Au commencement le point Zéro

Le Point Zéro n’existe pas

Mon premier article de cette rubrique hors normes (mais pas hors limites, au contraire !). Je n’ai pas dormi de la nuit. Depuis le début de ce projet, j’étais certaine d’avoir mon point zéro, l’idée de départ dont je parle dans mon bonus. Cependant, hier soir, j’ai décidé de commencer de zéro, pour appliquer à la lettre les conseils donnés dans mon guide de démarrage. C’est dommage. Lina, mon héroïne, je l’aimais bien. Après réflexion, je me suis dit que ce serait plus facile de démarrer mon roman sans me parasiter avec du déjà écrit. 

Vous me verrez trimer. Je vais me mettre à nue. Avec mes fausses pistes et mes questionnements. Partant de rien. Pour ça, je change de bar. J’en ai trouvé un avec du bon café (et de la mousse, je kiffe la mousse dans mon crème) à 1,50 euro. C’est dans le quartier Saint François, en face des quais. Maintenant que le décor est planté, je me lance à l’aveuglette, sans rien vous cacher. C’est parti pour la séance d’écriture number one ! Dernière chose : avant, j’ai regardé la trilogie des films « Le Labyrinthe ».

Sophia « La Favorite »

Sophia s’entretenait au téléphone avec le directeur de l’école. Kevin et Issam, assis à la terrasse de « La Favorite », la regardaient s’éloigner avec inquiétude. Ses problèmes avec la direction ne dataient pas d’hier. Sophia avait dû en essuyer, des plâtres, depuis leur entrée. Elle avait même été suspendue en deuxième année, mais elle avait réussi , Dieu sait comment,  à être réintégrée quelques jours après. Depuis, Sophia semblait nourrir une relation très spéciale avec André Milo, le directeur de l’École d’Art du Havre. Kevin et Issam sentaient qu’il y avait de l’eau dans le gaz. Certains se vantaient de savoir ce qui se passait entre eux. Pourtant, même ses deux meilleurs potes ne savaient pas ce qui se tramait vraiment. Pour eux, Sophia était une grande artiste qui pourrait assurer des expos personnelles et lucratives si elle le voulait. Elle rétorquait que ça ne l’intéressait pas. Ils habitaient à quatre, Kevin, Issam, Sophia et Elliot, dans un vaste atelier où ils avaient aménagé une mezzanine XXL. C’était un lieu fréquenté et recherché où Sophia jouait un rôle étrange. Sorte d’égérie du groupe, elle attirait les étudiants en mal de sensationnel.

Sympa le décor C’est jalonné !

STOP ! C’est bien, Alice. Tu as posé une partie du décor, c’est déjà pas mal. Vous voyez le principe ? J’ai une petite scène et quelques jalons. Là-dessus, je m’aperçois que je m’inspire d’éléments de ma vie, que j’ai une jeune héroïne et un premier mystère. J’allais dire quelque chose d’important, alors je reprends. Où en étais-je ? Ah, oui, je m’égarais un peu dans la narration. En effet, si je continue comme ça, c’est moi qui raconte et c’est moins dynamique. Je voulais dire que Kevin et Issam se doutent qu’elle bosse ailleurs qu’à l’atelier. Elle a des périodes d’absence dont elle ne souffle pas un mot. Secret défense. Malgré tout, les quatre mousquetaires sont toujours

fourrés ensemble à faire les 400 coups. Mais, une idée doit être » racontée ». Par exemple, Elliott débarque et c’est eux qui prennent le relais de la narration. Une conversation animée s’engage et repasse le fil des derniers événements. Ils se disent tout mais Sophia a ses secrets. « Où est Sophia ? Elle revient dans quinze jours. Elle avait l’air comment ? Préoccupée. Merde ! Un jour, j’ai peur qu’elle ne revienne pas. Qu’est-ce qu’elle peut bien fabriquer, encore ? Tu sais que j’ai déjà pensé à la suivre ? Pfff… Elle te repérerait illico. Et, elle serait bien capable de te tuer pour garder ses secrets. Ouais, t’as pas tord. »

Ça ouvre des perspectives…

Au fur et à mesure, j’aimerais que le lecteur comprenne que Sophia n’est pas comme les autres. L’exemple de ce dialogue sans contexte, écrit juste pour vous, montre que si cette fille peut les « repérer illico », c’est qu’elle a un sixième sens, une capacité hors normes.