Comment évolue l’écriture de mon roman ?

Quoi qu’il se passe dans ma vie, je me réveille le matin avec un objectif en tête : ma séance d’écriture. J’ai commencé mon roman il y a de cela dix mois. Son titre, peut-être provisoire, est : « Le Projet Line ».

Le rôle phare de mes séances d’écriture

Le personnage fort du roman
"Elle avait tiré ses longs cheveux noirs en queue de cheval. Simple, mais dure et inaccessible."

Quoi qu’il se passe dans ma vie, je me réveille le matin avec un objectif en tête : ma séance d’écriture. Évidemment, je peux passer une semaine sans… En fait, même pas. J’ai toujours un cahier dans mon sac et, au réveil, il accompagne le café, toujours. J’ai commencé mon roman il y a de cela dix mois. Son titre, peut-être provisoire, est : « Le Projet Line ». J’ai déjà entamé le cinquième cahier. Celui-ci est beaucoup plus gros que les précédents, car plus le temps passe et plus je conçois mon roman comme l’univers foisonnant de la réalité.

La vie de Line d’Haranguier, mon héroïne, est reliée à ses parents (puis, comme c’est un récit fantastique, au plus loin de ses origines inconnues), au milieu socioprofessionnel de la haute bourgeoisie, au monde industriel, au réseau de relations étrangères, à la politique française de ces quinze dernières années, à des recherches sociologiques et scientifiques, à l’éducation et à l’enfance. Ça fait beaucoup d’approches passionnantes, toujours reliées à mes séances d’écriture où évoluent des personnages dont l’individualité se dévoile progressivement sous mes yeux (ou sous ma plume selon le point de vue).

Les séances d’écriture sont le miroir de mes intentions

restaurant à Bordeaux
"Cécile entra au Mélodie. Les lumières plaquées en vagues sur les panneaux de bois n’avaient pas de prise à travers ses lunettes de soleil."

Certes, j’ai une intention de départ. Line est au centre de celle-ci : cette enfant a des pouvoirs extra-sensoriels, et elle devra percer le secret de ses origines pour s’accomplir. Le roman doit brosser le tableau de ses premières années de vie jusqu’à ses seize ans, là où tout commencera. J’ai très vite compris que mon intention était de montrer comment une jeune fille parvient à s’élever spirituellement pour embrasser son destin. Comment elle parvient à maîtriser son pouvoir, à l’assumer, à accepter l’adversité comme le seul moyen de s’accepter elle-même. Mais, en chemin, je m’aperçois que le plus important est de comprendre d’où l’on vient. Ce travail nécessite de découvrir qui est sa mère, qui est son père et tous les personnages qui gravitent autour d’eux. Toute cette logique sociale donne sens à un seul individu : le centre de la toile. Nous sommes le centre de la vie, et c’est peut-être ce qu’il y a à retenir de tout ça. Nous aurons le temps d’y revenir, croyez-moi. Aujourd’hui, j’aimerais vous partager une scène qui concerne la mère de Line. Cécile d’Haranguier a de plus en plus d’importance pour moi. Elle devient la clé de voûte de la personnalité du roman. Et, plus je la mets en scène, plus elle devient forte.

Une scène révélatrice de mon processus d’écriture

portrait
"Simple, mais dure et inaccessible."

Nous sommes encore au début de l’aventure. Cécile d’Haranguier s’est retranchée dans le fief familial, celui de la belle famille, en fait, à Saint Jean de Luz. Henry, un personnage qui prendra une extrême importance au cours de l’histoire, est un ami intime de Cécile. Un ami de jeunesse qui lui a causé par le passé pas mal de soucis. Là, il revient à la charge en lui déposant un lourd fardeau. Cette scène a une introduction, une entrée en matière qui n’avait pas de but préconçu. J’écris d’un jour à l’autre sans toujours savoir de quoi le lendemain sera fait. Je peux même dire qu’une scène fait la suivante. J’ai donc préalablement mis en scène Cécile d’Haranguier au saut du lit, quelques semaines après son installation à Saint Jean de Luz. C’est à travers le regard de Victoire, la cuisinière, qu’on comprend que Cécile n’a pas pour habitude de ne rien faire, et que l’ennui commence à la gagner. Elle touche à peine à son petit déjeuner lorsqu’elle avise un message d’Henry…

« …un de ses plus proches collaborateurs et amis. Il lui proposait un rendez-vous sur Bordeaux le jour même pour, disait-il, lui proposer une affaire exceptionnelle. Cécile connaissait Henry depuis la fac. Ils avaient eu une relation très fusionnelle à une période de leur vie. Passionnés d’art, ils avaient sillonné l’Europe à la recherche d’œuvres perdues, notamment celles volées par les nazis pendant la guerre, représentant des milliers de wagons remplis du patrimoine français. Ils avaient été inséparables jusqu’à ce qu’Antoine débarquât dans sa vie. Henry s’était senti trahi sans rien en laisser paraître. Au lieu de partir de son côté, il s’était accroché. Cécile avait trouvé ça malsain, mais elle pensait que sa passion pour l’art avait eu raison de sa frustration.

Cécile entra au Mélodie. Les lumières plaquées en vagues sur les panneaux de bois n’avaient pas de prise à travers ses lunettes de soleil. Elle avait tiré ses longs cheveux noirs en queue de cheval. Simple, mais dure et inaccessible. Ses talons hauts claquaient sur le dallage, attirant l’attention des hommes comme des femmes. Un bustier bleu clair aux broderies argentées qu’elle avait acheté au Japon, se prolongeait d’une jupe droite suffisamment courte pour ne pas paraitre trop stricte ; elle était d’un jaune si pâle qu’elle rappelait l’argenté des hérons du nuido. Henry était attablé au fond du restaurant. Il était seul, mais trois couverts étaient dressés. Il l’avait vue. Son émotion était palpable, ce qui inspira un sentiment de mépris dans le cœur de Cécile. Elle s’en voulut. Alors qu’elle était arrivée à sa hauteur, il finit par fermer la bouche avant de se lever, comme réveillé par son parfum. Ils restèrent face à face. Lui, souriant à moitié. Elle, retirant lentement ses lunettes pour mieux le dévisager. Henry lui indiqua un siège, celui situé en face, laissant la place du tiers entre eux.

— Tu attends quelqu’un ?

— Oui, je suis heureux que tu sois à l’heure. J’ai à te parler du projet avant qu’il n’arrive.

— Je suis toujours à l’heure. De qui s’agit-il ?

— Ah ! L’homme avant le projet, je te reconnais bien là ! D’abord, merci d’avoir accepté mon invitation, Cécile. T’as pas changé, toujours aussi resplendissante. Je vais te présenter le directeur de Solaris, une boîte de Bordeaux qui fait dans le fret. Il travaille avec un courtier d’art de la côte ouest et cherche un intermédiaire pour l’acheminement d’une commande.

— Et, tu ne lui suffis pas ?

— C’est un énorme contrat et je suis toujours à Paris.

— Mais encore ?

— Tu le sais bien, Cécile. C’est trop gros pour moi. J’ai pas le réseau pour ça…

— Et pas vraiment le choix j’ai l’impression.

— J’ai dû te recommander pour… Écoute, Cécile, j’ai un peu merdé dans ma dernière transaction. Ils ont plus confiance en moi. T’es la seule à pouvoir m’aider sur ce coup là.

— Il est où le marché ?

— Dubaï, Djibouti, Alexandrie…

— Je vois, et ensuite ?

— Tu t’arrêterais là.

— Israël, Moscou ?

— C’est pas le deal.

— Toi non plus tu n’as pas changé. Toujours attiré par les embrouilles. Et, quand le vent tourne, tu penses à moi pour me refiler la patate chaude…

— Non, t’y es pas du tout. Ils cherchent un agent de contrôle sur la côte, pas un négociateur. Tu serais en relation avec l’Orient mais tu n’as pas à assurer la réception. Juste à vérifier la cargaison à l’embarquement.

— Et, en cas de problème, sur qui ça retombe ?

— Justement, il est là, dit Henry en faisant un signe.

Cécile remit ses lunettes et ne se retourna pas. Ce n’était pas la première fois qu’Henry la bernait. Elle s’était plus d’une fois laissée allée dans ce mécanisme houleux. Sûrement par complaisance. Qu’est-ce qui l’avait si souvent poussée à accepter les initiatives risquées d’Henry ? Un certain attrait pour ses fantaisies. Cécile devait bien avouer qu’elle aimait l’aspect récréatif de ses manigances. Elle se trouvait toutes sortes d’excuses… par intérêt ethnologique, somme toute.

Un homme imposant se tenait à sa droite. Il avait le visage hâlé des hommes du sud, rasé de prêt, un sourire amusé sur des lèvres fines, et les yeux brillants, d’un gris clair intense. Vision troublante, éveillant un sentiment inattendu que Cécile dissimula avec plaisir derrière ses lunettes fumées. Il avait un charme surfait, mais ça fonctionnait plutôt bien.

— Cécile, je te présente Émile d’Auvilliers. Émile, Cécile d’Haranguier.

Cécile retira son pare-feu avec une lenteur calculée avant de le regarder droit dans les yeux. Il n’avait pas tendu la main.

— Enchanté, madame. Henry affirme que vous êtes l’homme de la situation, susurra -t-il sans se départir de son sourire.

— J’espère que vous avez pris vos renseignements. En revanche, Henry a fait en sorte que je ne puisse en faire autant. Je vous conseille donc de rester discret à propos de vos affaires. J’espère que vous goûtez aux privilèges de la prudence, Monsieur d’Auvilliers ?

Émile d’Auvilliers paru soudain intéressé, jeta un œil sur Henry qui se doutait déjà que Cécile mènerait l’entretien ; il fit comprendre en se rasseyant qu’il préférait passer la main. Émile tira alors la chaise qui lui était destinée et se tourna résolument vers Cécile.

— Je vous remercie d’être venue, je suis le directeur de l’ADESCOR, une compagnie de fret bordelaise. Nous négocions un contrat avec une société allemande spécialisée dans le transport d’œuvres d’art. Je ne vous cache pas que notre angle de tir est faible. J’ai demandé à Henry s’il connaissait quelqu’un capable de contrôler la cargaison avant le chargement. Vous me direz qu’on peut faire appel aux douanes mais, ils ne sont pas toujours disponibles et, nous avons surtout besoin de tester la fiabilité de notre nouveau partenaire. ADESCOR n’a jamais emballé ce genre de produit. Nous avons absolument besoin d’un expert qui confirme que la liste d’embarquement correspond à ce qu’on va mettre dans le cargo. Vous comprenez ?

— Il y a toujours un délai entre le contrôle et l’embarquement, je me trompe ?

— Qu’est-ce que vous voulez dire ?

— Que l’agent de validation n’est pas responsable de ce qui est fixé dans la carlingue.

— Je vois où vous voulez en venir. C’est un risque pour ADESCOR, et c’est pourquoi nous travaillons avec une boîte de sécurité au top.

— Je sais parfaitement comment ça fonctionne, Monsieur d’Auvilliers. Le risque, comme vous dites, n’est jamais nul.

— Bordeaux n’est pas le Havre. Vous étiez dans l’affaire des Degas en 2004, n’est-ce pas ?

— Vous avez de bons enquêteurs, je suis flattée de l’intérêt que vous portez à ma carrière. Vous devez donc savoir que je suis retirée des affaires ?

— J’aime analyser les faits, madame d’Haranguier. La maison Delvoye d’Haranguier est toujours debout, et vous êtes retranchée sur la côte ouest. C’est tout ce que je retiens. J’attends plutôt de savoir si vous avez la force de vous confronter à la Deutch Volang Kunst.

— Et, moi, je suis curieuse de connaître vos conclusions sur le scandale des Degas en 2004.

Henry se tortilla sur sa chaise. Il était loin d’avoir prévu que la conversation déterrerait cette affaire qui avait faillit coûter cher à Cécile et à son père. À cause de lui. Malgré ça, Cécile avait passé l’éponge et assumé toute la responsabilité face à l’accusation. Émile toisa Henry avant de revenir sur Cécile.

— Vous savez gérer les situations critiques, c’est indéniable. Un des Degas n’était pas enregistré. Vous risquiez un procès pour contrebande…

— Et pour vol de propriété d’État.

— Exact, et pourtant vous avez réussi à retourner l’accusation en votre faveur, évitant un faillite programmée et quelques années de prison. Obtenir des remerciements officiels pour avoir sauvé une œuvre volée par les nazis était un coup de maître.

— Savez-vous au moins comment je m’y suis prise ?

— J’avoue avoir pris un malin plaisir à suivre votre stratégie. Mettre la Deutch Volang Kunst sur la sellette demande un réseau puissant et, si je puis me permettre, de sacrées couilles.

Cécile réfléchit une seconde.

— Vous pensez qu’en me retirant des affaires je perds mon influence. Vous piégez Henry et vous me coincez par la même occasion. Vous êtes un esprit logique, Monsieur d’Auvilliers, contrairement à votre patron qui a un coup d’avance sur vous, je suppose. Il doit sûrement mesurer les implications de ce que vous vous apprêtez à faire. Je ne sais pas qui vous êtes mais, croyez-moi, la partie est loin d’être gagnée.

— Oh, je suis un esprit rationnel, effectivement. Et je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez. Voyez-vous, j’ai un contrat à honorer qui requière vos compétences. C’est aussi simple que cela Madame d’Haranguier. Je vous veux dans mon équipe. Et si quelqu’un a les moyens de vous convaincre, je n’y vois aucun inconvénient. Mon problème est le suivant : la DVK fait partie du marché et, si je peux obtenir votre expertise…

— Monsieur d’Auvilliers, ne me prenez pas pour une de vos futures employées, l’interrompit-elle. Vous ne m’aurez pas. Je suis venue parce qu’Henry a toujours été mon point faible. C’est mon petit grain de sable que vous n’auriez pas les moyens de me souffler dans l’engrenage. Je ne sais pas qui est derrière tout ça mais, j’ai des préoccupations bien plus personnelles à gérer actuellement, et qui dépassent de très loin l’affection que je porte à Henry. Je vous conseille donc de cracher le morceau ou ne revenez jamais me menacer.

Émile d’Auvilliers sembla méditer, hésiter peut-être. Cécile  avait compris qu’il avait un joker dans sa poche. Elle dévia son regard sur Henry qui ne put le soutenir. Qu’est-ce qu’il a encore fait, ce con ?

— Je travaille effectivement pour un homme puissant, qui aime l’art. Connaissez-vous Ahmad Likun, Madame d’Haranguier ?

— De réputation…

— Henry a fait preuve d’une grande imprudence. Il y a quelques mois, il était chargé d’obtenir un tableau de maître pour Monsieur Likun. Malheureusement, il pensait pouvoir se servir sur la transaction au-delà de ce qui était convenu. Monsieur Likun n’aime pas qu’on se serve de son nom à son insu. C’est un homme qui cultive l’exactitude. Un homme droit et précis qui inspire le respect. Il ne fait de cadeaux que s’il le désire. Personne ne force la main de Monsieur Likun. Notre cher Henry est intrépide. C’est une qualité, soit dit en passant. Mais, il a mis Monsieur Likun en colère, et c’est surement la pire chose qu’il ait fait de sa vie.

Cécile connaissait l’épouvantable renommée de cet homme. Il appartenait à un milieu qu’elle n’aurait jamais approché sans garanties en béton. Henry était une tête brûlée qui pensait toujours pouvoir s’en sortir, dieu sait pourquoi. Être dans le collimateur de Likun ne signifiait qu’une chose pour Henry : la mort. Cécile déglutit alors qu’Émile d’Auvilliers éprouvait une réelle satisfaction à la voir blêmir. Elle avait enfin saisit qu’il connaissait les règles de l’amour et de la guerre. Maintenant, c’était à lui de jouer.

— Monsieur Likun vous estime beaucoup, Madame d’Haranguier. Lorsqu’Henry a piaillé votre nom comme son dernier recours, Monsieur Likun consentit à lui accorder un sursis le temps de cette rencontre ; un dernier vœu, en quelque sorte. Henry semble croire que vous seriez capable de régler ce léger différent.

Cécile bouillait. Elle ne pouvait détacher son regard d’Henry dont l’accablement frisait l’état de prostration du condamné à mort.

— Combien ?

— Combien quoi ?

— Combien de temps ?

— c’est difficile à dire. Combien de temps peut coûter la vie de votre ami ?

— Vous avez perdu votre finesse d’esprit, Monsieur d’Auvilliers. Dommage, je commençais à vous apprécier. Dites à Monsieur Likun que s’il veut négocier mes services, ce sera en échange d’une expiation complète et sans condition. Qu’il prenne directement contact avec moi (Cécile se leva et remit ses lunettes fumées). Je ne veux plus vous revoir, c’est ma toute première condition. Sur ces mots, Cécile partit sans se retourner.

Au sortir du « Mélodie », Cécile tremblait. L’amertume, la colère et la peur provoquaient un tel état de fébrilité qu’elle s’éloigna rapidement. Elle chaloupait sur ses maigres talons mais, son cerveau en ébullition recensait le nombre d’options qu’elle avait à sa disposition. Arrivée à sa voiture, elle composa le numéro de son ancien chef de sécurité.

— Frankie, tu te souviens de 2004 ?

— Bien sûr.

— J’ai un remake dans les pattes. Ça urge, soit très discret. J’ai un nom : Ahmad Likun. Bordeaux, Dubaï, Djibouti. Aucun contact avant mon prochain appel. Et, trouve-moi qui tu sais. Où qu’il soit.

— Je préviens ton père ?

— Non, personne à part lui. Et, fais vite.

— Tu veux pas que je descende ?

— Surtout pas. Je veux une discrétion absolue. La tête d’Henry est mise à prix et c’est moi son joker.

— Putain de merde, Cécile, laisse-le crever.

— On réglera ça plus tard. Pour l’heure, fais ce que je te dis et, surtout, trouve notre homme.

— Je m’y mets tout de suite.

— Frankie ! Sans lui, nous perdons. Personne ne doit savoir, c’est bien compris ?

— C’est comme si c’était fait boss. Tu peux compter sur moi.

— Je sais.

Cécile resta un long moment à regarder les quais de la Garonne. Les mains posées sur le volant, elle pensait à sa position. Quitter la maison Delvoye, lâcher ses clients et partenaires avait un prix. Le retour de bâton était aussi violent et rapide qu’un boomerang. Maintenant, face à tout ça, elle était seule. Merde, merde et merde ! finit-elle par hurler en assommant le volant. Deux mois qu’elle a abdiqué et la voilà obligée de reprendre la main. Non, mais je rêve ! Elle fit l’inventaire de tout ce qu’elle savait de cette vermine de Likun. Elle devait déjà être surveillée. Machinalement, elle observa les alentours. Entre panique et colère, elle pensa à Line, à Iturria, leur maison de Saint Jean de Luz, à Winston… comment gérer le problème ? Le problème ? Mais, il était loin, le problème.

Cécile fut submergée par des images d’Afrique, de Djibouti, de Portland, elle avait un goût de souffre dans la bouche, et des cliquetis d’armes percutaient ses neurones comme autant d’avertissements. La partie se jouait en plein territoire africain. Cécile sortit de la voiture, s’approcha du quai et retira ses chaussures. Respirant calmement, elle se sentit portée loin de Bordeaux, loin du fleuve, loin de France. L’image d’un visage cramoisi, mangé par une barbe hirsute, au regard dur, sauvage, fou, s’imposa. C’était Likun. Elle avait parfois des flashs puissants, imposants et réalistes qui ne la trompaient jamais. C’était lui qu’elle devait affronter, elle le savait. Au-delà de l’image, des impressions fortes et spécifiques la mettaient sur la voie. Cécile accusa le coup et se laissa imprégner par les images, traverser par les odeurs, envahir par les sons. Debout face à la Garonne, Cécile s’abandonnait, bercée par le mouvement de l’eau, les bras le long du corps, aussi rigide et souple que le roseau. Respirant à peine, elle se laissait porter par le courant de ses sensations. Likun n’était pas en France mais en Somalie, à Puntland pour être précis, en prise avec des problèmes bien plus graves qu’une cargaison d’art. Elle avait donc une longueur d’avance sur lui. Mais, à proximité, une femme l’épiait, Cécile pouvait la sentir, elle pouvait la voir. À quelques dizaines de mètres de Cécile, elle l’observait aux jumelles depuis sa voiture — une africaine, une combattante, une tueuse. D’Auvilliers la rejoignait, accompagné d’Henry. Combien étaient-ils vraiment ? Peu, très peu pour l’instant. Elle était sur son terrain et devait prendre l’avantage, monter un coup. C’était maintenant. Cécile reprit ses esprits plus apaisée que jamais. Elle retourna à sa corvette et appela Winston. Il ne décrocha pas. Elle laissa un message laconique stipulant de la rejoindre chez Guillem. »

Dix mois d’écriture avant d’entrer dans le vif du sujet

quais de la Garonne
"Elle avait parfois des flashs puissants, imposants et réalistes qui ne la trompaient jamais. C’était lui qu’elle devait affronter, elle le savait."

Plus j’avance dans mon roman, et plus je m’aperçois que je ne connais pas mon héroïne, Line, la fille de Cécile. C’est normal, au fond, puisque j’ai le projet d’écrire un premier roman sur son enfance. Je rêve de créer une héroïne que les lecteurs auront appris à connaître, et d’enchaîner sous forme de BD sur sa vie d’adulte, la vie d’une super-héroïne. Donc, s’attacher à Cécile, la mère, percer le secret de ses origines, c’est bien ma première mission. Et, parallèlement, je forge la personnalité de sa fille, Line d’Haranguier. Line est une future héroïne ! La scène que je vous ai partagée est importante pour moi. Elle assoie la puissance de la mère et définit son rôle majeur pour l’histoire, pour moi, et pour le lecteur. C’est la cloche du départ, le signe que je démarre vraiment le récit. Après dix mois d’écriture, je savoure le moment. Je peux enfin entrer dans le vif du sujet : la nature des superpouvoirs de mes personnages.

L’écriture de l’histoire bascule vers l’écriture du récit

visions
"Respirant calmement, elle se sentit portée loin de Bordeaux, loin du fleuve, loin de France. L’image d’un visage cramoisi, mangé par une barbe hirsute, au regard dur, sauvage, fou, s’imposa. C’était Likun."

J’ai aussi voulu vous partager cette scène car c’est là que j’ai compris que j’arrivais à un tournant. À ma façon d’aborder mes séances d’écriture. En effet, quand j’ai improvisé l’arrivée d’Émile d’Auvilliers (mes séances sont uniquement dédiées à l’improvisation), j’ai fait un encart, comme j’ai écrit en marge :  « qu’est-ce qu’il a en tête ? ». Mes séances d’écriture intègrent désormais deux dimensions. J’ai écrit tout ce qui s’était passé et que Cécile ignore. Au lieu de rester plongée dans le rôle du narrateur, j’ai pris de la hauteur et basculé dans le rôle… de l’auteur. De l’histoire, je suis passée au récit. Logique, me direz-vous. Croyez-le ou non, l’exercice n’est pas aussi évident qu’il y paraît. Personnellement, pour en arriver là, j’ai dû instaurer une habitude, l’ancrer à ma vie, en introduisant un espace-temps immuable et sacré, dédié au « rôle de l’écrivain » pour guider mon inconscient. Aujourd’hui, ce rôle m’habite suffisamment pour élargir l’espace sacré. Je n’ai plus besoin de démarquer les rôles.

Le mec qui se raccroche aux branches

Le mec qui se raccroche aux branches, ça vous dit quelque chose ? Allez, réfléchissez un peu. Il peut s’agir d’une fille aussi. C’est le mec qui arrive dans un groupe comme un cheveu sur la soupe et qui donne l’impression de s’incruster… vous y êtes ? Aujourd’hui, je vais vous parler de cet accrocheur qui pimente une histoire.

Le mec qui se raccroche aux branches, ça vous dit quelque chose ?

Allez, réfléchissez un peu. Il peut s’agir d’une fille aussi. C’est le mec qui arrive dans un groupe comme un cheveu sur la soupe et qui donne l’impression de s’incruster… vous y êtes ? Aujourd’hui, je vais vous parler de cet accrocheur qui pimente une histoire. Vous y découvrirez Aldo, un personnage de mon futur roman, et Greg, un personnage de la série « Succession ». Le premier est fou, carrément psychotique — le genre de mec qui n’inspire pas vraiment confiance, et le deuxième est du genre réservé, influençable, et qui ne casse pas des briques. 

L’utilité de ce personnage jocker

Le mec qui se raccroche aux branches peut être banal, introverti, voire presque invisible ou, au contraire, troublant et inquiétant. Qu’il ait l’apparence du loup ou de l’agneau, ce personnage présente bien des avantages dans la création d’un récit. En s’incrustant dans le groupe que forment les personnages principaux, il ouvre une zone d’incertitude. C’est une clé des possibles. En clair, il joue le rôle tant convoité du grain de sable.

Comment aborder ce type de personnage jocker ?

Le mec qui se raccroche aux branches permet à l’auteur de jouer sur les contrastes. Pour faire simple, on peut le classer en deux catégories. Celui qui ne semble présenter aucun danger, innocent, faible, dépendant, inexpérimenté mais bien intentionné, et celui dont on se méfie d’emblée et qui aura du mal à s’imposer. Le premier est souvent attachant et permet de placer des effets comiques, tandis que le deuxième peut attirer la sympathie tout en accentuant le suspens. Dans les deux cas, son rôle est de nous faire douter. Que ses intentions soient bonnes ou mauvaises, on sent que son incursion va créer des problèmes.

Dog - Tumisu
La fragilité de l'homme face à son propre pouvoir, photo de Tumisu

C’est tout à fait le type de personnage qui fait douter le lecteur. On n’est sûr de rien, on sent d’emblée qu’il y a un truc qui va déraper. Avec lui, on est sur le fil du rasoir. Pourquoi ? D’abord, il est souvent en position de faiblesse apparente, en marge, et donc instable, risquant de perturber l’équilibre fragile du groupe. Ensuite, s’il est intégré au groupe, personne ne sait encore quel rôle il va vraiment jouer dans la suite de l’histoire.

L’exemple de Greg Hirsch, le cousin qu’on n’avait pas revu depuis notre enfance

La famille Roy au complet - d'après la série de Jesse Armstrong "Succession"

Allez jeter un œil à la série américaine de l’écrivain britannique Jesse Armstrong : « Succession ». L’auteur met en scène la réalité dynastique des conglomérats médiatiques. Un magnat de la presse est sur le point de passer l’arme à gauche, mais la passation de pouvoir à ses enfants n’est pas de tout repos.

Et devinez qui apparaître à l’écran dans la scène d’ouverture de l’épisode 1 ? Le mec qui se raccroche aux branches, bien sûr ! Greg Hirsch est le neveu de Logan Roy, le fondateur de l’empire médiatique Waystar Royco. Ce dernier est sur le point de fêter ses quatre-vingts ans. Greg va débarquer sur la place juste avant l’incident déclencheur et il va essayer de s’incruster, se raccrocher à la famille Roy. Cette famille de dingues est aussi qualifiée de « nid de vipères » par le grand-père de Greg. 

Greg Hirsch
La scène de son arrivée le positionne d'emblée sur la pointe comique de la tragédie

Ces fameuses branches sont une métaphore des personnages principaux qui constituent le pilier de l’histoire, le tronc de l’arbre, le nœud du problème. Je préfère l’image de l’arbre pour structurer une histoire, et de ses branches pour parler des personnages. 

Le placement de Greg dans le scénario de « Succession »

Greg Hirsch est embauché dans l’un des parcs d’attraction de la famille Roy (c’est l’une des branches d’activité du consortium). Sa première journée de boulot tourne au fiasco. Alors sa mère le pousse à partir pour New York demander du boulot à la source, chez la famille Roy. Greg n’a pas vraiment de contacts avec ses cousins puisque son grand père est en froid avec son frère, Logan Roy, le fameux PDG du groupe. Il débarque donc, quelques jours avant les 80 ans de Logan. Sans vouloir spoiler l’histoire, Greg se trouve au bon endroit au bon moment, quand tout va basculer.

Greg est le pion parfait qui atterrit en plein élément déclencheur. Toute la petite famille est donc réunie pour l’anniversaire de Roy Logan, et Greg est de la partie.  C’est là que Roy a une attaque. Transporté d’urgence à l’hôpital, le monde de la finance est en émois. Qui va lui succéder ? Greg se retrouve alors pris à parti en pleine cellule de crise, pour de menu détails. C’est ainsi que son rôle se dessine, en fonction des réponses qu’il apportera à chacun des membres de cette famille qui dévoilent leur émotivité à ce jeune inconnu qui « est quand même de la famille ». Il est parfait pour devenir l’arme secrète.

Le mec qui se raccroche aux branches est toujours un personnage de crise

C’est un personnage très utile pour jouer dans la cour des grands sans éveiller les soupçons. Et, dans le cas où ça foire, il est encore éjectable puisqu’il n’a pas encore sa place au sein du groupe. Pratique, non ? Il s’avère également très utile pour donner du piquant à l’intrigue.

Maintenant, prenons l’exemple d’Aldo, un personnage que je vais mettre en scène dans « La Main invisible » (La Main invisible est mon futur best seller. Ouais, les affirmations positives, paraît que ça marche, à force. Allez, hop ! Tous les matins je me répète « J’écris mon best seller, il sort en septembre prochain ») Ok ! Reprenons.

Dans mon histoire, le mec qui se raccroche aux wagons s’appelle Aldo. Aldo n’est pas de catégorie 1 (le gentil mignon). C’est plutôt le genre de mec qui pousse l’individu sensé à changer de trottoir dès qu’on le voit arriver, même de loin. Il fait partie des accrocheurs (pour faire court) de catégorie 2 (le méchant pas beau). Même s’il semble ouvertement dangereux ou clairement problématique, il aura connecté avec l’un des membres de la structure convoitée.

L’exemple d’Aldo, le fou qui déchire tout

moine Michael Gaida
Aldo dit "le moine", oeuvre de Michael Gaida

Aldo, lui, est carrément le mec qui se raccroche au tronc. Pas d’intermédiaire, il sera intronisé par Mia, l’héroïne. Il rencontre Mia à un tournant crucial de l’histoire, et il a tout de suite conscience que Mia est reliée à une structure plus vaste, constituée de personnages importants, dont la puissance impacte la réalité ordinaire. Aldo veut en être et, contre toute attente, Mia l’enrôle dans l’aventure. Elle mise sur le fou, mais discrètement, et en périphérie.

Aldo est un personnage atypique que j’aime beaucoup. Il est à la fois paumé, psychotique et plein de ressources, évidemment. Je veux qu’il apporte de la profondeur au récit. Sa présence va forcément déstabiliser les relations du couple phare du roman. Une troisième personne nécessitant une attention constante, déséquilibre forcément une relation de couple, non ?

Pourquoi introduire « le fou » dans un récit comme un personnage jocker ?

Revenons à la question de son «  introduction dans le récit » (voir la scène de leur rencontre ici). Aldo, lui aussi, débarque au bon moment — c’est le propre du mec qui se raccroche aux branches. C’est le propre d’un personnage de crise. Il incarne la crise, la dépeint, et permet d’en révéler les rouages. Le fou a un potentiel extraordinaire et inexploité, comme pour bon nombre d’entre-nous. Mais, contrairement à lui, nous usons d’une épaisse couche de filtres pour ne pas nous l’avouer. C’est ce que j’aime chez lui. Il est tellement conscient de la nature extraordinaire de la vie que la gestion ordinaire de notre société le rend proprement malade.

Cette inadaptation aux lois du bien-pensant qui minimisent les risques et capitalisent les assurances matérielles, est viscérale chez lui. Les psychiatres détectent tout bonnement la partie irritée du cerveau, en contiennent les effets dévastateurs, et ont rarement le temps de considérer son système de pensée comme une source d’évolution pour l’humanité.

Le fou est le miroir de l’extraordinaire

Les écrivains peuvent y remédier, lui donner la parole, le fourrer partout, librement, semant le doute. C’est vrai, quoi, le fou dangereux est potentiellement partout et nulle part, finalement. Il permet de mettre des coups de pieds dans la fourmilière, passant librement de la comédie à la tragédie. C’est le rôle du fou, soit dit en passant. Et je suis persuadée qu’aujourd’hui, avec les avancées de la science en physique quantique et en épigénétique, nous réalisons de plus en plus à quel point les « fous » sont dans le vrai.

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Le fou voit l'arbre au-dessus de la ville, oeuvre fantasy de Stefan Keller

Pour moi, le fou est un personnage qui a conscience de la puissance de la vie au plus profond de lui-même. Parfois, cette conscience exacerbée ne parvient pas à trouver d’écho chez l’autre. C’est là que les problèmes commencent. Au lieu de nourrir cette conscience intérieure, il cherche désespérément un répondant à l’extérieur de lui-même. Il ne trouve ni guide ni justification dans le monde qui l’entoure, et c’est le drame.

La conscience se mange de l’intérieur, elle démultiplie les possibilités sans pouvoir en tester une seule. Et lorsque le fou tente d’en expérimenter certaines, toutes les routes lui sont barrées. Mais d’une force ! Pourtant, il ne fait que répondre à la vie ; c’est la société qui semble nier les voies d’accès.

En conséquence, lorsque le fou trouve un carrefour de possibles ‒ un groupe de visionnaires, par exemple, dont la norme est d’accéder à l’extraordinaire ‒ c’est une bénédiction pour lui. Il s’y engouffre et perçoit la lumière au loin ‒ c’est une voie d’accès que l’homme ordinaire ne capte pas.

Seuls les héros peuvent comprendre le fou et lui donner une chance de se révéler

Pour le fou, la connexion avec des êtres d’envergure est possible, c’est à lui de proposer ses services. Le problème (car il y en a forcément un) est que le fou s’immisce dans une structure relationnelle aux règles déjà établies. Et, bien souvent, le fou ne suit les règles qu’à contrecœur, c’est sa force et sa plus grande faiblesse. Cela provoque chez lui de terribles conflits intérieurs. La contribution d’un tel personnage est à double tranchant. D’où son intérêt dans la structuration d’un récit. 

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"La contribution d’un tel personnage est à double tranchant" - portrait fantasy de Stefan Keller

Il peut s’avérer être un atout stratégique énorme pour ceux qui seront capables de miser sur lui. Qui ? Quel type de personnage sait ainsi risquer gros ? Celui qui a appris à encaisser les échecs et les erreurs monumentales qui terrassent l’homme ordinaire — ce vous, ce moi, qui rêverait de se libérer des prescriptions sociales. L’homme ordinaire mise sur la sécurité avant tout, parce que la force qui le pousse à agir est entravée, enchaînée, profondément enfouie en lui. N’est-ce pas ce qui nous enrage le plus, au fond de nous ? Car, naturellement, quand j’écris « homme », j’englobe tout le genre humain. Qui est cet « homme ordinaire » au fond ? C’est vous et moi, n’est-ce pas ? Jusqu’à preuve du contraire.

Aldo sera-t-il à la hauteur des enjeux ? Toute la question est là !

Pour en savoir plus, reportez-vous à sa rencontre avec Mia, mon héroïne. Avec ce genre de personnage, on peut amener le lecteur sur le fil, comme un funambule. L’amener à cette sensation bizarre de quitter ses certitudes sans être confus pour autant. Il ressent l’importance de garder l’équilibre pour achever le parcours du récit.

Lorsqu’il est intégré au groupe, le mec qui se raccroche aux branches reçoit forcément un rôle de confiance. On a tous ressenti ça un jour, on a tous ressenti la sensation de devoir être à la hauteur.

Le lecteur éprouve une imperceptible sensation de déséquilibre

Embarqués dans la réalité ordinaire, nous avons l’impression que seuls les héros peuvent se surpasser. Mesdames, messieurs, il est grand temps de se téléporter de la fiction à la réalité ! Le mec qui se raccroche aux branches n’est autre que ce suiveur qui ne se fait pas confiance, ce vous et moi qui accepte de se transformer en arme, manipulable par d’autres, jusqu’à la maîtrise de sa puissance personnelle.

L’arrivée intempestive du mec qui se raccroche aux branches permet aux stratèges de l’immiscer dans « les affaires », en sous-marin, incognito. Ils veulent, dès le début, jouer sur cette position avantageuse de jocker potentiel. Mon père me disait souvent qu’il faut faire confiance jusqu’à preuve du contraire. C’est à double sens. Prendre en compte la faiblesse humaine dans notre évaluation est le propre des stratégies à long terme.

Le mec qui se raccroche aux branches a un autre avantage dans le récit : il est ambivalent.

Dans mes deux exemples, le lecteur est poussé à se poser la question suivante : Aldo ou Greg va-t-il trahir ceux qui lui ont donné sa chance ?

Leur faiblesse et leur manque d’assise dans le groupe provoque des méfiances mal ajustées, de la discorde et des erreurs cruciales imputées injustement à des membres bien établis du groupe.

Pour finir, le mec qui se raccroche aux branches est aussi un fameux jocker pour l’écrivain, s’il sait le faire jouer sans ostentation mais avec l’assurance qu’il va rapporter une émotion forte.

Le lecteur le trouvera sympathique, haut en couleur, drôle par l’absurde, provoquant parfois un sentiment d’injustice frustrant.

Les 7 lois spirituelles des superhéros
"Les héros ne se laissent pas déstabiliser aussi facilement. C’est le rôle du mec qui se raccroche aux héros de jouer sur ce contraste"

Comment les personnages principaux peuvent-ils passer à côté de ses errements ?

 

Les héros ne se laissent pas déstabiliser aussi facilement. C’est au mec qui se raccroche à eux de jouer sur ce contraste : il met en valeur les lois spirituelles des superhéros.

Je vous invite d’ailleurs à lire « Les 7 lois spirituelles des superhéros » de Deepak Chopra, ou comment utiliser notre force pour changer le monde (et vivre au maximum de ses possibilités).