Le cadre de l’histoire se dessine et les personnages prennent place

Soledad est ma porte d’entrée. L’œil par lequel je vois et j’interroge : suivez l’écriture d’une nouvelle noire en 21 jours en cliquant ici

Hello tout le monde ! Vous suivez en direct l’écriture d’une nouvelle noire pendant 21 jours pour le concours « Quai du Polar » 2021. Je vous parle aujourd’hui, presque une semaine après le démarrage de ce défi, de la mise en scène de départ. J’arrive à voir le camp des héros : le labo et l’équipe de recherche.

Je cadre l’histoire en imaginant la vie des personnages principaux

labo de recherche
Le camp des héros est celui de l'Affaire Roundup : des scientifiques engagés pour la vérité. Photo de Weipeng Lin

— La vision tronquée de la médecine darwinienne a parlé !

C’est amusant, de créer une « anti ». Soledad discute, se rebelle par des phrases assassines, toujours en rapport à ses conceptions peu orthodoxes de la biologie moléculaire, navigant entre épigénétique et physique quantique. C’était la fille sympa qui se la ramenait. Mais, elle était douée et savait pourtant rester à sa place. Sa présence au labo était appréciée, notamment par Renaldi Sirrar en personne. Soledad lui donnait certaines directives pertinentes grâce à son regard décalé, justement. Là, c’est différent, le résultat de leurs recherches a provoqué un tel ras de marée que toute l’équipe est dans la tourmente. À chaque pression subie, venue des lignes ennemies ou de l’intérieur du campus, l’équipe relève la tête comme un seul homme. Une équipe soudée sur laquelle Sirrar s’appuie. Jusqu’à ce que le professeur Sirrar reçoive un coup de fil qui va déclencher notre histoire.

Un coup de fil déclencheur fait basculer la vie de l’héroïne Soledad

coup d'alarme
L'évènement déclencheur permet de faire basculer la situation de départ. Photo Sam Williams

Un matin, dès l’aube, on annonce à Sirrar que sa jeune assistante, Soledad, fait partie du camp ennemi. Ceux-là même qui font tout ce qui est en leur pouvoir (et ils en ont, des leviers de pouvoir !) pour les écraser. C’est un coup de poignard que Sirrar reçoit en plein cœur. Soledad Valenski est donc la fille d’Artus Wolden, un chef d’industrie en cheville avec Tomason ? Comment cette info est-elle passée inaperçue  ? Soledad a-t-elle sciemment caché le nom de sa famille ? Est-elle une infiltée ? Après la douleur, la colère livre bataille à la raison. Soledad est plus que ça ! Ces derniers mois, la tension était si forte que le comportement étrange de la jeune assistante passait en dommages collatéraux. Tout le monde est à cran et un brin paranoïaque. Que Soledad se démarque, une fois de plus, n’avait rien d’alarmant. On est en guerre, bordel ! Et Soledad est leur taupe !? Non, c’est impossible. Soledad est pourtant virée sur le champ.

J’ai trouvé le nœud de l’intrigue : une tentative de meurtre et une héroïne impliquée chez les méchants

meurtre

La tension est énorme. Jusqu’au jour où elle prévient Sirrar qu’il ne doit pas se rendre à sa conférence à Londres. Elle sait quelque chose. Elle a entendu des choses… En fait, elle n’est pas là pour le tuer, mais pour le sauver. Comme je vous le disais hier, ça a l’air d’une formule bateau, mais c’est vrai. Même mise à l’écart, Soledad connaît les deux mondes qui s’affrontent. Lors de ma lecture de « L’affaire Roundup à la lumière des monsanto papers », j’imaginais les hommes et les femmes qui œuvrent sans état d’âme (preuves à l’appui), à la commercialisation du roundup et des OGM… Quelle partie du cœur s’anime en eux ? Soledad, mon instigatrice, vit donc dans ces cœurs-là. Soledad sait ce que font et ce que pensent les deux parties en guerre. Moi, je ne sais pas. J’imagine une famille de chimistes. Des hommes passionnés, imbus de leur savoir et du pouvoir qu’il confère. 

L’ennemi est puissant et capable de tout, sorti tout droit de la réalité

ennemi mortel
Face à l'ennemi sans scrupule, comment se mettre dans la peau de mon héroïne autant que dans celle du méchant ? Photo de Comfreak

Je ne sais pas pour vous mais, moi, je rêve parfois des alchimistes ; ne sachant jamais quelle part de folie rejoint la partie héroïque ou blasphématoire de leur célébrité. Dans son livre, Séralini parle d’une scientifique, grand stratège de l’ex-firme « Monsanto », occupant le même poste aujourd’hui chez Bayer. Comment une scientifique devient-elle le chef d’orchestre de la manipulation médiatique pour la plus grande industrie chimique du monde ? Comment imaginer le système de pensée d’un tel ennemi ? Car, nous sommes tous logés à même enseigne : nos traumatismes nous façonnent à l’image de nos propres mensonges. Soledad a forcément un côté de moi. Je m’identifie légèrement à elle, puis je la laisse vivre. Évidemment, Soledad est ma porte d’entrée. L’œil par lequel je vois et j’interroge : quelle éducation a-t-elle reçue, et par quels artifices ? Quels sont les obsessions inconscientes qui la rongent ? De quoi cherche-t-elle à se libérer ? Des questions « bateau » ? 

La suite demain, abonnez-vous pour connaître l’issue de cette nouvelle, à écrire avant le 31 mars pour le CONCOURS DE NOUVELLES NOIRES « QUAIS DU POLAR » 2021. Soyez nombreux à vous abonner !  Reste 17 jours.

Écrire une nouvelle noire en 21 jours sur L’Affaire Roundup

Combien de mots dans une page ? Un bon millier, il me semble. Une nouvelle noire de 6000 mots pour le concours « Quais du Polar » 2021, fait donc six pages. Pas énorme. On est dans l’action directe. Tout ce que j’ai écrit ces cinq premiers jours se situe en amont de la nouvelle, dialogues compris. Je cherche, je fouine, j’espionne. Quand j’écris, j’ai l’étrange impression de pénétrer dans un univers déjà en place. L’impression que l’intrigue a déjà eu lieu, que je ne suis qu’enquêtrice. J’ai du sang de journaliste dans les veines.

J’ai l’étrange impression de pénétrer dans un univers déjà en place : l’histoire dans l’histoire

Comme si mon histoire préexistait à sa création

Implications et imbrications se calquent dans mon esprit. L’intrigue est une imbrication d’implications. J’essaye de comprendre l’univers où je suis. C’est drôle qu’un écrivain ressente ça, cette impression de lire un livre déjà écrit. Je compare l’écriture d’une fiction au montage d’un puzzle. Chaque pièce en désordre me défie de son microcosme ; un micro-organisme qui fonctionne en collectif. Une histoire est donc un puzzle remonté. Elle préexiste quelque part dans l’imagination individuelle et collective. L’écrivain n’a donc qu’à les rassembler, sachant que ces pièces sont le fruit de notre vécu.

Comme si l’histoire répondait à l’un de mes désirs cachés

La nouvelle, elle, découpe une scène tirée d’un vécu collectif, et devient une portion de vie contenant l’univers. Univers, intrigue et implication, trois points de construction pour une seule question : qu’est-ce que tu désires ? Malaise qui déclenche le moteur de toute chose, de toute vie. Une histoire est plus qu’un morceau de vie, c’est une cellule, entière et vivante. Demander ce qu’on désire écrire ne suffira pas pour donner vie à notre histoire. Le désir est notre seul guide. C’est comme un baiser qu’on accepte avec la surprise, délicieuse, qu’il procure.

La caricature esquisse le mécanisme interne de l’histoire : la trame du vécu

La vision simpliste sert à déterminer les rôles dans cette affaire

— Ton père ne serait pas dans l’industrie chimique, par hasard ?

— Oui, il bosse chez Tomason.

Quand Soledad intègre l’équipe de Sirrar, on est loin d’imaginer le conflit d’intérêt qui nous menace. Oui, le conflit d’intérêt est avéré. Son père bosse chez Tomason. Soledad avait toute sa place dans le travail de recherche. Elle était même connue pour être une « Anti ». Bon, ok, Soledad est virée. Pourtant, elle préviendra Sirrar qu’il ne doit pas aller faire sa conférence à Londres. Soledad n’est pas là pour tuer Sirrar, mais pour le sauver. C’est cliché, mais ça donne le ton en amont. En simplifiant la vision de l’histoire, on a une trame facile à visualiser (pour ensuite l’habiller avec le pourquoi du comment).

Tirée d’une réalité vécue de l’intérieur, l’histoire perpétue la vie

Je m’inspire ici d’un évènement relaté par Séralini dans son dernier livre « L’affaire roundup à la lumière des monsanto papers ». Le titre a son importance car, à l’heure actuelle, nous avons la preuve que les responsables de Monsanto manipulent les médias et montent des campagnes de dénigrement contre les travaux de Séralini. Réunissant une « communauté scientifique » d’experts à leur solde. C’est véridique et validé par la justice de plusieurs pays, dont la France et les États-Unis. L’événement qui m’a le plus marqué dans le récit de Séralini, c’est quand il a failli mourir.

À SUIVRE...

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Écrire une nouvelle noire en 21 jours #4

Au cours de cette première semaine d’écriture, je délimite un morceau de la vie de Soledad. Il coïncide avec beaucoup d’autres morceaux, tous rassemblés là dans un seul et même but. À découvrir ici

J’écris des dialogues à l’emporte-pièce : ils me propulsent dans l’univers des personnages

Mon personnage prend vie à travers le regard des autres

Monsieur, je peux vous parler ?

Une légère irritation s’empare de Rinaldi Sirrar. La présence de cette jeune assistante pose dorénavant question. Si des liens de parenté la relient à Tomason, la crédibilité de leurs travaux de recherche est gravement menacée. Soledad doit partir, sans discuter, pour le bien de tous. C’est ce qu’on lui souffle à l’oreille depuis l’aube, il en a le tournis, mais n’admet pas pour autant le bien fondé de ce branle-bas de combat. Il doit réfléchir. Et, voilà qu’avant la pause de midi la gamine pointe le bout de son nez. Ni rendez-vous, ni préambule. Où en est-elle, de son côté ? Ses yeux, ciselés à l’or fin, se cachent sous les creux noircis de ses cernes. Soledad n’avait visiblement pas dormi de la nuit. Ils travaillent ensemble depuis le début des recherches. Ils forment une bonne équipe. Trois ans d’expérimentation sur les effets du Punodur.

J’attrape des conversations au vol : elles fournissent de petits indices précieux

vol d'oiseaux

Je fais vivre une héroïne encore floue, évanescente, comme constituée d’éclats de fumée qui se propulsent dans l’air. Pfut, les premières naissances du feu, du feu sacré de la vie de Soledad. Chaque mot est une étincelle. Après une simple phrase dite à son patron, je vois Soledad. Je la sens et je l’interroge. Soledad a donc des frères, des amis, des collègues. Sans autre intention que de l’espionner, je l’écoute parler à un ami, l’environnement se dessine, autour d’une table dans une pièce feutrée. Je fais parler mes lectures à travers Soledad et son ami. Disons qu’elle croise un ancien camarade de classe.

— Les OGM sont en train de provoquer des transferts de gènes dans toute la biosphère. Qu’est-ce que tu ferais pour les arrêter ?

— Mon patron démarre un programme de recherche sur le Punodur.

— Drôle d’idée. Le glyphosate ne mérite pas une recherche à lui tout seul.

J’écris des flashbacks en amont de mon histoire : ils construisent l’intrigue

La vérité des personnages prend sens : elle se révèle dans leurs souvenirs

— Effet cocktail, Soledad, effet cocktail !

Tu veux dire qu’il va étudier tous les composants ?

— Évidemment ! Il a prévu une batterie de tests sur 3 ans et, avec les mêmes spécimens.

— Merde alors. Je veux en être.

— Tu penses bien que l’équipe est déjà formée.

— Il manque bien une laborantine spécialisée en biologie moléculaire.

— Ahahah ! Quelle mouche te pique. Pourquoi venir s’enterrer en Normandie alors que tu es à Rome ?

— J’ai le mal du pays et, mes parents ont une maison en Bretagne, à une heure de Caen. Un studio en ville et une villa pour se ressourcer à Cabourg. Et, tout le monde en profite, la maison est grande.

— Où crèchent tes parents ?

— À Vienne, à Bordeaux, à Génève ; ils voyagent constamment.

C’était un flashback, pour me montrer des bribes de sa vie, pour comprendre ce qui l’amène dans le labo de Rinaldi Sirrar.

Je visualise le passé du héros et le repeins jusqu’à reconstituer le présent

Pour l’instant, je vois Soledad dans un labo. Sa vie n’a rien de simple. Arrive-t-elle au labo pour espionner Sirrar ? Où a-t-elle fait ses études. Ces questions trouveront des réponses si cela arrive. Tout ce que j’écris ces premiers jours est en amont de l’histoire à raconter. J’ai vu Soledad avec sa famille de truands. Rapidement transformée — décors, langages et costumes — en une famille de chimistes faisant commerce de synthèse. J’ai aussi entendu parler le père de Soledad. Leur maxime : « On ne fait pas de fissions sans casser d’atomes ! ». C’est tout dire. Soledad vit dans un univers construit, avec ses intrigues et ses implications. La nouvelle noire que je dois en tirer, comporte d’abord une trame. La trame est la découpe précise d’un morceau de vie. On lui attribue une unité de temps qui rencontre alors le sens du récit.

21 jours d’écriture d’une nouvelle noire à suivre 21 jours

Au cours de cette première semaine d’écriture, je délimite un morceau de la vie de Soledad. Il coïncide avec beaucoup d’autres morceaux, tous rassemblés là dans un seul et même but : raconter une histoire où transperce le mal. J’écris donc une nouvelle noire pour le concours « Quais du Polar », une pièce construite sur ma grille de trois points : l’univers construit, l’intrigue et les implications. Qu’est-ce que je veux dire pour le raconter ? C’est à cette question que la construction de notre nouvelle doit répondre.

À SUIVRE...

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Écrire une nouvelle noire en 21 jours #3

3ème jour. Reste 19 jours pour publier ma nouvelle pour le concours « Quais du Polar ». Alors, comment se passe l’écriture de cette nouvelle noire ? Cliquez ici pour le découvrir

Alors, comment se passe l’écriture de cette nouvelle policière ? Suivez l’écriture d’une nouvelle noire pour le Concours « Quais du Polar » – 3ème jour. Reste 19 jours. Frémir, c’est ce qu’on recherche dans une nouvelle noire. Mon objectif est d’écrire ce que j’aimerais lire. Pas facile lorsqu’on sait qu’on le saura une fois lu, et donc une fois écrit. 

J’imagine la personnalité de mon héroïne en inventant de « faux » dialogues

Comme une bribe de dialogue

C’est comme si mon personnage s’invente de fausses histoires sur sa vie. Pour rigoler, se libérer, se décharger des tensions. J’ai déjà observé ma fille, réinventant des dialogues vécus pendant sa journée d’école. Je fais pareil. Soledad fait pareil… Soledad. Son nom est donc apparu au cours d’une fausse scène — comme un fragment de dialogue entendu dans la rue. Soledad est donc mon héroïne. Elle ne dira rien. « On » ne sait pas de quoi elle est capable. Effacée, elle ne prend pas parti. Soledad cherche tout de même à prévenir son patron qu’il risque de se faire buter. Ce n’est pas rien, mais ça assoit une nouvelle policière, évidemment. En plus, ça barde à la maison. Forcément, puisque Soledad bosse désormais avec l’ennemi déclaré : Rinaldi Serrar.

Librement inspiré d’une « histoire vraie »

Quand je vois cet avertissement dans les premières secondes d’une projection, « tiré d’une histoire vraie », un frisson me parcourt, pas vous ? Dans la vraie vie, Rinaldi Serra vient de sortir un bouquin. Dans la vraie vie, Rinaldi Serra s’appelle Séralini. Pendant ces 19 prochains jours, je vais expérimenter avec vous le pouvoir de la fiction. Sa fonction et, peut-être même, sa puissance. Ce chercheur est visé à la lunette. Taxé d’excentrique, accusé d’activisme et, finalement, de fraude passible d’une mise à pied immédiate, Rinaldi Serra ira-t-il jusqu’à « foutre sa carrière en l’air » ? Si oui, en sortira-t-il vivant ? Soledad, elle, sait ce qu’« ils » lui réservent s’il ne plie pas sous les pressions.

Caricature provocatrice pour ouvrir le dialogue et apprivoiser la bête

Soledad, raboule ta fraise, morveuse ! C’est toi qu’a fermé l’entrepôt, hier ?

— Non, j’étais au labo. C’est Conrad qui devait s’en charger, je crois.

— Putain de conard, celui-là ! Il a dit à Abdel que c’était toi, l’enfoiré ! Il nous fout tous dans la merde. Les cuves ont disparu.

J’écris ainsi des bouts de dialogues, risibles, bribes décalées de la réalité. La vérité de ce personnage naissant qu’est Soledad. Ça me défoule, ça brise la glace entre Soledad et moi. Je la caricature, et j’en ris avec elle. Elle, qui sait tout, et qui cherche à rester neutre. Forcément, ça la rend nerveuse, c’est le but du jeu. Soledad appartient à une famille de chimistes. De grands passionnés qui, comme nous tous, pensent à la sécurité de la Famille et de l’Entreprise.

J’explore l’environnement de mon personnage et ses mécanismes de croyance

Je m’identifie à une famille de criminels

Ils ont deux familles. Les découvertes et brevets d’un côté, la commercialisation et les débouchés de l’autre, deux familles indivisibles. C’est comme dans la mafia, j’imagine, l’un ne va pas sans l’autre. Pour conquérir le monde, il faut être Dieu et Juge. Personne ne coupe le lien entre business et famille. Soledad y parvient pourtant. Ce n’est qu’une question de temps avant d’y être mêlée. Ce jour était arrivé. Au sein de « l’entreprise », même si les chimistes jouissent d’un prestige immense, ils sont là pour trouver des solutions qui se vendent. Comment la criminalité s’organise-t-elle en système ? D’abord, qu’est-ce que la criminalité ? Le crime en est un atout, la loyauté aussi. Le réseau, l’imbrication des rôles et l’appartenance filiale forment le socle d’une organisation criminelle. Comme toute organisation, finalement.

J’établis un barème des responsabilités

Alors, c’est quoi la différence entre la bonne et la mauvaise organisation ? La différence, me dis-je en mettant du linge sale à la machine, c’est les conséquences de mes actes. Elles semblent dérisoires, comparées à celles qui menacent directement la biosphère terrestre. Quand même ! J’avoue que mon besoin de faire vite, pour économiser du temps et de l’énergie à moindre coût, surgit relativement souvent. Aucune spirituelle responsabilité ne m’habite à ces moments-là, je le confesse. Pas plus tard qu’hier, je balançais dans la machine à laver des fringues inadaptés à 40°, sous prétexte d’aller plus vite à moindre effort. J’ai éprouvé le besoin de bâcler la tâche. Nul désir de nuire, et pourtant ! Voilà peut-être ce qui arrive aux équipes de Tomason (anagramme de Monsanto) !

J’étudie différents angles de vue, différents mythes

Contrairement aux conséquences de mon lavage à 40°, l’usage intensif et mondial d’un pesticide mortel, menace directement la biosphère. Le plus étrange, c’est qu’un chimiste est méticuleux, car extrêmement conscient des conséquences de ses actes. C’est l’angle de vue qui change. La psychologie du « responsable » est difficile à comprendre si on ne change pas d’angle. Tous autant qu’on est, pour aller plus vite, pour entrer dans un budget, on fait des entorses à la prudence et au bien commun. L’édification du système à entorses s’opère chez tous, je pense. D’accord, alors comment s’érige-t-il en bande organisée ? Beaucoup apportent des réponses. Pour moi, Séralini apporte celle qui se déroule, comme un fil rouge, pour comprendre la situation dans laquelle nous errons actuellement. Les monstres naissent quand on rebat les cartes, à des moments historiques. Ils naissent tous pareils, en sauveurs.

Un personnage est fait de vérités

Lorsqu’elle était enfant, Soledad avait une vision plus glamour de ses frères. Aujourd’hui, ils ont peu de scrupules à lui balancer leurs résultats recherches. Avec eux, les conséquences. Qu’importe, puisque leur responsabilité est ailleurs ! « La vérité » se noie dans une propagande permanente. « L’avantage d’appartenir à la matrice, c’est qu’elle roule pour toi ! » lance le frangin.  C’est du travail d’équipe. On se sert les coudes de très prêt. De tellement prêt qu’on ne les desserre jamais. Au final, nous sommes tous logés à la même enseigne face à nos responsabilités. Quand il s’agit de réfléchir aux conséquences indirectes de nos actes, nous verrons cela plus tard… « Ces mecs-là [l’entreprise] brassent des milliards, me dit un jour mon père. Crois-tu qu’ils s’embarrassent de tes objections ? Leur job, c’est de les écraser.»

Demain, on continue d’avancer

 Une nouvelle noire en 21 jours

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Écrire une nouvelle en 20 jours : invoquer son personnage principal

Bonjour à tous. Suivez le défi ! Une nouvelle noire à publier dans… 20 jours ! Concours « Quais du Polar » – Kobo by Fnac 2021. Nature et environnement : nouveaux terrains de jeux du crime ?

2ème jour. Reste 20 jours. Bonjour à tous. Suivez l’écriture d’une nouvelle noire en 21 jours Concours « Quais du Polar » – Kobo by Fnac 2021. Thématique : « Nature et environnement : nouveaux terrains de jeux du crime ? » 20 jours pour suivre le « travail » d’écriture de ma nouvelle. Aujourd’hui, je vous dévoile comment j’invoque des personnages en pleine tourmente.

L’écriture de fiction naît d’un chaos d’idées émotionnelles d’où sortent des personnages

Pour invoquer un personnage, je mélange mes lectures et mes retours d’expérience, je me branche à un corpus d’idées qui me serrent les entrailles. Alors que mes idées fourmillent au beau milieu d’une « thématique », le concours « Quais du Polar » 2021 tombe juste, emportant le tourbillon de mes propres idées noires avec lui. Les deux thématiques fusionnent parfaitement en une seule : le crime écologique contre l’humanité.

Les idées bourdonnent et chantent une « thématique » derrière les crimes

En effet, comme je vous l’expliquais dans mon article précédent, ma lecture récente de « L’affaire Roundup » m’obsède, me choque et me déprime en même temps. Dans ce livre, paru en octobre dernier, Gilles-Éric Séralini, enseignant-chercheur à l’Université de Caen, raconte comment l’entreprise Monsanto a cherché par tous les moyens à le liquider, et pas seulement professionnellement. Ce récit est une révélation. L’accueillir autrement, c’est vouloir ignorer la puissance de feu de l’industrie chimique aujourd’hui.

Des preuves accablantes à mettre en lumière à travers la fiction

Cette puissance explosive et tentaculaire est donc bien réelle. Les pratiques mafieuses mises à jour pendant les procès contre monsanto grâce aux « monsanto papers », font échos aux pressions que nous subissons depuis la crise du corona virus : manipulations, camouflages, création d’experts commissionnels (généralisons l’invention du vocabulaire bon marché), discrédit des scientifiques alertant en indépendant, sans tutelle ni sucette. Voilà les pièces du puzzle qui dansent dans mon cerveau et me donnent le vertige.

Un personnage apparaît, aux contours flous et au destin incertain

Alors, comment invoquer des personnages dans une tempête ? Une tempête  de petites pièces cartonnées et tortueuses qui fait courir mon esprit sur le papier. Je laisse mon esprit libre d’inventer tout ce qui lui passe par la tête, sur fond de tournis. Soledad… Seul son nom m’assure de l’existence de ce personnage émergent. Pour ce mini-thriller, j’éprouve sa consistance en le jetant en pâture à d’autres personnages, particulièrement dangereux, cela va de soi. C’est peut-être pour faire vivre en moi la compassion, l’intérêt et l’émotion pour cette inconnue solitaire.

L’écriture d’une fiction se joue des sérénades improvisées pour invoquer la vraie nature de ses personnages

Laisse ton corps et ton esprit collaborer, sans faire appel à l’inquisiteur

Je teste son nom. Soledad. Je jette le personnage dans une intrigue furtive, une bribe d’information glanée au détour d’une ruelle, ou sur un coin de page. Ni enjeu, ni exigence. Je laisse le terrain de jeux libre pour bousculer ce héros qui n’ose encore paraître. Je lance un dialogue sans en connaître ni le contexte, ni les protagonistes. Je teste l’ambiance, la véritable histoire qui se cache derrière. L’écriture se joue entre conscience et inconscient.

Première « fausse scène », ce simple test de création de personnages

— Soledad, c’est elle qu’était chargée de fermer l’entrepôt, hier soir. Abdel enclenche son téléphone et prend son courage à deux mains.  « Djiji, on nous a braqué ». Un silence de mort suinte du téléphone. Le visage d’Abdel n’est plus qu’une masse figée dans le marbre. Les yeux noirs de colère. Bouche entrouverte, Conrad le regarde fixement. L’envie de fuir alourdit ses jambes, comme pour l’empêcher de commettre l’irréparable.

— Soledad, articule Abdel dans un souffle rauque et profond.

La mise en situation fait toujours battre le cœur du plus insignifiant des personnages

Abdel raccroche, tourne les talons et quitte les lieux sans un regard pour son acolyte. Conrad ne bouge pas. Il voit son patron monter sans un mot dans le 4X4 de la Compagnie. Fin de la fausse scène.

Qui se souvient d’une fois où il s’est senti aimé d’un amour bienveillant ? Lorsqu’il était enfant, peut-être ? Le cœur moins bétonné et plus réceptif, susceptible d’en garder un souvenir, un seul… seule… Soledad… La solitude sera le nom de mon héroïne, incluant un héros. Soledad œuvre dans l’ombre de l’histoire, exemptée d’amour.

J’ai le plus grand mal à comprendre un méchant tant que mon cœur me reste inaccessible.

Les criminels n’ont pas le choix. Ils apprennent à avaler la violence et à la recycler. S’ils veulent s’en libérer, ils cherchent une brèche. Tout autant prisonnier qu’un civil, il abandonne son être et porte un cœur inaccessible. Soledad serait-elle femme à tirer les ficelles ? Non, Soledad voit et pense à travers moi. Il faut donc qu’elle soit du peuple. Ni dans la firme, ni dans le labo, ni dans la mafia ? Soledad est un témoin averti.

Je vous retrouve demain pour la suite de l’aventure !

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Thriller éclair en 21 jours #1 Concours d’écriture

Vite ! On publie une nouvelle sur Kobo ! Un thriller éclair répondant à la date limite du concours, dans 21 jours. Suivez la construction du thriller, en direct avec Alice en cliquant ici

Vite ! Je participe à un concours de nouvelles sur Kobo ! Un thriller éclair à créer avant le 31 mars 2021. J’ai 21 jours pour l’écrire en seulement 6000 mots. 33 000 caractères max, ça fait 6000 mots, si je ne me trompe, non ? Je ne répond pas au concours d’écriture « Quai du polar » par hasard, vous vous en doutez bien. En effet puisqu’il a pour intitulé « Nature et environnement, terrain de jeux du crime ». Mais, c’est au cœur de la crise actuelle ! Bonne lecture ! Et, on se retrouve chaque jour pour suivre l’écriture du thriller.

 

corona puce

J’écris « Le Projet Line » depuis un an. Deux autres seront nécessaires pour aboutir au point final. C’est ainsi, je le sais. Pendant ce temps, je m’applique à l’exercice en faisant d’autres exercices. Car, ce roman ne se vendra pas tout seul. Et, pour rivaliser avec les maisons d’édition des temps anciens dont la notoriété transperce l’inconscient collectif, je dois travailler, exercer mon art. C’est aussi simple et complexe que cela.

Quels que soient mes déboires, mes joies et mes peines, mes convictions et mes illusions, j’ai goûté aux histoires. Et, l’aventure de 21 jours que je vous propose de suivre ici, maintenant, est l’exercice le plus passionnant à vivre pour qui rêve d’écrire avec la légèreté de l’être.

Nous y aspirons tous, n’est-ce pas ? Qu’on aime juste à rêver l’idéal de l’être inspiré, où qu’on s’intéresse à la création d’une fiction, mon thriller éclaire colle pile poil avec mon envie explosive de m’exprimer sur la situation actuelle. C’est l’énergie du printemps qui démarre ici, aujourd’hui 8 mars 2021.

Sur quel thème est lancé ce concours d’écriture policière ? Car, je ne réponds pas à ce concours par hasard. Non, le thème de ce concours de mini thrillers tombe comme un pavé dans la mare, éclaboussant le cœur et la tête. « Écologie et environnement, nouveau terrain de jeu du crime »

Nouveau ? Sans déconner ? C’est une question à 43 milliards d’euros (montant du CA officiel de Bayer, l’industriel allemand, défenseur d’une humanité saine dans un environnement sain. C’est ce que pèse officiellement Bayer en 2019. Un embryon du XIXème siècle dont l’histoire refait surface au plus fort de la crise actuelle.

En 45, Bayer subit un spectaculaire revers à Nuremberg, où ses principaux chimistes et dirigeants sont condamnés à quelques années de prison. Ces hommes sont précieux pour le commerce de la chimie de synthèse, on ne pourra les punir trop longtemps pour des crimes finalement nécessaires à l’avancée de la science.

Des premiers colorants de synthèse aux premiers gaz mortels, en passant par l’aspirine et l’engrais, Bayer peut nous offrir tout ce dont nous rêvons. Puisque la chimie de synthèse fait vivre la société entière, les acteurs clés de cette industrie multiplie les puissantes collaborations

L’industrie Bayer crée nos médicaments, nos semences OGM, nos armes de guerre et nos pesticides. Quel est le rapport entre ces différentes activités ? Elles ont toutes les mêmes ingrédients de départ, des molécules chimiques de synthèse, des poisons savamment dosés pour tuer, ou pas.

Où mène une logique de croissance du commerce chimique, au juste ? Ça mène loin, ça mène si loin que nous n’osons l’imaginer. La fiction nous rend-elle les choses plus supportables ? Déforme-t-elle la réalité ou l’influence-t-elle ? Je vous propose de suivre mon double défi : 21 jours pour écrire une nouvelle policière.

Demain, je raconte comment le personnage de Soledad s’est présenté à moi ce week-end, alors que je m’exerçais à ouvrir la porte aux premiers personnages. je commence presque toujours par mon héros. Si ce n’est pas directement par lui, c’est à travers les yeux de quelqu’un qui éprouve assez de fascination ou de répulsion pour se nourrir de lui. Soledad… Dès que son prénom sort, je sais que c’est elle, mon héroïne. J’écris des scènes, de furtifs morceaux d’actions, comme lorsqu’on marche dans une rue et qu’il s’y passe des choses, nous ne captons que des bribes d’informations disparates. C’est une palette de couleurs qui se dessine, de couleurs, de sons et d’odeurs, ou du moins ‘ambiances à défaut d’émotions. Je cherche à savoir qui est Soledad. Est-elle issue du milieu criminel ? Est-elle laborantine ? En tous les cas, je sais qu’elle voit les choses arriver, comme le témoin averti de la descente aux enfers de son patron. Y aura-t-il meurtre ou tentative de meurtre sur ce chercheur trop gênant ?

À SUIVRE...

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