Soledad entra dans le bâtiment avec appréhension… Soledad était au bord du roulot… Pour rendre les choses acceptables, il faut qu’elles soient supportables… Voilà le genre de phrases que je peux écrire pour m’approcher de l’histoire qui s’élabore dans ma tête alors que je n’en extrais que des bribes, des filaments, même. Celles données en exemple, servent plutôt à m’interroger : quel est ce monde qui se dévoile à mon cœur autant qu’à mon esprit ? Nulle performance dans cet exercice. Certes, j’ai une « deadline », comme on dit, un cadre de travail quotidien, et une furieuse envie de m’éclater dans ce que je fais. Mais, nul esprit de compétition à l’horizon. Juste le doux murmure du matin, qui m’annonce qu’un jour nouveau donnera sa pierre à l’édification de l’histoire, dont le plan serait déjà écrit quelque part, peut-être dans mon subconscient, relié à l’inconscient collectif. En fait, quand j’écris une histoire, j’ai l’impression profonde qu’elle préexiste à mon jeu d’écriture.