Après l’article sur le suspense et les textes que nous avons échangés ensemble, j’écrivais une scène, ce matin, où Line se retrouve seule dans le jardin de l’école avec sa professeur de biologie. Line vient d’arriver dans son nouveau pensionnat. Ses parents l’y ont déposée le matin même pour sa toute première semaine. En attendant l’arrivée des autres enfants, elle se trouve avec Estelle Frausier, docteur en biologie cellulaire, passionnée de botanique et reconvertie en institutrice dans une école privée de Bordeaux. Bien évidemment, cette école n’est pas commune. Rien de spécial pour des enfants spéciaux, non. C’est une école que seuls les plus riches peuvent se payer avec les meilleurs professeurs. Quand l’argent est disponible, tout est possible, non ? Alors voilà, Line devine la pensée d’Estelle frausier et, naturellement, y répond. Estelle est surprise de la coïncidence, mais elle ne se dit pas, au premier abord, que Line lit dans les pensées. Non, bien sûr que non. D’ailleurs, si vous y pensez, il en faudrait beaucoup pour que quelqu’un se dise qu’untel sait lire dans les pensées ou a des superpouvoirs. Je me demande soudain s’il est judicieux de commencer ce roman en révélant au lecteur que Line a des pouvoirs extrasensoriels. Cependant, remettre en question tout ce que j’ai écrit jusqu’à présent serait bien embêtant, vous en conviendrez. Yves Lavandier dit qu’un bon écrivain en est capable. Il appelle ça « l’épreuve de la poubelle ». Je préfère me dire que je divague. De plus, je peux me raccrocher à la question centrale que j’ai identifiée précédemment dans mon article sur le suspense : à quoi sont destinés les superpouvoirs de Line ?