réfléchir à son roman ou agir maintenant ?

La crise se durcit, elle est partie pour durer. Alors que le confinement se durcit, la question est : comment aider les autres en gardant son équilibre, préparer l’avenir et se réinventer ? Est-ce le moment de réfléchir à l’écriture de son roman ou celui de mettre à exécution son rêve ? L’isolement n’est-il pas, comme le rappelle Bernard Werber, la condition sine  qua non du travail de romancier ?

Mouliner dans le vide

réfléchir dans le vide

Comment s’y prendre au quotidien ? C’est une question qui tourne sans trouver de réponses, elle nous fait généralement perdre du temps et baisse notre productivité. Mais, quand on se lance, on est bien, l’histoire s’écrit coûte que coûte, on est bien. Jusqu’à ce qu’on recommence à penser au résultat. L’incertitude reprend ses droits et les questions reviennent. C’est plutôt positif, non ? Tout dépend de leur nature. Si elles tournent en boucle autour de ce que « ça vaut », c’est mauvais signe. Le moulinage de neurones n’est qu’un  piètre assistant. Alors, comment s’en sortir ?

Foncer sans freiner

couper le circuit des questions

Les séances d’écritures quotidiennes est un bon moyen de foncer sans réfléchir. C’est même le seul, à mon sens, qui permet d’avancer à l’écriture du roman. Mais écriture et construction de récit n’est pas tout à fait pareil. Si j’avance qu’une séance sans pression finit par former un roman, ça peut durer longtemps avant d’obtenir une histoire avec le nombre adéquate de rebondissements et atteindre une fin digne de vos ambitions. S’il est clair que cette habitude d’écriture est le moyen le plus sûr d’y parvenir, elle peut devenir un piège. Je m’explique : le risque de refuser d’en sortir est réel. Se donner bonne conscience pour éviter de prendre du recul.

Penser en mode pro

penser en pro
s'ouvrir aux possibilités

Examiner avec intelligence le résultat de ses séances demande de la précision et une certaine dose de professionnalisme. Bref, accepter d’être honnête envers soi-même et cesser de jouer les amateurs s’avère indispensable. Super partant mais, comment on s’y prend ? L’état d’esprit pro est une habitude de pensée qui se cultive avec acharnement. Nombre d’outils sont aujourd’hui à notre disposition. De la question centrale du « pourquoi ? » qui touche à la notion de mission de vie, aux actions pas-à-pas qui emploie le désormais célèbre « 3-2-1-go ! » En cette période de confinement, c’est peut-être le moment d’opérer.

Trouver le chemin de la foi

croire en soi-même
voir plus grand que soi

 Quelle que soit la manière dont on parvient à combiner les méthodes et les outils d’écriture, dont on alterne le temps d’écriture, le temps de réflexion et le temps de recherche, il est essentiel de travailler sur nos croyances. Quelle valeur sommes-nous capables d’apporter aux autres et à nous-même est la question à un million de dollars. Bien sûr, l’auteur rêve d’écrire le chef d’oeuvre qui transformera sa vision du monde et celle du lecteur. Plus vite il comprendra que son véritable moteur est la foi en lui-même et en ce qu’il veut apporter aux autres et à ceux qu’il aime, plus vite il sacrifiera ses croyances qui obstruent sa vue.

Activer de nouvelles croyances

croire en son histoire
au-delà de son histoire

Où on va ? Vers une naissance. Si le roman initiatique est l’histoire d’une transformation, c’est avant tout la nôtre. Une fin classique de roman est un achèvement mais, si on veut vraiment écrire avec tout ce que ça implique de motivation, de foi et d’abnégation, autant se diriger vers une histoire qui commence à la dernière page du roman. C’est, en tout cas, le fruit d’une réflexion qui m’a pris deux mois. Aujourd’hui, je suis prête à relever le défi du best-seller avec cette feuille de route et je compte bien vous rendre compte de cette aventure qui me motive comme jamais. En espérant vous inspirer et vous donner l’envie d’agir.

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Comment développer son talent d’écriture ?

Pour devenir un auteur à succès, il faut comprendre une chose : devenir auteur c’est devenir un héros ! Le voyage de notre héros ou de notre héroïne est un voyage parallèle au nôtre. Un héros passe des épreuves et se relève, il dérouille tellement que le lecteur soutient son ascension avec toute la force de conviction dont il est capable

L'écrivain doit-il se raccrocher à une formation ?

Pourquoi se former en écriture alors qu’on a tous les cours possibles à portée de main sans débourser un rond ? Depuis que j’ai démarré ce blog j’ai bien tâtonné. Et dans mes coups de déprime, j’avais toujours une super nana qui, avec talent, sincérité et conviction, me proposait l’aventure de ma vie dans une super formation en écriture. Bien sûr, on a tous besoin de se former tout au long de notre vie. Mais je pense que me raccrocher à quelqu’un qui me semble plus capable que moi, n’est pas la meilleure façon d’avancer dans mon initiation. Entre soutien et dépendance, la marge est toujours délicate.

l'écriture est une musique
Le talent d'écriture est une musique qui se joue en nous tous

L’auteur a-t-il intérêt à compter sur lui-même ?

Me sentirais-je plus capable en suivant une formation ? Tout dépend du chemin parcouru. Apprendre à puiser « la force qui est en nous » revient à compter sur notre potentiel, et à le développer. Si je prends mon exemple, j’ai mis une éternité à comprendre qu’une formation ne changerait pas mon sentiment d’incapacité trouble et sans fondement que je rumine. C’est rarement son rôle, même si le marketing de cette dite formation nous assure du contraire. Certains formateurs avouent que 90 % de leurs inscrits abandonnent rapidement. Ils ont beau être les plus motivants du monde et nous offrir une super méthode, la plupart d’entre-nous espérons secrètement que leur formation fera le boulot à notre place.

Alors, comment se raccrocher à soi ?

Ceci étant dit, la grande question serait : qu’est-ce qu’on fait pour se raccrocher à soi-même ?  On change radicalement de point de vue. On apprend à se manipuler et on se raccroche aux vertus de l’héroïsme dont nous sommes tous dotés. La capacité à se soutenir soi-même est l’élément incontournable qu’il nous faut développer. Cette capacité à croire en notre héroïsme est la seule véritable clé de notre talent ! Bon, si vous avez lu mon bonus, vous avez déjà une idée et, je l’espère, une pratique de votre talent d’écriture. Maintenant, moi, j’en suis à cette étape redoutable (en apparence) du PLAN.

Comment se raccrocher à un plan avec peps ?

Un bon roman ne peut s’en passer. Alors, si vous rêvez, comme moi, d’écrire un best-seller, y a pas à tortiller, il faut en passer par là. Créer un plan n’est pas une étape sans vie où nos personnages sont épinglés au mur comme des poupées de chiffon. Non, je dis « une étape redoutable en apparence » car j’imaginais cette épreuve comme une mort émotionnelle. Après des années d’écriture fondée sur le plaisir et l’insouciance (la fameuse immersion dont je parle dans mon bonus), je découvre que l’incontournable plan d’un roman est une phase méga excitante ! Si si, je vous assure. Et je vais vous le prouver !

Faire le plan de son histoire est une étape méga-excitante. Mais seulement quand on est prêts !

Comment fonctionne un roman ?

Avant de s’éclater à écrire un plan, il vaut mieux d’abord s’éclater à inventer son histoire. Quelle que soit la forme que nous sommes capables de lui donner, nous aurons matière à remplir les étapes de notre plan. Je rappelle brièvement qu’une histoire met en scène des personnages, et que l’auteur les mène d’un point A vers un point Z en passant par un labyrinthe savamment construit par la suite.  Notre rôle est de les obliger à faire quelque chose. Finalement, cela revient à dire qu’un romancier opère une manipulation mentale sur des personnalités distinctes.

Quelle est la fonction du récit ?

Tout romancier qui se respecte devrait donc manipuler des émotions et des opinions de départ pour les faire évoluer (ou pas, selon le sens de son propos). Mais, attention ! Un écrivain de talent sait une chose que peu d’entre-nous comprennent : si quelqu’un doit grandir, dans son histoire, ce sera son lecteur. Et pour réussir cet exploit, il devra faire appel à des sentiments puissants tels que le rejet ou l’empathie. La fonction du récit consiste à nous faire grandir ou à nous aider dans l’interprétation de notre monde, à apprivoiser nos émotions et à donner du sens aux évènements que nous vivons.

La technique du changement

Une histoire a un point de départ et un point d’arrivée autour d’un pilier central (le protagoniste). Ceci étant dit, prenons le point de vue d’un auteur qui crée un héros changeant de personnalité au cours de son histoire. Il doit alors travailler la trajectoire d’un héros qui évolue. Ce changement opère comme un voyage intérieur. La technique de faire évoluer un autre personnage proche du héros est une variante narrative. Cet « autre » provoque une telle influence sur le héros que le changement tant attendu opère : c’est le moment clé du récit

changement
Le changement trajectoriel du personnage est comme un voyage intérieur (photo Gerd Altmann)

La puissance du héros

Pour en faire un outil puissant, l’auteur doit pousser le lecteur à s’identifier aux personnages en les faisant bien dérouiller avant la ligne d’arrivée, s’ils y arrivent.

En résumé, si un auteur décide de créer un héros qui change de caractère et d’opinion, il doit miser sur la création d’une grande trajectoire interne (psychologique) qui permet au lecteur d’adhérer aux valeurs de ce changement et à l’objectif qui s’y raccroche.

La démonstration de Derren Brown

l'univers mental
Un écrivain est un véritable manipulateur (photo Jonny Lindner)

Maintenant, je vais vous parler du travail de Derren Brown,

le mentaliste et hypnotiseur anglais.

Quel rapport avec l’auteur d’un roman, me direz-vous ?

Je dois déjà vous prévenir que je mélange allègrement écriture de roman et de scénario. La confusion aujourd’hui est d’ailleurs monnaie courante. Nous baignons dans la culture des vases communicants ! Je vais analyser pour vous « Sacrifice », un reality show où Derren Brown donne carrément un cours sur la création d’une histoire à sensation et joue son meilleur rôle d’auteur : celui du manipulateur d’émotions.

(Voir l’analyse complète dans mon précédent article) 

Dans ce documentaire magistralement scénarisé, Derren Brown sélectionne un candidat américain aux opinions bien arrêtées sur les immigrants mexicains. Par un tour de passe-passe qu’on peut sans hésiter qualifier de manipulation psychologique poussée, l’illusionniste parvient à reprogrammer les opinions de son candidat jusqu’à l’issue annoncée. Dans une mise en scène digne d’une superproduction hollywoodienne, le pauvre cobaye se prend une balle à la place d’un sans-papiers. Les émotions sont bien au cœur de cette démonstration.

Comment créer un héros

Derren Brown fait d’un homme un personnage, rien que ça ! Alors qu’il affiche une parfaite empathie envers sa victime parfaite, il démontre que nos pensées et convictions ne sont qu’un ramassis confus d’opinions infondées. Et qu’une action ciblée sur la conception que nous avons de nous-mêmes, de notre propre image, permet de transformer radicalement le regard que nous portons sur le monde et les autres. En fait, nos opinions sont fondées sur les histoires que nous nous racontons, et nous croyons dur comme fer qu’elles nous définissent. Voilà bien l’erreur commune qui nous emprisonne !

Derren nous fait un cours magistral sur une application pratique de son talent. Il prend un point de départ (un candidat aux forts préjugés d’appartenance), annonce son intention (« Je veux créer un héros ») et démontre les mécanismes de sa fabrication. J’ai trouvé sa démonstration géniale ! C’est comme dans son spectacle « Miracle », il nous démontre que notre méconnaissance des mécanismes du présent — dont nous sommes en réalité les seuls dépositaires — nous empêche d’apprécier toute la puissance de notre mental.

La puissance du présent
Notre dissociation avec le Présent (photo de Gerd Altmann)

À la recherche de notre héroïsme

Comme tout bon auteur, Derren Brown a une intention de départ : nous démontrer que nous vrillons continuellement entre passé et futur sans concevoir notre juste appartenance au seul moment présent. Maîtrisant cette intention forte de nous faire évoluer, il parvient à nous  entraîner avec passion dans le voyage de son héros auquel nous nous identifions. Pour moi, Derren Brown est un grand conteur qui maîtrise la puissance du récit et démontre que la manipulation mentale est la clé du succès de l’auteur.

L’héroïsme est une vertu supérieure incarnée à l’origine par le demi-dieu (définition mythologique du héros), mais l’homme peut lui aussi aspirer à ce statut. Le culte du héros demeure toujours aussi essentiel pour nous aujourd’hui. Et le grand talent de Derren Brown est de nous prouver que nous le sommes tous. Il expose les mécanismes du devenir d’un héros. Concrètement, il plante les graines du changement. Il répond aux aspirations profondes qui nous animent  de devenir notre héros (réfléchissez bien avant de vous dire « non, pas moi »).

Devenez l’auteur-héros auquel vous aspirez

Ce moi-héros n’est autre qu’un soi complet, débarrassé de ces histoires qui nous forcent aux jugements erronés que nous nous racontons sur nous-mêmes et sur les autres.

Pour devenir un auteur à succès, il faut comprendre une chose : devenir auteur c’est devenir un héros ! Le voyage de notre héros ou de notre héroïne est un voyage parallèle au nôtre. Un héros passe des épreuves et se relève, il dérouille tellement que le lecteur soutient son ascension avec toute la force de conviction dont il est capable.

Un auteur parcourt les mêmes chemins, tombe dans les mêmes pièges et dégringole des montagnes entières. S’il a conscience que son intention n’est autre que d’atteindre son statut d’auteur-héros, il gravira chaque parcelle de cette montagne avec toute la puissance nécessaire pour relever le défi. Pour la simple et bonne raison qu’il aura compris l’enjeu du voyage.

C’est seulement à ce moment là qu’il comprendra l’importance de la carte. Ainsi, son excitation d’y voir l’emplacement du trésor chaque fois qu’une épreuve le terrasse, provoquera une telle montée d’adrénaline qu’il remontera en selle et continuera le voyage jusqu’au bout.

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À  tout de suite 🙂

Une histoire à raconter

PODCAST : Une histoire est vivante parce qu’elle s’attribue une fonction, un avenir et un chemin à parcourir. Ainsi, elle tient debout, pleinement consciente d’elle-même.

Podcast

Comment savoir raconter un histoire sans se brêler les pinceaux ?

Une histoire est comme une corde raide, si tendue qu’elle est prête à péter. Tout y est important et chaque détail est vital. Le héros bien souvent joue le rôle du funambule, et les autres assurent l’installation et le spectacle. Ils le soutiennent. Le protagoniste est celui qui a le plus à perdre dans ce parcours dangereux. L’enjeu, de taille, est indéniablement partagé.

Première question : qu’est-ce que ça veut dire « écrire une histoire » ?

 

Il semblerait que l’écriture serve à garder ce qu’on ne supporte pas de voir disparaître des mémoires. L’histoire a ses racines et n’est autre qu’une entité pertinente qui assume sa destinée.

Une histoire est vivante parce qu’elle s’attribue une fonction, un avenir et un chemin à parcourir. Ainsi, elle tient debout, pleinement consciente d’elle-même. Voilà pourquoi une histoire fonctionne : son auteur lui a donné une raison d’être.