Écrire une nouvelle en 20 jours : invoquer son personnage principal

Bonjour à tous. Suivez le défi ! Une nouvelle noire à publier dans… 20 jours ! Concours « Quais du Polar » – Kobo by Fnac 2021. Nature et environnement : nouveaux terrains de jeux du crime ?

2ème jour. Reste 20 jours. Bonjour à tous. Suivez l’écriture d’une nouvelle noire en 21 jours Concours « Quais du Polar » – Kobo by Fnac 2021. Thématique : « Nature et environnement : nouveaux terrains de jeux du crime ? » 20 jours pour suivre le « travail » d’écriture de ma nouvelle. Aujourd’hui, je vous dévoile comment j’invoque des personnages en pleine tourmente.

L’écriture de fiction naît d’un chaos d’idées émotionnelles d’où sortent des personnages

Pour invoquer un personnage, je mélange mes lectures et mes retours d’expérience, je me branche à un corpus d’idées qui me serrent les entrailles. Alors que mes idées fourmillent au beau milieu d’une « thématique », le concours « Quais du Polar » 2021 tombe juste, emportant le tourbillon de mes propres idées noires avec lui. Les deux thématiques fusionnent parfaitement en une seule : le crime écologique contre l’humanité.

Les idées bourdonnent et chantent une « thématique » derrière les crimes

En effet, comme je vous l’expliquais dans mon article précédent, ma lecture récente de « L’affaire Roundup » m’obsède, me choque et me déprime en même temps. Dans ce livre, paru en octobre dernier, Gilles-Éric Séralini, enseignant-chercheur à l’Université de Caen, raconte comment l’entreprise Monsanto a cherché par tous les moyens à le liquider, et pas seulement professionnellement. Ce récit est une révélation. L’accueillir autrement, c’est vouloir ignorer la puissance de feu de l’industrie chimique aujourd’hui.

Des preuves accablantes à mettre en lumière à travers la fiction

Cette puissance explosive et tentaculaire est donc bien réelle. Les pratiques mafieuses mises à jour pendant les procès contre monsanto grâce aux « monsanto papers », font échos aux pressions que nous subissons depuis la crise du corona virus : manipulations, camouflages, création d’experts commissionnels (généralisons l’invention du vocabulaire bon marché), discrédit des scientifiques alertant en indépendant, sans tutelle ni sucette. Voilà les pièces du puzzle qui dansent dans mon cerveau et me donnent le vertige.

Un personnage apparaît, aux contours flous et au destin incertain

Alors, comment invoquer des personnages dans une tempête ? Une tempête  de petites pièces cartonnées et tortueuses qui fait courir mon esprit sur le papier. Je laisse mon esprit libre d’inventer tout ce qui lui passe par la tête, sur fond de tournis. Soledad… Seul son nom m’assure de l’existence de ce personnage émergent. Pour ce mini-thriller, j’éprouve sa consistance en le jetant en pâture à d’autres personnages, particulièrement dangereux, cela va de soi. C’est peut-être pour faire vivre en moi la compassion, l’intérêt et l’émotion pour cette inconnue solitaire.

L’écriture d’une fiction se joue des sérénades improvisées pour invoquer la vraie nature de ses personnages

Laisse ton corps et ton esprit collaborer, sans faire appel à l’inquisiteur

Je teste son nom. Soledad. Je jette le personnage dans une intrigue furtive, une bribe d’information glanée au détour d’une ruelle, ou sur un coin de page. Ni enjeu, ni exigence. Je laisse le terrain de jeux libre pour bousculer ce héros qui n’ose encore paraître. Je lance un dialogue sans en connaître ni le contexte, ni les protagonistes. Je teste l’ambiance, la véritable histoire qui se cache derrière. L’écriture se joue entre conscience et inconscient.

Première « fausse scène », ce simple test de création de personnages

— Soledad, c’est elle qu’était chargée de fermer l’entrepôt, hier soir. Abdel enclenche son téléphone et prend son courage à deux mains.  « Djiji, on nous a braqué ». Un silence de mort suinte du téléphone. Le visage d’Abdel n’est plus qu’une masse figée dans le marbre. Les yeux noirs de colère. Bouche entrouverte, Conrad le regarde fixement. L’envie de fuir alourdit ses jambes, comme pour l’empêcher de commettre l’irréparable.

— Soledad, articule Abdel dans un souffle rauque et profond.

La mise en situation fait toujours battre le cœur du plus insignifiant des personnages

Abdel raccroche, tourne les talons et quitte les lieux sans un regard pour son acolyte. Conrad ne bouge pas. Il voit son patron monter sans un mot dans le 4X4 de la Compagnie. Fin de la fausse scène.

Qui se souvient d’une fois où il s’est senti aimé d’un amour bienveillant ? Lorsqu’il était enfant, peut-être ? Le cœur moins bétonné et plus réceptif, susceptible d’en garder un souvenir, un seul… seule… Soledad… La solitude sera le nom de mon héroïne, incluant un héros. Soledad œuvre dans l’ombre de l’histoire, exemptée d’amour.

J’ai le plus grand mal à comprendre un méchant tant que mon cœur me reste inaccessible.

Les criminels n’ont pas le choix. Ils apprennent à avaler la violence et à la recycler. S’ils veulent s’en libérer, ils cherchent une brèche. Tout autant prisonnier qu’un civil, il abandonne son être et porte un cœur inaccessible. Soledad serait-elle femme à tirer les ficelles ? Non, Soledad voit et pense à travers moi. Il faut donc qu’elle soit du peuple. Ni dans la firme, ni dans le labo, ni dans la mafia ? Soledad est un témoin averti.

Je vous retrouve demain pour la suite de l’aventure !

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