Action !

L’antre secrète

Sophia parcourut la moitié de la ville avant de se retrouver dans le quartier chic de Sainte Adresse, en bord de mer, à la toute extrémité de la plage. Là, un escalier d’une longueur vertigineuse l’attendait. Elle ne monta que quelques marches pour atteindre une villa massive de la fin du XIXème siècle. Elle la contourna discrètement, entra par une petite porte latérale et se retrouva dans un vestibule minuscule où elle actionna une ouverture donnant sur les sous-sols de la demeure.Sophia s’y engouffra sans hésiter, descendit un escalier étroit plongé dans l’obscurité et posa sa main sur un écran tactile.

Le glissement d’une lourde porte en fer émit un gémissement rauque. Une lumière diffuse fit apparaître un vaste espace bétonné d’une nudité frappante. Seuls un guéridon et un canapé en composaient le mobilier, tandis qu’une multitude de pots de peinture jonchaient un sol couvert de tâches colorées ; de gigantesques palettes, des couteaux et des pinceaux de toute sorte s’éparpillaient aux quatre coins de la pièce. Finalement, ce qui faisait le fabuleux de l’endroit était une toile de sept mètres carrés qui trônait sur le mur du fond, un escabeau sur le côté.

d’une collaboration fâcheuse

Sophia aimait travailler la peinture si elle la mélangeait à des matières diverses. Ici, les possibilités étaient restreintes. Les contraintes des lieux lui avaient pourtant permis d’expérimenter de nouvelles techniques. Elle n’avait pour sûr aucune liberté de mouvement ; ramener du matériel ici était un véritable casse-tête. Milo apportait le matériel de peinture mais, même s’il se doutait que les œuvres qu’elle lui confectionnait n’avaient rien de commun avec des compositions classiques, il n’était encore jamais allé jusqu’à les analyser. Du moins pour l’instant. Sophia savait que ça ne tarderait pas. Que se passerait-il alors ? Plus les mois passaient et plus leur petit manège lui faisait peur. Elle savait que ça finirait mal.Plus le temps s’écoulait, plus elle pensait à Samson. Deux ans qu’elle n’avait pas vu son psy. 

Elle devait le contacter. Paris n’était qu’à deux heures du Havre mais l’angoisse de devoir retourner sous sa protection l’étreignait. Pourtant, elle sentait que la menace se rapprochait. Son père devait le tenait au courant mais, que pouvait-il dire des nouvelles édulcorées qu’elle lui transmettait ? Tout ce qu’il pouvait dire est que sa fille était toujours vivante et qu’aucune destruction n’était à déplorer autour d’elle. Elle avait claqué la porte et planté son père et son psy en partant s’inscrire à l’école d’arts du Havre. Son père, inquiet les premiers temps, avait fini par penser qu’elle ne se débrouillait pas si mal sans les deux soutiens indéfectibles de sa vie. Samson la suivait depuis ses cinq ans, depuis la disparition de sa mère dont personne n’avait jamais retrouvé la trace.

Si son père ne savait pas grand-chose sur ses deux ans de beaux-arts, Samson devait être bien plus aux faits des agissements de sa protégée. Il avait toujours su se tenir informé de ses agissements avant tout le monde. Combien de fois était-il intervenu pour la sauver d’un mauvais pas ? Il anticipait ses erreurs avant qu’elle ne les commette. Et c’est pour ça qu’elle avait quitté Paris. Le Havre était un bout du monde sinistré d’où elle pourrait s’enfuir facilement en cas d’incident.

Rencontre du genre humain

La nature humaine est instable

La nature humaine est instable, me disais-je en me levant ce matin. Et, par le plus grand des hasards, je m’entretenais dans la même journée avec deux hommes d’un aplomb désarmant, reléguant aux oubliettes l’impression que l’homme est une espèce trébuchante.

Trois jours que j’écris pour le best-seller. Au quatrième jour, toujours rien publié dans la rubrique d’à côté. Je me réveillais, ce matin-là, avec l’idée déprimante que la nature humaine était instable. Puis, vers l’heure du midi, je croise Vincent Gibeau : « Je me demande si je vais y arriver un jour, lui avouai-je. Comment tu fais, toi ? Tu te poses bien ce genre de questions, des fois.

‒ Non, me répond-il le plus sincèrement du monde. Je ne me pose pas de questions. Je dessine, c’est tout. Enfin, moi, c’est différent. J’ai un boulot, des vacances pour peindre et, j’ai surtout ma famille. C’est un cadre fiable. »

Dans l’élan du blues, je pars à Plein Ciel, la librairie des Docks. Je pense à la montagne de notes que je n’ai pas du tout envie de « traiter », à ces nouvelles perdues dans mon vieil ordinateur qui a rendu l’âme. Oh, je les ai manuscrites, quelque part… Maintenant, j’ai même un disque dur externe. Reste que ces monceaux de notes n’ont d’intérêt que celui que je veux bien leur donner. Courage. Publie et tu seras sauvée !

En réalité, ce n’est pas le plus dur d’écrire. Le plus dur, c’est d’harmoniser son temps entre l’écriture et la structure. Non. J’imagine ce que ferait Gibeau à ma place…

Vincent Gibeau

C’est peut-être une question de perception. Si je percevais le tapuscrit autrement. Un nom tout à fait dépourvu de charme, en passant. C’est peut-être ça, le secret : apprendre à vivre les choses autrement.

Plein ciel, la dédicace.

Je trouve notre homme, Brice Lepercher, jonché sur un haut tabouret face à une table de même hauteur, où s’empilent de gros livres au titre évocateur « Le Grand Maître » et à la couverture chiadée. Tous deux respirent le futurisme fictionnel, autrement nommé « science fiction ». 

Très vite après m’être présentée, Brice Lepercher invoque sa mémoire d’éléphant pour m’annoncer que nous étions au lycée ensemble. « J’ai une mémoire exceptionnelle et une imagination débordante, explique-t-il. Je n’ai jamais eu le vertige de la page blanche. »

Il m’est souvent arrivé de ne pas reconnaître un ancien camarade de lycée pour la simple et bonne raison que je vivais déjà, à l’époque, dans mon imaginaire, reléguant la réalité extérieure au stricte nécessaire : moi, mes amis et l’inévitable cellule familiale. La famille, encore ! Brice Lepercher est fonctionnaire et sa femme aussi. Et, comme Vincent, Brice évoque un cadre familial solide. C’est pour ça qu’on l’appelle « socle familial », j’imagine.

« Le Grand Maître » est l’histoire d’une prophétie de fin du monde. Nos héros, guidés par un médium, vont avoir la douloureuse mission de sauver l’humanité.

« J’ai mis 20 ans pour l’écrire, clame l’auteur encore sous le choc de sa folle chevauchée. Je vivais tellement dans mon univers que je n’en perdais jamais le fil. Je l’ai écrit sur du long terme parce qu’il fallait que je me construise professionnellement mais, une fois que famille et travail étaient bien imbriqués dans ma vie, je me suis remis dedans quinze ans après, et je n’ai pas eu de problèmes. »

Eh bien, chez nous, la famille est à cloche-pied, me dis-je : un couple qui n’a jamais habité ensemble, aux fortes racines, tellement ensevelies qu’elles sont aujourd’hui invisibles. Bon, passons cette histoire de stéréotypes qui me nargue depuis ce matin et revenons à l’écriture.

Je n’ai pas eu l’occasion de demander à Brice si ce n’était pas trop gênant de se souvenir de tout. Moi, c’est le contraire. Je me fais un devoir d’oublier à peu près tout. Je garde en tête juste ce qu’il faut pour laisser libre cours aux retranscriptions libres de droit. Les références ? Quelques-unes, les plus symboliques. 

De l’original sans fondements traitables. J’ai pris le temps de discuter

Brice Lepercher

‒ J’ai l’impression d’avoir fait un condensé de toutes mes passions, de toutes mes références livresques et cinématographiques, explique-t-il. Ce qui a relancé l’écriture de mon roman, c’est un départ en vacances. J’avais emmené le manuscrit avec moi sans savoir si j’allais avoir le déclic. Je n’avais pas la tentation de regarder la télé. Alors, l’envie d’écrire m’est revenue.

‒ Comme si tu te faisais ton film, quoi.

‒ C’est carrément le film que j’écrivais. D’ailleurs, je rêve de le voir adapté au cinéma.

‒ Je pense que notre culture est aujourd’hui axée sur l’écriture cinématographique.

‒ Oui, notre culture est basée sur l’image. Elle nous influence tellement que notre écriture s’en nourrit.

‒ Moi, je me gave parfois de films avant l’écriture d’une scène importante, concédai-je.

‒ Complètement ! renchérit Brice. J’aurais peut-être mis moins de temps à écrire sans ma collection de DVD et, en même temps, ça alimentait mon esprit. J’ai mis toutes mes références à la fin du livre : Goldorak, Albator, mais aussi Star Wars, Azimov, Barjavel… Tout ce que j’ai lu ou vu en quarante cinq années de vie. Il y a plein de clins d’œil dans mon bouquin.

‒ Moi, je cherche au contraire à ne pas fourrer toutes les idées qui me tiennent à cœur, pour ne pas risquer de déstructurer mon récit.

‒ Ah mais, j’avais un plan ! Au départ. J’avais pris des notes. Par contre, à la moitié du roman, je me suis laissé aller avec une grande facilité. J’écrivais sans ligne directrice, je ne savais pas où j’allais, et c’était tout aussi intéressant.

Je le suivis sur ce terrain

‒ Jusqu’à maintenant, j’ai toujours opéré comme ça, trouvant l’excuse que, dans la vie, on ne connaît pas la fin. Après, tu remanies pour façonner un début, une fin, etc. mais j’ai toujours écrit mes histoires sans en connaître la fin.

Et la fin vola en éclat

‒ Moi, la fin, je l’ai improvisée. Je savais ce que j’allais écrire au départ mais quand tu écris 400 pages ce n’est pas pareil que quand tu en écris 100. Je ne sais pas si je serais capable d’écrire plus court. J’ai toujours été prolixe. C’est Jacques Derouard qui m’a donné le virus de l’écriture tout en me poussant à structurer avec un plan. Un conseil qui n’a pas été suivi jusqu’à la fin.

L’intrigue se profile

Une secrétaire sous influence

Sophia était l’égérie des trois garçons, une représentation spontanée de leurs envolées créatrices.

Elle chuchotait vite, la mine grave. Soudain, elle leur jeta un coup d’œil énigmatique avant de s’éloigner d’un pas vif pour revenir sur ses pas, le téléphone toujours collé à l’oreille. Elle attrapa son sac échoué au pied d’Issam. « Désolée, les gars. Je dois vous laisser. On se voit ce soir. Bye. »

‒ C’est pas croyable ! J’en ai marre de ce trou du cul. Sérieusement, je peux plus le sentir, s’emporta Kevin, l’air mauvais. Elle nous laisse en plan. Pourquoi elle ne lâcherait pas le morceau avec ce bouffon ? Elle en fait exprès, ma parole !

‒ C’est vrai que ça devient inquiétant. On devrait cuisiner Émilie.

‒ La secrétaire ? T’as un tiqué avec elle ou quoi ?

‒ Non, pas moi, mais Marc, si. Elle l’a à la bonne. Tu te rappelles, l’année dernière quand il lui manquait un point ? C’est elle qui a plaidé en sa faveur.

‒ Sans déconner ? Comment une secrétaire peut te faire passer en deuxième année ? Si tu veux mon avis, c’est du vent.

‒ Non, mon vieux, Émilie a fait l’école d’art de Lille. Elle s’y connaît. Et, elle a de l’influence sur Milo.

‒ Tu m’en diras tant. Ça vaut le coup d’essayer.

‒ Oui, on va se mettre dans la partie.

Sophia était furax. Milo ne la lâchait pas et il commençait à tirer sur la corde, ce salopard. C’était du chantage pur et simple. Il allait s’en mordre les doigts, ce gros con.

Nourrissez-vous de suspense

Okay, là, je peux continuer comme ça. En général, c’est ce que je fais : j’écris, j’écris, j’invente… Pourtant, désormais, la méthode sera différente puisque vous êtes là. Je vais opter pour la réflexion en amont. J’ai peur de m’éloigner du système d’immersion dont je parle dans mon bonus. L’immersion consiste à se plonger dans le monde de la fiction, on se glisse au plus près de ses personnages. On est en direct, sans prendre de hauteur. Jour après jour, on fait la Une ! On alimente le suspense. On se cache le moins possible derrière sa propre vie. On tient le rôle.

Elle a des super-pouvoirs. Dans ma tête, c’est obligatoire. J’adore les histoires de super-héros. En tout état de cause, nous devons suivre le changement, travailler la situation de départ. Je vais poser les jalons, reprendre le début. J’ai pensé qu’on serait mieux à commencer l’histoire au moment où elle passe le concours d’entrée, mais l’important est de savoir comment Sophia vivait avant son arrivée à l’école et comment s’est passé la première année. On doit avoir le plus d’indices possibles.

Le « Big Problem » à poser

Alimentons le hors-champ

Sophia sait ce qu’elle veut. Rien qu’à son attitude, elle change la donne autour d’elle. Disons qu’aux Beaux Arts, c’est ce qui s’est passé. Insoumise, ne se laissant jamais influencer par l’autorité… À part avec son psychanalyste, peut-être. Parce qu’il y a un rapport affectif ? Je ne le sais pas encore, mais elle se laisse forcément influencer… elle serait dépendante de lui, alors, parce qu’il l’aide vraiment ? C’est à déterminer. Quoi qu’il en soit, Sophia a un problème, un BIG PROBLEM : elle a des pouvoirs. Mais, ils ne se manifestent pas avec clarté. Mon héroïne transforme la matière. C’est une sorte d’alchimie. La pluie tombe, ce matin. Et, quand j’écris le mot « alchimie », je m’arrête net. C’est le thème du bouquin d’Eschbach que je lis en ce moment : « L’Or du diable ». Qu’est-ce qui s’est passé à l’École d’Art ? 

Une révolution, une rébellion, un imperceptible vent de contestation ? Au contact de Sophia, les étudiants ont envie d’adhérer à sa perception des choses. Pas consciemment mais, rapidement, leur état d’esprit change. J’aimerais aussi lui inventer une relation privilégiée avec un prof de dessin passionné qui est en porte-à-faux avec la pédagogie du directeur. Il s’appellera Landru (si j’y trouve un sens). Tout va très vite chez Sophia. Tout ce qu’elle initie s’enchaîne à toute vitesse. Elle n’y peut rien et n’y pense pas vraiment. Du moins, tel qu’on saurait l’envisager nous-mêmes. Sophia a des problèmes qui la positionnent à un niveau de réflexion différent des autres. Avec Landru, le contact s’est enclenché immédiatement. Une critique, une répartie, qui en entraîne une autre, et les deux compères se lancent dans des expérimentations loufoques pour étayer leurs théories.

Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez elle ?

Sophia n’est pas un superordinateur. Si, malgré tout, elle devait en être, elle serait un ordinateur quantique. Elle est « connectée ». Ses calculs s’opèrent à un niveau énergétique, faisant contribuer la matière et les êtres vivants qui l’entourent à la bonne marche de ses affaires. Elle n’hésiterait pas à renverser l’organisation du système entier pour garder sa connexion au Tout. Parfois, le chaos s’ensuivrait après son passage, comme si sa présence pouvait faire exploser les tensions contenues au sein d’un groupe.

Je vous parle de mes idées sur le personnage mais, je risque de vous paraître obscure. C’est que je n’ai encore que des idées éparpillées, des touches de pinceau sur une esquisse vaguement crayonnée.

Je dois être influencée par « Maître de la matière », que j’ai lu l’hiver dernier : la matière, les vibrations, les ondes porteuses, les nanobots. Quelles directions prendront mes recherches ? Je n’en sais pas grand-chose. Je suppose qu’elles prolongeront celles que j’ai amorcées depuis mes premiers écrits. À savoir : les mondes invisibles et le mystère du vivant par l’approche du fantastique. Rien de bien révolutionnaire. Et ce n’est pas l’effet recherché. Je me pose les mêmes questions que la plupart d’entre-nous sur notre origine, notre rapport à la Création, à la beauté, à l’art, à la nature et à nous-mêmes. Sophia incarnera nos doutes et nos contradictions sur ces questions. Elle n’hésitera pas. Un héros, c’est bien fait pour ça, non ?

Au commencement le point Zéro

Le Point Zéro n’existe pas

Mon premier article de cette rubrique hors normes (mais pas hors limites, au contraire !). Je n’ai pas dormi de la nuit. Depuis le début de ce projet, j’étais certaine d’avoir mon point zéro, l’idée de départ dont je parle dans mon bonus. Cependant, hier soir, j’ai décidé de commencer de zéro, pour appliquer à la lettre les conseils donnés dans mon guide de démarrage. C’est dommage. Lina, mon héroïne, je l’aimais bien. Après réflexion, je me suis dit que ce serait plus facile de démarrer mon roman sans me parasiter avec du déjà écrit. 

Vous me verrez trimer. Je vais me mettre à nue. Avec mes fausses pistes et mes questionnements. Partant de rien. Pour ça, je change de bar. J’en ai trouvé un avec du bon café (et de la mousse, je kiffe la mousse dans mon crème) à 1,50 euro. C’est dans le quartier Saint François, en face des quais. Maintenant que le décor est planté, je me lance à l’aveuglette, sans rien vous cacher. C’est parti pour la séance d’écriture number one ! Dernière chose : avant, j’ai regardé la trilogie des films « Le Labyrinthe ».

Sophia « La Favorite »

Sophia s’entretenait au téléphone avec le directeur de l’école. Kevin et Issam, assis à la terrasse de « La Favorite », la regardaient s’éloigner avec inquiétude. Ses problèmes avec la direction ne dataient pas d’hier. Sophia avait dû en essuyer, des plâtres, depuis leur entrée. Elle avait même été suspendue en deuxième année, mais elle avait réussi , Dieu sait comment,  à être réintégrée quelques jours après. Depuis, Sophia semblait nourrir une relation très spéciale avec André Milo, le directeur de l’École d’Art du Havre. Kevin et Issam sentaient qu’il y avait de l’eau dans le gaz. Certains se vantaient de savoir ce qui se passait entre eux. Pourtant, même ses deux meilleurs potes ne savaient pas ce qui se tramait vraiment. Pour eux, Sophia était une grande artiste qui pourrait assurer des expos personnelles et lucratives si elle le voulait. Elle rétorquait que ça ne l’intéressait pas. Ils habitaient à quatre, Kevin, Issam, Sophia et Elliot, dans un vaste atelier où ils avaient aménagé une mezzanine XXL. C’était un lieu fréquenté et recherché où Sophia jouait un rôle étrange. Sorte d’égérie du groupe, elle attirait les étudiants en mal de sensationnel.

Sympa le décor C’est jalonné !

STOP ! C’est bien, Alice. Tu as posé une partie du décor, c’est déjà pas mal. Vous voyez le principe ? J’ai une petite scène et quelques jalons. Là-dessus, je m’aperçois que je m’inspire d’éléments de ma vie, que j’ai une jeune héroïne et un premier mystère. J’allais dire quelque chose d’important, alors je reprends. Où en étais-je ? Ah, oui, je m’égarais un peu dans la narration. En effet, si je continue comme ça, c’est moi qui raconte et c’est moins dynamique. Je voulais dire que Kevin et Issam se doutent qu’elle bosse ailleurs qu’à l’atelier. Elle a des périodes d’absence dont elle ne souffle pas un mot. Secret défense. Malgré tout, les quatre mousquetaires sont toujours

fourrés ensemble à faire les 400 coups. Mais, une idée doit être » racontée ». Par exemple, Elliott débarque et c’est eux qui prennent le relais de la narration. Une conversation animée s’engage et repasse le fil des derniers événements. Ils se disent tout mais Sophia a ses secrets. « Où est Sophia ? Elle revient dans quinze jours. Elle avait l’air comment ? Préoccupée. Merde ! Un jour, j’ai peur qu’elle ne revienne pas. Qu’est-ce qu’elle peut bien fabriquer, encore ? Tu sais que j’ai déjà pensé à la suivre ? Pfff… Elle te repérerait illico. Et, elle serait bien capable de te tuer pour garder ses secrets. Ouais, t’as pas tord. »

Ça ouvre des perspectives…

Au fur et à mesure, j’aimerais que le lecteur comprenne que Sophia n’est pas comme les autres. L’exemple de ce dialogue sans contexte, écrit juste pour vous, montre que si cette fille peut les « repérer illico », c’est qu’elle a un sixième sens, une capacité hors normes.

Trois livres pour changer de vie

Trois livres pour changer de vie

Pour devenir blogueuse, je me suis lancée dans l’aventure la plus incroyable de ma vie. J’ai pourtant vécu, comme vous, des moments passionnants mais, je n’avais pas atteint la sagesse d’en profiter.

Aujourd’hui, je suis la formation Blogueur Pro d’Olivier Roland et, si elle débute par l’action (créer son blog et publier, of course !), elle nous oblige avant tout à nous positionner face à nous-mêmes. Alors, certes, j’ai un blog, je publie, mais j’ai dû passer par ce que j’appelle mes « trois jours devant le miroir ». C’est un véritable dossier de recherche en vase clos qui répond à la question fondamentale : « qui es-tu ? ». Je peux vous dire que ça fumait, là-dedans ! Et qu’en tout état de cause, je n’étais pas seule. J’avais les vidéos d’Olivier, celle de David Laroche (de motivation faite spécialement pour nous) et le livre de Tim Ferris.

Pédagogue des Rebelles intelligents, je dirai qu'Olivier Roland est le chef de fil français du blogging comme Sciences Appliquées. Et tant pis pour les sensibilités professorales.

Et voilà, on y arrive !

La raison d’être de cet article (en dehors du fait que je l’aurais écrit… un jour) est qu’il participe à l’événement inter-blogueurs « Les 3 livres qui ont changé votre vie » initié par Olivier Roland sur son blog « Des livres pour changer de vie ».

Incontestablement, mon article préféré est celui où Olivier fait la chronique de « La semaine de quatre heures ».

Ce livre est en train de changer ma vie ! Tim Ferris explique qu’une idée lumineuse lui a permis de changer sa vie. (Encore !? Ça fait beaucoup de changements je sais, mais on est nombreux sur la planète)

On veut changer, faire un coup d’éclat, envoyer tout balader, se ruer vers le soleil sans regarder derrière, ce genre de choses qui ne sont pas vraiment des broutilles et qu’on évince (trop) souvent d’un revers de main. C’est irréfléchi, irréalisable, impensable. Voilà comment notre imagination nous fait plus souffrir que la réalité elle-même. Tim, disais-je, a trouvé SA solution (que j’ai appliquée) : préméditez les fléaux tant redoutés, les conséquences de votre rêve fou qui détruira immanquablement votre confort et votre avenir.

Visualisez le pire scénario qui découlera de ce projet insensé, qui bourdonne à votre esprit comme une mouche dont la ténacité n’a d’égal que votre crispation.

Visualisez-le donc ce scénario catastrophe qui nous défend de passer à l’action ! Ensuite, analysez-le comme suit, le plus simplement du monde, en écrivant sur une feuille de papier :

1 – « Et si je… », le pire qui en découlera est… (définir ses peurs)

Faites-le vraiment, le résultat est bluffant. Moi, c’est très simple et un peu ridicule en apparence, je me suis demandé : « Et si j’écrivais deux ou trois articles par semaine… » Bête comme chou, non ? Ne vous fiez pas aux apparences, le résultat était méga-flippant. Mais ce n’est pas tout !

2 – Que puis-je faire pour éviter ce scénario cauchemardesque ? Ça permet de plonger dans la dimension pratique et c’est très intéressant.

3 – Quels seront les bénéfices obtenus si je…

4 – Quels sont les coûts subis par l’inaction sur un à dix ans ?

 Ce livre a changé la vie de beaucoup de personnes et rien que ce premier exercice m’a permis de faire un grand pas. C’est là que je me suis dit, qu’effectivement, deux autres livres avaient changé ma vie, sans hésiter.

« Le Processus de la présence »
de Michael Brown

De tous les livres de développement personnel que j’ai pu lire, jamais je n’ai trouvé un auteur qui rendait son lecteur aussi autonome et responsable de son changement. C’était absolument incroyable ! Michael Brown nous entraîne vers un changement radical de perception de la vie, mais attention !  Ce n’est pas une partie de rigolade où l’on a l’impression de courir dans la prairie en prenant un grand bol d’air.

L’exercice est éprouvant. L’auteur porte son lecteur en face de ses responsabilités (comme un ami le ferait). Bien sûr, il reste un guide philosophique et spirituel auquel on adhère (ou pas), ne nous leurrons pas. Mais ce livre a ceci d’unique qu’il nous aide à nous guider par et pour nous-mêmes, pour le plus grand bien de notre entourage d’ailleurs.

Les exercices durent 10 semaines. Deux séances de « respiration » par jour sont impératives, avec ordre de rester parfaitement immobile. Seules nos respirations profondes créent le mouvement. Nous nous enfonçons progressivement dans le monde de la Présence : un périple au cœur d’un monde intérieur entièrement relié au monde et à ses interactions quotidiennes. C’est absolument dément. Loin d’être devenue une illuminée, je me suis retrouvée les pieds sur terre, ouverte au monde de ses possibles. Ce livre vous transforme à jamais.

« Libérez votre créativité »
de Julia Cameron

Quelques années auparavant, j’ai découvert ce livre par le plus grand des hasards

Sans mentir, il m’a réellement permise de ne pas sombrer. Son sous-titre « La bible des artistes » ne doit pas vous tromper. Il s’adresse à tous. Comme disait Ben (Vautier), « nous sommes tous des artistes ». De même que pour celui de Brown, « Libérez votre créativité » est un livre d’exercices pour apprendre à se faire confiance et dépasser ses peurs. Grâce à Julia, j’ai appris à créer dans une démarche épurée, à prendre le stylo et à écrire, tout simplement.

Mais, ce n’est pas venu tout de suite. Ce genre de travail est un « processus ». Avant de parvenir à écrire des histoires, j’ai pris le pinceau et me suis mise à la peinture, alors que j’ai toujours su que j’étais écrivaine. L’âme a ses raisons… Avec ce livre, pas de séances de respiration, mais le rituel des pages du matin. Le principe est de soulager le reste de votre journée de toutes vos inquiétudes parasites. Et ça marche !

Le « cerveau artiste » est libéré par un exercice d’écriture automatique à faire dès le réveil.  Vous videz ainsi le « cerveau de survie ».

Lui, est opérationnel dès la première minute d’éveil, pour faire tourner la censure intérieure. Une fois celle-ci neutralisée, la journée de libération peut commencer. Douze semaines d’exercices qui sont pour la plupart extrêmement plaisants et salutaires si vous vivez une grosse période de sape.

Douze semaines qui libèrent la lame de fond créative qui nous habite tous et cherche à sortir dans un grondement incessant d’émotions extrêmes.

Et voici présentés, dans l’ordre inversé de ma vie, les trois ouvrages qui ont changé et changent encore le cours de ma vie. Car, honnêtement, quand un livre vous transforme, vous n’en avez jamais vraiment fini avec lui.

Les liens info sur les livres et leurs auteurs sont aussi des liens d’affiliation Amazon. Ils m’aideront à entretenir notre blog. Merci d’avance pour votre participation !

Publier pour être sauvé

Comment un écrivain surmonte les difficultés de la vie ?

comment fait-il pour atteindre la célébrité ?

N’est-ce pas la question que, vous comme moi, nous nous posons ? Bah oui, c’est bien la grande question que tout écriteur se pose, même s’il ne se l’avoue pas toujours. Alors, j’imagine qu’il fait comme moi, il écrit, il écrit et écrit encore. Mais, avant cela, peut-être vous reconnaîtrez-vous si je vous révèle que j’ai beaucoup travaillé sur moi-même pour me dépêtrer d’un nombre épouvantable de blocages et pour parvenir à inventer des fictions. La première étape consistait à sortir de la prison de l’introspection et à me sortir (les doigts du cul… pardon, c’est sorti tout seul)… sortir de moi-même !

À la question cruciale « comment accrocher le lecteur ? »

J’opte pour l’indépendance

Courir après un éditeur ne fait pas partie de mes aspirations. J’ai plutôt l’esprit mal tourné pour ça : fierté déplacée, manque de convictions socioprofessionnelles, rêves solitaires, théories éducatives faisant de moi une maman poule insufflant à ma progéniture un esprit de liberté et d’indépendance totale ; et, enfin, esprit casanier peu enclin à me soumettre à un système économique poussiéreux. Il est donc évident qu’un site internet est l’élément clé pour diffuser mes textes et accrocher une audience.

Depuis maintenant trois ans je suis les pérégrinations d’Olivier Roland

dans le rôle du présentateur du monde économique réel

J’ai beau être totalement hors du circuit économique de France, j’aime analyser les tendances futures pour trouver une issue concrète. Je pense que l’économie horizontale est la seule valable, mais elle doit bien s’appuyer sur une structure viable en devenir. Je ne m’étalerai pas ici sur l’infopreunariat et la semaine de quatre heures, d’autres y sont bien mieux préparés.

J’ai mis tous les deniers que je n’ai pas dans la formation qu’il propose

« Blogueur Pro »

Je viens d’en terminer le module 1 : comment devenir une écrivaine célèbre ? Comment gérer ses notes ? J’en ai une tonne, sans compter ma pile de cahiers noircis d’histoires, de nouvelles et de débuts de romans. Comment publier au moins un article par semaine ? Comment les rendre attractifs et quoi mettre dedans ? Comment se présenter avec authenticité et accrocher le lecteur ? C’est tout à fait approprié pour me lancer.

D’ailleurs, dans ce premier module, il livre le secret du lancement

se lancer un défi !

 

Le fer de lance de notre blog à succès ! Ça colle, non ? Comment se lancer un défi pour se booster et tenir en main le fil conducteur de son blog ? Le coup du best-seller me paraissait évident.

Après un mois de cours, j’en suis à la deuxième semaine de mise en pratique : la publication du contenu. Deuxième semaine, deuxième article ! L’autre clé du succès futur est bien évidemment l’impératif de publier les articles écrits. Ça paraît bête mais ça va mieux en le disant, en l’imposant comme l’incontournable numéro un.

Je vous écris une lettre

Pour ce deuxième article, j’avais travaillé la question de la prise de notes mais, ce matin, veille de cette publication, j’écris mes réflexions au bar de la Vallée et je m’aperçois que je vous écris une lettre. Je me dis qu’il serait plus « authentique » de vous publier cette lettre.

C’est drôle parce que ces derniers mois je cherchais une figure épistolaire pour faciliter mon travail de publication (en fait ça fait quand même deux ans que je tourne autour du lancement d’un blog). Et vous voilà ! Comme par enchantement, les futurs lecteurs que vous êtes se matérialisent dans mon esprit et vous existez avant même de le savoir. Si ce n’est pas la magie de la fiction ça !