La différence entre chercheur et intellectuel a-t-elle une importance pour Emmanuel Macron ?

Quelle différence entre Michel Onfray et Emmanuel todd ? Aux yeux de Macron, aucune. Ces intellectuels gratuitement contestataires n’ont ni intérêt, ni légitimité politique.

Quelle différence y a-t-il entre un intellectuel et un chercheur ? Je reviens sur une question posée à Emmanuel Todd sur un tacle de Macron contre « les intellectuels comme Michel Onfray ou Emmanuel todd ». Aux yeux du président, ces intellectuels gratuitement contestataires n’ont ni intérêt, ni légitimité politique.

Quelle est la différence entre un chercheur et un intellectuel ?

Par médias interposés, Emmanuel Todd répond à Emanuel Macron qu’il n’est pas un intellectuel, mais un chercheur. Bon sujet de philo. Je pense voir la différence. Et, il est bienvenu d’en souligner l’importance. Le protocole de recherche est une arme tranchante, trop souvent bafouée, minimisée, manipulée aussi, pour faire passer des vessies pour des lanternes. L’expression est vieillotte mais cadre bien avec mon propos. Car, je pense au siècle dernier, où la « recherche et développement » a fait ses preuves. À tel point que le protocole devient garant de la vérité. En même temps, toute vérité n’est pas bonne à dire… Alors, petit à petit, le prestige du protocole s’est retourné contre nous. Une multitude de superstructures se sont mises en place afin d’être les garants du garant, les gardiens du sésame de la vérité. Logiquement, ce jeu ne devrait pas avoir de limites, les garants des garants, trouvant à leur tour des garants…

Les amis de Macron ne font plus de sentiments, ils ont leurs amis pour ça.

Que voulait dire Macron en affirmant à un journaliste qu’il n’avait pas d’estime pour les intellectuels comme Todd ? Que notre intelligence (ou du moins la sienne) dépasse de simples spéculations intellectuelles ? Qu’il prend en compte, lui, une réalité plus vaste ? Qu’une recherche présidentielle appliquée calcule, de facto, les conséquences de ses expérimentations ? Une telle expérience grandeur nature, dans les domaines croisés de l’économie, de la politique et des technologies, n’est pas du domaine des théoriciens. Cette intelligence particulière fait fi des préjugés et des sentiments. Cette intelligence-là sait accepter les conséquences néfastes du progrès. C’est une logique tenace qui pousse à maintenir le cap des amis de Macron. Le meilleur ami de Macron, c’est Xavier Niel. Le président aime quelques puissants amis. Tous les autres n’ont pas l’honneur d’en être. Macron et les siens s’accordent avec les conglomérats de la chimie, de l’énergie et de la technologie.

La recherche de la vérité est filtrée par nos superstructures institutionnelles

Au final, l’intellectuel et le chercheur ont un point commun : la quête de vérité. Tous deux éclairent notre compréhension. L’intello pousse à réfléchir, le chercheur donne matière à réfléchir. La différence est subtile. Par contre, du côté de Macron et ses amis, c’est leur haute conscience de la réalité qui les autorise à expérimenter sur le vivant, directement. Ce sont eux qui s’approprient la recherche appliquée avec la logique suivante : puisque la nature est déjà modifiée par la chimie, lutter contre l’inexorable progrès est une perte de temps. Dans cette logique, le temps nous est compté, effectivement. Modifié aujourd’hui par la génétique et les ondes électromagnétiques, notre avenir est tout tracé si l’on se contente de le calculer en fonction du présent, peu réjouissant, comptabilisant une pollution exponentielle en route pour notre extermination. Dans un tel schéma, je suis persuadée que Macron et ses amis ont une vision du sauvetage.

La vérité disparue du monde macroniste par manque de conscience politique

L’argent est le moyen, pas la fin. Et c’est là qu’on ne doit pas se tromper. L’argent garantit la valeur de leur mission. Sa perte est toujours synonyme de dépréciation (de soi) pour les tenants d’un capital (symbolique et matériel). Pas seulement une dépréciation de capital, mais aussi de leur intelligence, des solutions qu’ils imposent. Le gain assure la valeur de leurs fondements d’appartenance à une conscience supérieure. L’avenir qu’ils défendent ne peut être contesté. Quel est cet avenir ? Maîtriser la transformation accélérée du vivant pour s’y adapter. Pour cela, l’expérimentation est indispensable, tout autant que le pouvoir et l’argent nécessaires pour mener leurs expérimentations. Le chercheur ou l’intellectuel n’a pas plus de vertu. La différence est seulement individuelle, selon la conscience de sa responsabilité. Et aussi pratique, en fonction des moyens d’expérimenter sur le terrain macroéconomique. Là encore, on pourrait y opposer l’approche individuelle du sentiment de responsabilité.

La responsabilité dont je parle n’est pas un sentiment mais la véritable quête de l’homme. Un état d’être conscient à la vie. Un état inconnu dans le monde de Macron où la vérité ne compte pas.

À quoi nous sert la vérité sans notre responsabilité ?

Je pense que sans ce sentiment de responsabilité, nous ne parviendrons pas à regarder la vérité en face pour en faire quelque chose. En faire quoi ? C’est ce que nous découvrons ici.

Hier, je concluais mon article en parlant de cette « vérité » officiellement révélée par les monsanto papers. Une vérité qui est une donnée précieuse, dont la pureté peut être appréhendée bien différemment selon l’opinion qu’on s’en fait. C’est là que la difficulté réside, ne nous le cachons pas. J’aimerais aujourd’hui explorer ce qu’on peut tirer et comprendre de ce type de vérité.

Maintenant que nous disposons de la vérité, qu’allons-nous en faire ?

connaissance de soi
S'inclure dans l'équation du vivant. Photo de Gerd Altmann : "Connaissance de soi"

Cette vérité est une force qui doit nous mener à une analyse plus objective : comment fonctionnent les décisions politiques et économiques aujourd’hui ? Comprendre la mécanique des lobbys, sans cet habituel revers de main quand on les « évoque », c’est apprendre à se regarder en face. Car, le problème que nous n’arrivons décidément pas à surmonter, c’est de nous inclure dans l’analyse. Identifier l’ennemi n’est qu’une première étape. Maintenant que nous disposons de données tangibles pour analyser un système de gestion auquel nous participons, nous passons à la deuxième étape : comprendre les mécanismes que nous avons mis en place. Ce « nous » permet de la franchir. Par la recherche de notre intégrité intellectuelle. Pour cela, notre sentiment de responsabilité doit faire partie de l’équation. Ainsi, nous accepterons de regarder la réalité en face sans la peur de se sentir coupable. Le système en place s’appuie sur cette peur.

La vérité sans responsabilité ne passe pas l’étape de la compréhension

Une fois notre responsabilité engagée, pourrons-nous vraiment reconnaître, connaître et analyser le problème ? « La vérité est dans la nuance, dans la précision », rappelle Idriss Aberkane dans sa dernière vidéo (désolée si le lien ne marche pas. Il l’a mise en ligne au moment où je boucle cet article. Elle sera peut-être censurée quand vous lirez ces lignes). Je pense que sans ce sentiment de responsabilité, nous ne parviendrons pas à regarder la vérité en face pour en faire quelque chose. En faire quoi ? Un monde plus juste ? Encore un ? Imaginez qu’on puisse suffisamment être connectés pour construire ensemble une analyse objective, nuancée et précise — intègre, en clair — de la situation, quelle serait donc la troisième étape ? Encore une révolution ? Aucune idée, c’est dans l’ordre des possibles. Sincèrement, je pense que la troisième étape appelle une connexion réseau.

Paradoxalement, la fiction aide à comprendre une vérité à multiples facettes

Séralini conclut son livre en précisant qu’il bosse maintenant en réseau, se déplaçant pour ses recherches aux quatre coins du monde, là où sont les collègues indépendants et les infrastructures de pointe. La France ? Il y garde ses amis, sa famille, mais semble bien éloigné du système qui l’habite. Pour reprendre le dessus et récupérer ce qui nous échappe, il n’y a qu’un moyen d’agir : se compter, s’organiser, et construire un réseau de travail. Comme vous le savez, le travail, c’est la santé, encore faut-il lui donner un sens profond. Pour moi, la fiction a ceci d’exceptionnel qu’elle nous plonge dans l’intimité du système aussi sûrement que si nous y étions infiltrés. Les cadres dirigeants de Monsanto ont une vie, eux aussi. Des peurs, des addictions, des croyances et des rêves. Ce ne sont pas des extraterrestres. Et, ceux qui roulent pour eux (médecins, scientifiques, chercheurs) ne sont pas forcément des traitres à la patrie.

La fiction est un outil aussi fascinant que dangereux

Vous savez parfaitement que le confort est un piège dont on ne sort pas en rêvant d’acheter la dernière Peugeot Sport. Je joue la provocation mais, la fiction peut user de ce genre de caricature. C’est louable. Ça anime l’histoire. Par contre, là où l’auteur doit faire attention, c’est quand il en oublie la complexité humaine qui est masquée par les effets de la caricature. Ça arrive à tout le monde tout le temps. Seulement, c’est aussi de cette façon que la caricature sert de fabrique d’opinion. La fiction n’est pas exempte d’une nature à double tranchant. C’est aussi un fabuleux outil de falsification, de manipulation très prisé pour assurer l’adhésion des foules. Allez, pas de panique, on s’en sort à tout âge, suffit de partir à la recherche de sa responsabilité. Ça fait du bien et ça remet les choses à plat pour accéder à la réalité, pour la voir, l’accepter, la comprendre, et savoir enfin comment s’y engager.

La fabrique de l’ennemi dans l’écriture fictionnelle

J’entame bientôt la troisième semaine de travail sur notre nouvelle noire (voir les épisodes précédents). J’entame en effet le travail d’écriture proprement dit. Jusqu’à présent, mes comptes rendus quotidiens suivaient mes prises de notes. Ces dernières vont toutefois plus vite que mes maigres rapports. Je vais vous faire un premier point sur la situation, en évoquant mon approche de l’ennemi. Elle se confond étroitement aux mécanismes à l’oeuvre dans notre société. La fabrication de l’ennemi dans notre travail d’écriture permet d’appréhender la réalité, ôtée du voile de l’obéissance.

L’affaire Roundup, ou la fabrique de l’opinion révélée à la face du monde (qui débranche son cable)

biologie synthétique
Une biosphère entièrement réadaptée, pour le plus grand confort de l'Homme- Photo d'Iván Tamás

D’abord, qu’est-ce qui me fait croire que le livre de Séralini éclaire les décisions actuelles du gouvernement français ?  La dernière vidéo de Didier Raoult s’appelait « La Fabrication du consentement », en référence à Noam Chomsky : fabriquer un consentement ou la fabrique de l’opinion publique. Prolixe penseur, j’en ai entendu parler toute ma vie. Noam Chomsky explique comment les mécanismes de propagande érigent une pensée collective, par les moyens techniques les plus éprouvés et les plus novateurs, les lobbys nous transmettent une vision et font tout pour la faire admettre. C’est ce qui s’est passé dans l’affaire du Roundup révélée par les « monsanto papers », et c’est ce qui se passe actuellement. Ceux qui, d’un revers de main, accueillent le terme « lobby » comme « un truc qu’on connaît, c’est bon, faut se détendre », n’ont pas le temps de se faire du mal avec ça. Voir la réalité en face peut détruire notre équilibre. Je sens juste que c’est mon boulot. Je veux construire une analyse de la situation actuelle « à la lumière des monsanto papers ».

J’imagine la vision de l’ennemi et l’émotion qu’elle génère en lui.

C'est faire une percée dans l’épais brouillard qui nous aveugle - Iván Tamás

J’espère surtout que ma recherche de la « vérité » peut se transmettre par la fiction, avec plus de sentiments et d’unité. En réinventant l’histoire de Monsanto avec les yeux de l’ennemi, en étant à l’intérieur de sa tête, on pourra peut-être comprendre ce qui nous arrive aujourd’hui, et peut-être pourquoi. Même si l’imagination est le moyen utilisé pour revisiter la situation sous un autre angle, c’est toujours une percée dans l’épais brouillard qui nous aveugle. Tout d’abord, gardons une première question en tête : si les OGM menacent l’équilibre génétique de toute la biosphère, de toutes les espèces vivantes sur Terre, est-ce supportable pour le créateur de ce nouvel équilibre ? Remarquez, je parle de « créateur » et non de responsable, de coupable ou de sauveur. Je cherche le regard de l’ennemi, personnifié par « les chimistes » dans ma nouvelle.

J’imagine son regard sur les conséquences collatérales de cette vision en marche

nature beauté
Une vie sous contrôle de l’Homme, qui pénètre la Terre au plus profond de son ADN - Photo Iván Tamás

La vision d’un nouvel « ordre » qui éradiquera la faim dans le monde ? Je dis « facilement » mais cette semaine était focus sur les émotions. Les personnages ont évolué, au point de me faire percevoir l’esprit des « chimistes ». Les chimistes représentent le camp ennemi, se sont le père et les trois frères de Soledad. Je ne prends que ces trois gars pour incarner l’ennemi tentaculaire que décrit Séralini, et dont les preuves se retrouvent sur le net. Monsanto et compagnie, c’est peut-être comme une famille, après tout. La famille qui construit notre vision du futur, où la synthèse moléculaire sera la source de vie, une vie sous contrôle de l’Homme, qui pénètre la Terre au plus profond de son ADN. En six pages, il faut être schématique. Un ennemi, aimé et connu de l’intérieur, générera suffisamment d’émotion en si peu de temps.

Bref, la nouvelle avance. J’ai le schéma d’action de l’histoire et la sensation que l’intrigue peut générer suffisamment d’émotions. Le plus délicat reste à faire : l’écriture du scénario et la mise en forme littéraire. Comme je l’indiquais hier, la publication est à effectuer SUR KOBO-FNAC LE 31 MARS AU PLUS TARD.

Écrire une nouvelle noire en 21 jours #3

3ème jour. Reste 19 jours pour publier ma nouvelle pour le concours « Quais du Polar ». Alors, comment se passe l’écriture de cette nouvelle noire ? Cliquez ici pour le découvrir

Alors, comment se passe l’écriture de cette nouvelle policière ? Suivez l’écriture d’une nouvelle noire pour le Concours « Quais du Polar » – 3ème jour. Reste 19 jours. Frémir, c’est ce qu’on recherche dans une nouvelle noire. Mon objectif est d’écrire ce que j’aimerais lire. Pas facile lorsqu’on sait qu’on le saura une fois lu, et donc une fois écrit. 

J’imagine la personnalité de mon héroïne en inventant de « faux » dialogues

Comme une bribe de dialogue

C’est comme si mon personnage s’invente de fausses histoires sur sa vie. Pour rigoler, se libérer, se décharger des tensions. J’ai déjà observé ma fille, réinventant des dialogues vécus pendant sa journée d’école. Je fais pareil. Soledad fait pareil… Soledad. Son nom est donc apparu au cours d’une fausse scène — comme un fragment de dialogue entendu dans la rue. Soledad est donc mon héroïne. Elle ne dira rien. « On » ne sait pas de quoi elle est capable. Effacée, elle ne prend pas parti. Soledad cherche tout de même à prévenir son patron qu’il risque de se faire buter. Ce n’est pas rien, mais ça assoit une nouvelle policière, évidemment. En plus, ça barde à la maison. Forcément, puisque Soledad bosse désormais avec l’ennemi déclaré : Rinaldi Serrar.

Librement inspiré d’une « histoire vraie »

Quand je vois cet avertissement dans les premières secondes d’une projection, « tiré d’une histoire vraie », un frisson me parcourt, pas vous ? Dans la vraie vie, Rinaldi Serra vient de sortir un bouquin. Dans la vraie vie, Rinaldi Serra s’appelle Séralini. Pendant ces 19 prochains jours, je vais expérimenter avec vous le pouvoir de la fiction. Sa fonction et, peut-être même, sa puissance. Ce chercheur est visé à la lunette. Taxé d’excentrique, accusé d’activisme et, finalement, de fraude passible d’une mise à pied immédiate, Rinaldi Serra ira-t-il jusqu’à « foutre sa carrière en l’air » ? Si oui, en sortira-t-il vivant ? Soledad, elle, sait ce qu’« ils » lui réservent s’il ne plie pas sous les pressions.

Caricature provocatrice pour ouvrir le dialogue et apprivoiser la bête

Soledad, raboule ta fraise, morveuse ! C’est toi qu’a fermé l’entrepôt, hier ?

— Non, j’étais au labo. C’est Conrad qui devait s’en charger, je crois.

— Putain de conard, celui-là ! Il a dit à Abdel que c’était toi, l’enfoiré ! Il nous fout tous dans la merde. Les cuves ont disparu.

J’écris ainsi des bouts de dialogues, risibles, bribes décalées de la réalité. La vérité de ce personnage naissant qu’est Soledad. Ça me défoule, ça brise la glace entre Soledad et moi. Je la caricature, et j’en ris avec elle. Elle, qui sait tout, et qui cherche à rester neutre. Forcément, ça la rend nerveuse, c’est le but du jeu. Soledad appartient à une famille de chimistes. De grands passionnés qui, comme nous tous, pensent à la sécurité de la Famille et de l’Entreprise.

J’explore l’environnement de mon personnage et ses mécanismes de croyance

Je m’identifie à une famille de criminels

Ils ont deux familles. Les découvertes et brevets d’un côté, la commercialisation et les débouchés de l’autre, deux familles indivisibles. C’est comme dans la mafia, j’imagine, l’un ne va pas sans l’autre. Pour conquérir le monde, il faut être Dieu et Juge. Personne ne coupe le lien entre business et famille. Soledad y parvient pourtant. Ce n’est qu’une question de temps avant d’y être mêlée. Ce jour était arrivé. Au sein de « l’entreprise », même si les chimistes jouissent d’un prestige immense, ils sont là pour trouver des solutions qui se vendent. Comment la criminalité s’organise-t-elle en système ? D’abord, qu’est-ce que la criminalité ? Le crime en est un atout, la loyauté aussi. Le réseau, l’imbrication des rôles et l’appartenance filiale forment le socle d’une organisation criminelle. Comme toute organisation, finalement.

J’établis un barème des responsabilités

Alors, c’est quoi la différence entre la bonne et la mauvaise organisation ? La différence, me dis-je en mettant du linge sale à la machine, c’est les conséquences de mes actes. Elles semblent dérisoires, comparées à celles qui menacent directement la biosphère terrestre. Quand même ! J’avoue que mon besoin de faire vite, pour économiser du temps et de l’énergie à moindre coût, surgit relativement souvent. Aucune spirituelle responsabilité ne m’habite à ces moments-là, je le confesse. Pas plus tard qu’hier, je balançais dans la machine à laver des fringues inadaptés à 40°, sous prétexte d’aller plus vite à moindre effort. J’ai éprouvé le besoin de bâcler la tâche. Nul désir de nuire, et pourtant ! Voilà peut-être ce qui arrive aux équipes de Tomason (anagramme de Monsanto) !

J’étudie différents angles de vue, différents mythes

Contrairement aux conséquences de mon lavage à 40°, l’usage intensif et mondial d’un pesticide mortel, menace directement la biosphère. Le plus étrange, c’est qu’un chimiste est méticuleux, car extrêmement conscient des conséquences de ses actes. C’est l’angle de vue qui change. La psychologie du « responsable » est difficile à comprendre si on ne change pas d’angle. Tous autant qu’on est, pour aller plus vite, pour entrer dans un budget, on fait des entorses à la prudence et au bien commun. L’édification du système à entorses s’opère chez tous, je pense. D’accord, alors comment s’érige-t-il en bande organisée ? Beaucoup apportent des réponses. Pour moi, Séralini apporte celle qui se déroule, comme un fil rouge, pour comprendre la situation dans laquelle nous errons actuellement. Les monstres naissent quand on rebat les cartes, à des moments historiques. Ils naissent tous pareils, en sauveurs.

Un personnage est fait de vérités

Lorsqu’elle était enfant, Soledad avait une vision plus glamour de ses frères. Aujourd’hui, ils ont peu de scrupules à lui balancer leurs résultats recherches. Avec eux, les conséquences. Qu’importe, puisque leur responsabilité est ailleurs ! « La vérité » se noie dans une propagande permanente. « L’avantage d’appartenir à la matrice, c’est qu’elle roule pour toi ! » lance le frangin.  C’est du travail d’équipe. On se sert les coudes de très prêt. De tellement prêt qu’on ne les desserre jamais. Au final, nous sommes tous logés à la même enseigne face à nos responsabilités. Quand il s’agit de réfléchir aux conséquences indirectes de nos actes, nous verrons cela plus tard… « Ces mecs-là [l’entreprise] brassent des milliards, me dit un jour mon père. Crois-tu qu’ils s’embarrassent de tes objections ? Leur job, c’est de les écraser.»

Demain, on continue d’avancer

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