écriture ? Si vous vous posez encore la question après avoir débuté vos séances d’écriture, dites-vous bien qu’il vit un peu plus chaque jour grâce à vous. Qui est Mia, l’héroïne de mon roman en cours ? Eh bien, je sais qu’elle est belle, le teint caramel, les cheveux aériens et bouclés, les yeux noisette. J’ai élaboré au fil de mes séances un bon nombre d’éléments de sa vie et de son enfance. En somme, c’est comme inventer des petits bouts de vie ! Des dialogues entre personnages mal dégrossis, leurs pensées en arrière plan, leurs sentiments mal perçus ou à peine devinés, leur relation évidente ou leur rencontre fortuite, etc. De là, mes idées se confrontent en vrac ou, au contraire, elles se renforcent au fil des jours. C’est comme si Mia était dans son univers tandis que, moi, je le découvre.

communication de groupe
"Sans l’entourage du héros, il n’y a point de héros." image de Geralt

Créez votre héros à travers le regard des autres personnages

Mon héroïne Mia a un caractère que je ne saurais dépeindre tant que les autres personnages de sa vie ne m’auront pas avoué leurs sentiments. Écrire sur l’enfance de son père adoptif, écrire sur les sentiments de ce père pour sa fille, c’est créer un pan entier de la personnalité de mon héroïne. Sans l’entourage du héros, il n’y a point de héros. Même Robinson Crusoé a son acolyte : Vendredi. La caractérisation de votre personnage se construit au travers de ses traumatismes, de ses réactions face aux autres, de ses haines et de ses passions. Par exemple, son histoire intime explique ses réactions primaires dues aux traumatismes de l’enfance. C’est aussi et surtout le regard des autres qui détermine qui il est et ce qu’il accepte ou non de faire. Qu’est-ce que les autres pensent de lui ? Comment le considèrent-ils ? Que lui demandent-t-ils de faire ?

Pour en savoir plus sur la caractérisation des personnages je vous invite à écouter mon podcast « Comment créer des personnages vivants »

Clé n°3 : préparez-vous à percer les mystères de votre intention

La femme-écriture
"Pourquoi décide-t-elle de partir à l’aventure ? Que cherche-t-elle à se prouver ? J’établis une relation de cause à effet", création de Kellepics

Comment se construit l’écriture de votre roman ?

L’affaire se corse ! Notre héros est souvent le premier personnage que l’on a en tête, il incarne notre idée, notre message. Logique, c’est notre principal outil pour résoudre le conflit, l’enjeu de notre histoire. C’est alors que la question vous démange, celle qui pousse à sortir de l’écriture intuitive, de la zone confortable et douillette de vos séances d’écriture, et à élaborer la stratégie de votre roman : Quel conflit ? À quoi aspire profondément mon héros ? Qu’est-ce qu’il a le plus de mal à accomplir ? À quelle sauce va-t-il être mangé ? Et, enfin, comment va-t-il s’en sortir ? C’est donc là, à ce moment précis que vous devez faire le grand saut et passer en mode pro. Instaurer une plage horaire supplémentaire où l’écrivain insouciant que vous êtes se transforme en coureur de fond, doublé d’un impitoyable manipulateur.

Voir à ce sujet mon fameux article « Secrets d’écrivain enseignés par Derren Brown »

Comment créer le mystère de l’intrigue ?

Que va-t-il devenir ? Que va donc devenir votre héros ? Voilà la question fondamentale. L’importance des autres personnages apparaît alors. Car, en conséquence, que vont devenir les autres ? C’est une préoccupation constante chez votre héros, consciente ou non. Reprenons l’exemple de Mia. Elle se construit autour de sa relation avec Mirko, son père adoptif. Généralement, un héros se construit autour d’une figure dominante, tel un mentor. Ce dernier peut être absent, mais son influence reste dominante. Il cherchera d’autres figures-miroir pour le remplacer. Écrire le parcours du père et de Mia me permet de comprendre la nature exacte de leur relation et d’avancer dans la création d’un objectif de qualité : que cherche mon héroïne, au fond ? Son indépendance ? Pourquoi décide-t-elle de partir à l’aventure ? Que cherche-t-elle à se prouver ? J’établis une relation de cause à effet, je cherche à comprendre si elle fuit, si elle se positionne, si elle cherche à régler un conflit intérieur.

Écrire votre roman c’est en chercher la cohérence !

Ces mystères doivent être percés à jour par l’auteur. C’est pourquoi les va-et-vient entre vos séances d’écriture et votre travail de réflexion est une méthode que je conseille. Elle facilite l’avancée de votre projet. Lors de mes séances d’écriture, je teste des scènes-prétexte pour tester les réactions de mon héroïne. Une scène d’enfance, par exemple, me permet de tester ses capacités. Mia habite chez Flutura, la sœur de Mirko, qui vit dans un village de montagne avec son mari et son fils Milan. On voit les enfants se gaver de framboises, un panier vide à leurs pieds, quand trois gamins débarquent et proposent à Milan de venir chasser le serpent. Dans mon idée, Mia a appris énormément dans la forêt aux côtés de son grand père chamane, puis de Baka, la guérisseuse serbe. Mais, pour que le récit soit intéressant, Mia aura subi un traumatisme psychologique qui lui aura fait tout oublier. Ainsi, ses connaissances sont inconscientes et apparaissent de manière intempestive. Je veux la mettre en situation de réagir vite pour voir comment elle se perçoit elle-même face à la vie.

En résumé, l’auteur d’un roman est le créateur de l’univers !

Vous êtes le garant d’une intelligence supérieure

lettre secrète
"Les protagonistes doivent résoudre une énigme ou un conflit. Mais ce n’est pas gratuit ! " - photo de Pezibear

L’auteur est un incontestable maître du jeu, mais il n’a rien d’un Dieu. C’est plutôt le grand ordonnateur de la vie, celui qui crée les synchronicités, les événements qui poussent le héros à accomplir son destin. Il est à l’écoute, décode les intentions cachées qui poussent les personnages vers ce quelque part impalpable, indécodable pour eux. Ainsi, vous cernez la cohérence du « conflit » qui empêche le héros d’atteindre son but. Il est clairement attiré par quelque chose de plus grand que lui, une force invisible. C’est au fond de lui, quelque part, et vous l’avez compris.

Certes, vous êtes un manipulateur équivoque, mais nul ne sait mieux que vous ce qui est vital dans cette histoire, ce qui est vital pour tous les personnages en présence. Vous avez la mission de les guider vers leur destin, de les aider à écouter leur voix intérieure, vous avez la responsabilité d’être l’intelligence supérieure qui agence l’univers. Vous êtes le garant incontestable de la cohérence de la vie au sein de cet univers.

Gardez les 3 clés d’une écriture vivante

Clé n°1 : Jetez-vous dans l’écriture ! Lors de vos séances d’écriture, ne vous demandez pas si une scène est bonne. Nombre de scènes permettent de créer l’univers de vos personnages, même si elles ne se retrouvent pas forcément dans le roman. Elles ont le mérite de nous faire avancer dans sa construction, ne serait-ce qu’en y ajoutant plus de texture, de matière organique, plus de vie en clair.

Clé n°2 : Cela vous permet de tester l’ambiance, et aussi de choper des idées sur les réactions des uns et des autres. C’est ainsi qu’un personnage peut vous surprendre. Apprendre à mettre les personnages en situation, à chercher leurs repères, se fait aussi en lâchant prise lors de vos séances d’écriture. Vous y découvrirez de précieuses portes d’accès pour comprendre ce qu’ils cherchent vraiment.

Clé n°3 : Mettez en place les conditions matérielles et humaines qui poussent le héros vers un objectif sensé. La question du sens passe par l’étude des relations de cause à effet évoquées plus haut. Les protagonistes doivent résoudre une énigme ou un conflit. Mais ce n’est pas gratuit ! Cette quête les pousse immanquablement vers la révélation de qui ils sont vraiment.

La clé ultime pour réussir l’écriture de votre roman : votre course à l’objectif

C’est bien beau tout ça mais, concrètement, comment garder sa motivation ? Comment croire qu’on va vraiment y arriver ? Depuis que j’ai créé ce blog, il y a un an, j’ai lâché la course à l’objectif. Malheureusement, quand on veut écrire un roman, se fixer une date butoir est un incontournable. La nécessité de pénétrer l’univers de vos personnages devient une course contre la montre et vous transforme, vous aussi, en héros. Pour moi, pas de roman sans date butoir, ne serait-ce que pour entrer dans la course. Qu’on prolonge le délai imparti est une autre histoire.

J’ai donc décidé d’en faire la démonstration en live en me lançant le défi d’écrire un roman en trois mois… avec mon fils. C’est un roman très fun qui a pour thème l’enfant super-héros : Le Projet Line. Il démarre lundi ! Line va grandir mais, en attendant, comment un super héros se débrouille-t-il enfant, et bébé ? C’est la question à laquelle, mon fils et moi allons répondre sous vos yeux, en trois mois.

Le défi est lancé !

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